Annakpok
Béluga
Adopté par Canada Steamship Lines
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Numéro d’identification
DL0516
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Sexe
Présumée femelle
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Naissance
Vers 1990
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Connu depuis
1992
Ses traits distinctifs
On distingue Annakpok grâce sa petite cicatrice ronde dans le milieu de sa crête dorsale et aux marques autour de celle-ci, flanc gauche. Elle porte également une autre cicatrice ronde plus large avant le pédoncule.
Son histoire
Notre première rencontre avec Annakpok remonte à l’été 1992. À l’époque, elle était grise et elle est devenue blanche entre 2003 et 2005. Sachant que le passage à la coloration blanche survient autour de 12 à 16 ans, nous estimons que Annakpok serait née vers 1990.
Sa petite taille, ses habitudes et sa présence régulière dans les troupeaux d’adultes et de jeunes nous laissaient croire que Annakpok est une femelle de la communauté du Saguenay. En effet, dans l’aire de répartition estivale, les femelles forment de grandes communautés dans lesquelles elles s’occupent des nouveau-nés et des jeunes. Ces communautés sont attachées à des territoires traditionnels. Les associations entre femelles d’une même communauté ne sont généralement pas stables et pourraient varier selon l’état reproductif des femelles (gestantes, accompagnées d’un jeune ou en repos). La présence de nouveau-nés aux côtés de Annakpok en 2005, 2009 et 2013 nous confirme non seulement son sexe, mais qu’il s’agit aussi d’une femelle bien productive.
L’embouchure du Saguenay est un lieu où se croisent régulièrement les communautés de femelles et les réseaux de mâles. Le 3 septembre 2002, Annakpok se trouve dans un troupeau d’adultes, de jeunes et de veaux dans lequel le jeune mâle DL1881 est observé pour la première fois.
La suite de l’histoire de Annakpok nous apprendra beaucoup sur l’évolution de la vie sociale des bélugas. C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles
À Pointe-Noire, du côté de Baie-Sainte-Catherine, c’est là que la photo-identification des bélugas du Saint-Laurent a commencé dans les années 1970. Du belvédère, le regard porte loin et permet de repérer des bélugas qui arrivent de très loin. Le problème, c’est que les beaux dos blancs ne s’approchent pas toujours assez pour que les assistants de recherche puissent les prendre en photo. La caméra est prête à croquer le portrait des bélugas qui s’approchent des rochers noirs. Le groupe qui vient semble en être un de femelles et de jeunes. Visuellement, on peut reconnaitre les femelles par la forme de leur corps plus large au centre. Les mâles, eux, semblent avoir des épaules. Un groupe arrive enfin près. Clic! C’est Annakpok! Dans son groupe nage de quatre à cinq veaux. À la queue du groupe nage aussi Miss Frontenac et Blanchon, la femelle que nous connaissons depuis le plus longtemps. Elle avait d’ailleurs été photographiée ici, à Pointe-Noire, en 1977. Au moins trois générations de bélugas nagent donc ensemble vers le Saguenay. Vont-ils à un rassemblement familial? Il nous reste tant à découvrir sur leur vie sociale.
C’est l’automne et, à bord du pneumatique de recherche BpJAM, il ne fait pas chaud quand on traverse le Saint-Laurent de la rive nord à la rive sud. Heureusement pour nous, les bélugas sont au rendez-vous. Nous repérons au large de Rivière-du-Loup un troupeau d’une trentaine d’individus. Parmi eux nagent au moins trois veaux. Nous photographions les bélugas de chaque petit groupe. C’est dans l’un d’eux que nous reconnaissons Annakpok. Un nouveau troupeau apparait. À notre surprise, ce sont des bélugas photographiés ce matin, de l’autre côté du fleuve! Nous passons alors au drone pour documenter leurs comportements. Les conditions ne sont pas idéales : le superbe soleil qui nous réchauffe fait de trop gros reflets sur l’eau. Nous rentrons le drone à bord. Continuons plutôt la photo-identification.
C’est une journée claire et sans vent, parfaite pour se prélasser sur la plage. Mais les bélugas ont un autre plan pour nous à la baie Sainte-Marguerite! Dès notre arrivée sur la tour à 8 h 15 (après la bicyclette, la rame, la grimpe et l’installation quotidiennes), des bélugas s’activent autour de nous. Nous lançons le drone pour épier ce qu’ils font et allumons l’hydrophone tandis qu’une assistante prend des photos. Le troupeau est éclaté : un groupe se tient à l’extrémité ouest, l’autre à l’est. Il nous faut un certain temps pour compter les vingt-cinq individus, majoritairement des bélugas adultes, accompagnés de quatre bleuvets et deux gris. Parmi les bélugas, nous notons la présence d’Annakpok. Au bout de quelques minutes, le groupe de l’ouest rejoint celui de l’est, et toutes les femelles ou presque quittent les parages. Les mâles s’adonnent à des activités de proximité qu’on qualifie de «sociosexuelles». On remarque des coups de bassin, des pénis sortis de la fente génitale, des frôlements. Est-ce que les mâles se pratiquent pour la prochaine saison de reproduction? Ou développe-t-il ainsi des alliances? Les vidéos de drone seront certainement intéressants à analyser.
Le 19 juillet 2017, en quittant la marina de Tadoussac à bord du Bleuvet, nous réalisons très vite que la brume et les vagues nuiront à notre travail de photo-identification. Qu’à cela ne tienne ! Nous filons vers le fiord du Saguenay, dont les hautes falaises rendent les conditions maritimes souvent plus clémentes qu’au large.
Nous nous dirigeons vers le secteur que l’on surnomme le «chapeau de cowboy », parce que la forme de la berge évoque ce couvre-chef. Sur une carte, vous trouverez le chapeau de cowboy près de l’anse Saint-Étienne. Un troupeau d’une cinquantaine de bélugas y nage. Des jeunes, des adultes et deux nouveau-nés sont observés. Le troupeau se divise en 12 à 15 petits groupes. Nous reconnaissons Annakpok, Aquabelle, Delphi, Céline, et Yogi, toutes des femelles de la communauté du Saguenay. Les animaux sont très actifs, certains crachent même, ce qui pourrait indiquer qu’ils sont en pleine partie de chasse.
L’été 2016, notre 32e saison en mer avec les bélugas, a encore été riche en rencontres et en surprises. Nous avons, entre autres, revu Annakpok au moins à trois reprises. Tout comme à son habitude, elle a été observée dans des groupes de femelles accompagnées de jeunes. Pas de signe par contre de la présence d’un nouveau-né à ses côtés cet été. Il y a déjà trois ans que nous avons vu Annakpok avec un nouveau-né. En moyenne, les femelles bélugas donnent naissance à tous les trois ans. Le prochain pourrait donc être pour bientôt.
Le 23 août 2016, nous rencontrons Annakpok alors qu’elle se trouve dans un troupeau de 45 individus à l’embouchure du Saguenay, près de la pointe de l’Islet. Nous voyons autant d’adultes blancs que de jeunes gris ainsi que quatre nouveau-nés. Les femelles Miss Frontenac et Pacalou, deux de ses compagnes régulières de la communauté du Saguenay, s’y trouvent aussi.
L’ensemble du troupeau est très actif, particulièrement les jeunes. Les bélugas nagent de façon synchronisée et tout à coup ils arrêtent, plongent et remontent plusieurs fois au même endroit, un comportement souvent associé à l’alimentation. L’embouchure du Saguenay, par ses conditions océanographiques particulières, est un lieu riche en proies! Notre rencontre avec Annakpok se termine alors que le troupeau se sépare progressivement en deux.
Nous sillonnons le fjord du Saguenay, près de la baie Sainte-Marguerite. Nous repérons un troupeau de 30 à 50 individus, comprenant des adultes et des jeunes. Annakpok est observée en compagnie d’une autre femelle de la communauté du Saguenay, Athéna. Parmi le troupeau, nous observons un nouveau-né, mais nous ne pouvons identifier la mère. Les individus du troupeau sont peu dynamiques, ils font du sur place, ils plongent et remontent au même endroit. On nomme ce comportement « milling » et il est souvent associé à des périodes l’alimentation.
Cet été, nous avons rencontré Annakpok six fois. Encore une fois, elle a été aperçue à proximité de nouveau-nés à plusieurs reprises. Nos observations ne nous ont toutefois pas permis de confirmer que l’un de ces veaux était le sien. Voici le récit de l’une de ces rencontres.
Le 18 septembre 2015, Annakpok se trouve parmi une quinzaine d’individus, tout près de l’anse Saint-Étienne dans le fjord du Saguenay. Nous y voyons des bélugas de tous les âges: blanc, gris foncé, gris pâle et brun; il s’agit d’un troupeau composé d’adultes, de jeunes et de nouveau-nés. Ils nagent tranquillement en direction de la baie Sainte-Marguerite qui est bien souvent la destination finale des troupeaux qui remontent le fjord du Saguenay. Aujourd’hui encore, on ignore pourquoi les bélugas affectionnent particulièrement cette baie. Lorsqu’ils atteignent la baie, ils y restent parfois plusieurs heures, à tourner en rond. On y observe souvent des comportements de socialisation et on y entend régulièrement leur «voix», sous l’eau comme au-dessus!
Nous observons Annakpok avec une cinquantaine d’individus le 17 juillet 2015. Elle se trouve à la pointe de l’île Blanche, au large de Rivière-du-Loup, une île très fréquentée par les oiseaux, notamment par une importante colonie d’eiders à duvet. Le troupeau dans lequel se trouve Annakpok est majoritairement composé d’adultes, principalement des femelles, et de juvéniles. Elle nage en compagnie de trois autres adultes et deux juvéniles. L’ensemble du troupeau se déplace de façon dynamique et directionnels; donc en route vers un point fixe, sans s’arrêter en chemin. Dans le même troupeau, on reconnait DL0249 un béluga, que nous n’avions pas identifié depuis 17 ans.
Le parrain
Canada Steamship Lines a adopté Annakpok (2014).
Lancement de la campagne Adoptez un béluga le 10 novembre 2014.
De gauche à droite : Mme Véronik de la Chenelière (GREMM), M. Robert Michaud (directeur scientifique du GREMM), M. Régis Labeaume (Maire de la ville de Québec), Mme Chantale Rouleau (responsable de l’eau et des infrastructures de l’eau au comité exécutif de la Ville de Montréal) et Mme Lilia Khodjet El Khil (Gestionnaire, Développement durable, Canada Steamship Lines).
UNDER EMBARGO UNTIL MONDAY, NOVEMBER 10, 2014 @ 3:30 PM
CANADA STEAMSHIP LINES AND WWF-CANADA
PARTNER FOR ST. LAWRENCE BELUGAS
Quebec City, November 10, 2014 – Canada Steamship Lines (CSL) has committed to funding new scientific research aimed at better protecting threatened St. Lawrence River belugas, part of a long-standing partnership with WWF that has already helped reduce human impact on the environment. CSL’s commitment totals $100 000 over the next two years.
CSL’s contribution also supports the Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins’ (GREMM) Adopt A Beluga campaign, a drive that funds research into why this unique population of whale continues to decline in the St. Lawrence River.
“CSL has been active on the St. Lawrence River for over 100 years and is committed to maintaining the health of this incredible national treasure. Our beluga adoption is one of the most important steps we’ve taken to help protect the St. Lawrence to date – for the benefit of species, and the communities that depended on it for their livelihoods,” said Kirk Jones, Vice-President, Sustainability, Government and Industry Affairs at CSL.
Led by marine mammal expert Robert Michaud, GREMM is a non-profit organization dedicated to scientific research and education on whales in the St. Lawrence.
CSL and WWF partner for a Living Atlantic
CSL has supported WWF-led conservation efforts in the Atlantic region since 2006. In addition to recent efforts to reduce emissions and increase energy efficiency, CSL’s industry-leading environmental commitments have also led to the adoption of best environmental practices to decrease the risk for right whales getting entangled in fishing gear.
More than 70% of all known right whales show scars on their bodies caused by encounters with fishing equipment. The fatalities resulting from entanglement — often from drowning or infection —have taken a serious toll on the endangered Atlantic right whale population.
“Because of these efforts and the efforts of other partners to save right whales, we are starting to see small signs of recovery. And whalres are also doing their part: we were pleased to see that over 58 right whale calves were born in 2010 and 2011,” said David Miller, WWF-Canada’s President and CEO. “WWF Canada is proud to see that CSL is continuing its industry-leading efforts to protect threatened species by collaborating with scientists, governments and non-government organizations to protect Canada’s incredible natural wealth.”
WWF and CSL representatives attended the launch of the Adopt A Beluga campaign today at Quebec City’s historic Fairmount Chateau Frontenac.
“With its new commitment to supporting science to better protect the St. Lawrence belugas, CSL is pursuing its decades-long tradition of involvement in safeguarding marine mammal populations and conserving their habitats”, said Marie-Claude Lemieux, WWF’s Director for Quebec. “We are extremely pleased to see this important partner from the shipping industry helping us protecting one of Quebec’s most iconic species,” added Lemieux.
Quebec City Mayor Régis Labeaume and Montréal’s executive committee member Chantal Rouleau presented the 10 belugas adopted by St. Lawrence waterfront municipalities of the province.
-ENDS-
About CSL
Canada Steamship Lines is a division of The CSL Group, the world’s largest owner and operator of self-unloading vessels. Headquartered in Montreal with divisions based in the United States, the United Kingdom, Norway, Singapore and Australia, CSL delivers more than 76 million tonnes of cargo annually for customers in the construction, steel, energy and agri-food sectors.
About WWF-Canada
WWF-Canada (World Wildlife Fund Canada) is a member of WWF, one of the world’s largest independent conservation organizations, active in more than 100 countries. WWF is creating solutions to the most serious conservation challenges facing our planet, helping people and nature to thrive. In Canada, we create solutions to conservation issues important to Canadians and the world. For more information, visit wwf.ca.
About GREMM
Founded in 1985 and based in Tadoussac, Quebec, the Group for Research and Education on Marine Mammals (GREMM) is a non-profit organization dedicated to scientific research on the whales of the St. Lawrence and to education for the conservation of the marine environment.
Contact:
Marie-Claude Lemieux
Regional Director, Quebec, WWF-Canada
514-260-6233