1,5 à 1,9 m

Phoque commun

Image phoque commun
  • Nom anglais espèce

    Harbour seal

  • Nom latin espèce

    Phoca vitulina (Phoca vitulina concolor pour la population d’Atlantique Ouest et Phoca vitulina mellonae pour le phoque commun d’eau douce du Québec)

  • Autres noms

    Veau marin, loup marin, loup marin d’esprit

  • Sous-ordre

    Pinnipède

Fiche signalétique

  • Longueur

    1,5 à 1,9 m

  • Poids

    70 à 150 kg pour les mâles et 60 à 110 kg pour les femelles

  • Comportement social

    Plutôt solitaire sauf sur les zones d’échoueries

  • Longévité

    Jusqu’à 32 ans, mais il est rare qu’un individu atteigne cet âge-là

  • Temps de plongée

    En moyenne de 2,7 à 5 minutes, peut aller jusqu’à 30 minutes

  • Observations

    Toute l’année, en particulier pendant la période de mise bas et de mue. Résident du Saint-Laurent

  • Distribution mondiale

    Circumpolaire ; populations distinctes dans l’Atlantique Nord Est et Ouest et le Pacifique Nord Est et Ouest

  • Population mondiale

    Entre 610 000 et 640 000 individus

Description

  • Couche de fourrure dense et épaisse, pelage gris-jaune à brun-clair.
  • Absence d'oreilles externes, petit trou de chaque côté de la tête.
  • Tête arrondie, narines en forme de "V", le museau peut faire penser à celui d'un chien.
  • Robe plus ou moins tachetée. Généralement, les tâches sont plus foncées sur le dos, le ventre est de couleur uniforme.
  • Les nageoires postérieures s'étendent derrière le corps et assurent la propulsion lors de la nage tandis que celles de devant servent principalement de gouvernail.

Un résident du Saint-Laurent

Le phoque commun est un animal particulièrement apprécié des visiteurs du Saint-Laurent. C’est le plus petit pinnipède qu’on peut trouver dans la région. On peut souvent l’observer sur le rivage en train de faire la « banane » sur un rocher. C’est une espèce côtière et amphibie qui vit entre la terre et la mer et s’éloigne rarement du rivage. Comme le béluga, le phoque commun est un résident à l’année dans le fleuve et relativement sédentaire. Plutôt solitaire, notamment dans lorsqu’il est dans l’eau, on peut l’observer en groupe sur le rivage mais ce serait plutôt lié au manque d’espace sur les échoueries plutôt qu’à un comportement grégaire.

Ce qu'il faut savoir

Dans le Saint-Laurent

Il existe différentes sous-espèces de phoque commun. Celle qui fréquente le Saint-Laurent est celle de l’Atlantique et de l’Est de l’Arctique (Phoca vitulina concolor). On ne connaît pas le nombre exact de cette population mais on estime qu’elle compterait entre 20 000 et 30 000 individus. Le phoque commun est aussi appelé «phoque des ports» en anglais car il aime se reposer sur les zones à l’abri des vagues et des grandes marées comme les ports ou les marinas.

Migration

Le phoque commun n’est pas une espèce connue pour migrer. Il est relativement fidèle aux mêmes sites. C’est le pinnipède qui a la plus large aire de répartition sur Terre.

Dans le monde

On retrouve trois sous-espèces différentes de phoque commun au Canada : la sous-espèce de l’Atlantique (Phoca vitulina concolor), la sous-espèce du Pacifique (Phoca vitulina richardsi) et la sous-espèce des Lacs des Loups Marins (Phoca vitulina mellonae). Les populations maritimes vivent principalement dans les eaux côtières et les estuaires. Le Phoca vitulina mellona vit en eau douce, dans les lacs au Nord du Québec. On estime que le nombre total de phoques communs dans le monde est de 610 000 à 640 000 individus dont 315 000 individus matures.

La sous-espèce du Canada Atlantique aurait été réduite de 20 000 à 30 000 en raison d’une intense chasse à la prime jusque dans les années 1970. Cependant, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) classe cette population non en péril depuis novembre 2007.

Il a en revanche assigné en 2018 le statut « en voie de disparition » à la sous-espèce d’eau douce des Lacs des Loups Marins, qui ne compterait pas plus d’une centaine d’individus. Cette population est également inscrite sur la liste des espèces en péril en vertu de la Loi sur les espèces en péril depuis 2017.

Dans sa liste rouge sur les espèces menacées, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe le phoque commun comme une préoccupation mineure.

Mue

La mue a lieu chaque année de juillet à mi-septembre. Pendant cette période, les phoques communs passent beaucoup de temps sur les échoueries car ils doivent économiser leur énergie. La mue implique une importante circulation sanguine à la surface du corps et c’est pourquoi ils ont besoin de se réchauffer à l’extérieur de l’eau. Il est particulièrement important de bien garder ses distances avec eux pour ne pas les déranger à ce moment.

Régime alimentaire 

Le phoque commun a un régime piscivore. Il se nourrit principalement de harengs, de lançons, de capelans, d’éperlans et de plies. Il peut également manger quelques crustacés et mollusques comme des crevettes et des calmars. C’est un opportuniste qui va varier son alimentation en fonction de la disponibilité des proies dans son environnement. Au début, les chiots vont avoir tendance à manger de plus petits invertébrés et poissons. Le phoque commun semble s’alimenter plutôt en soirée et durant la nuit. Il pourrait plonger jusqu’à 480 mètres de profondeur et pendant 30 minutes. Il réduit son pouls et emmagasine de l’oxygène dans son sang et ses muscles avant de plonger et ses narines se ferment hermétiquement pour l’empêcher de se noyer. Comme les évents des baleines !

Causes de mortalité 

La population de phoques communs du Saint-Laurent reste assez stable en l’absence de menace prédominante. Si, comme l’ensemble des espèces vivant dans le Saint-Laurent, le phoque peut s’empêtrer dans des engins de pêche ou entrer en collision avec des bateaux, ces phénomènes restent jusqu’ici peu observés. Il est parfois chassé par les espèces de requins présentes dans le Saint-Laurent mais son principal prédateur, l’épaulard, n’est pas un grand habitué de la région. Certains individus meurent de faim après s’être rendus dans des zones moins abondantes en nourriture quand d’autres sont infestés par des virus, des vers ou des bactéries. Les causes de décès sont multiples mais aucune ne semble prédominer.

L’humain et le phoque commun

L’impact de la présence et des activités humaines sur la conservation du phoque commun n’est pas à négliger. Résident à l’année du Saint-Laurent, il est lui aussi exposé aux polluants chimiques et à la détérioration de son habitat, et la pêche réduit son accès aux proies. En plus de cela, il est souvent la cible de harcèlement de la part des visiteurs, ce qui constitue une grande source de stress. Il existe également un risque lié à l’alimentation des phoques de la part des humains. Nourrir un phoque est illégal car celui-ci doit continuer à être capable de s’alimenter par lui-même.

Maturité sexuelle

Les mâles atteignent la maturité sexuelle vers 4 à 6 ans, les femelles vers 3 à 5 ans. Les mâles s’affrontent pour conquérir les femelles et s’infligent souvent des blessures telles que des morsures au cou ou à la tête. L’accouplement a généralement lieu dans l’eau. Il y a deux périodes de reproduction par an : au printemps et à l’automne. Les phoques sont peu bruyants mais on peut occasionnellement entendre les mâles faire des vocalises pendant la période de reproduction pour attirer les femelles, ou lorsqu’ils se sentent en danger.

Gestation

La gestation dure en moyenne 9,5 mois mais peut aller jusqu’à 11 mois en raison du phénomène d’implantation retardée.

Mise bas

Les femelles accouchent sur terre (dans la zone intertidale) ou en eau peu profonde, de la mi-mai à la mi-juin dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent. En cas de danger, elles peuvent reporter la mise bas de quelques heures, voir quelques jours.  La mère n’accouche que d’un seul petit à la fois (parfois de jumeaux mais c’est très rare). A sa naissance, le chiot mesure environ 75 cm et pèse à peu près 10 kg. Il peut aller à l’eau dès les premières minutes de sa vie.

Allaitement  

L’allaitement dure de 4 à 6 semaines. Le lait est très riche (50 % de matière grasse) et c’est pourquoi, pendant cette période, le poids du chiot va tripler. Les mamans reconnaissent leurs chiots à l’odeur et elles sont très protectrices. Elles peuvent cependant les laisser seuls sur le rivage pendant plusieurs heures, voir jours, pour aller chasser et revenir les nourrir ensuite.

À propos de la recherche scientifique

Pour la 15ème année consécutive, Parcs Canada et la Sépaq reprennent leur suivi des phoques communs dans le fjord du Saguenay. Ce projet a pour objectif d’évaluer   l’évolution de la population et de mieux connaître l’aire de répartition de l’espèce. Si on comptait, de 2016 à 2020, une moyenne de 69 individus dans la région, la première observation conjointe cette année a dénombré pas moins de 168 individus. Chiffre le plus élevé depuis le début du projet en 2007!

Aussi, à l’automne 2020, un échouage massif à la Batture aux Vaches à l’embouchure du Saguenay a amené à la création d’un nouveau suivi pour tenter de déterminer les causes de cet incident et de comprendre l’utilisation de cet espace par le phoque commun.