Baleine à bec commune

Baleine à bec commune
  • Nom anglais espèce

    Northern Bottlenose Whale

  • Nom latin espèce

    Hyperoodon ampullatus

  • Autres noms

    Hypéroodon de l’Atlantique Nord, hypéroodon boréal, hypéroodon arctique

  • Sous-ordre

    Baleines à dents (odontocètes)

Fiche signalétique

  • Longueur

    6 à 10 m

  • Poids

    3 à 7 t

  • Comportement social

    Parfois solitaire ou en paire, souvent en groupes de 5 à 15 individus; lors des migrations ces groupes peuvent compter quelques centaines d’individus

  • Longévité

    Environ 40 ans

  • Temps de plongée

    3 à 70 min, jusqu’à 2 heures

  • Observations

    Les seuls individus observés dans le Saint-Laurent s’étaient échoués vivants

  • Distribution mondiale

    Eaux froides et tempérées de l’Atlantique Nord

  • Population mondiale

    Inconnue, effectifs très réduits

Description

  • Melon blanc chez le mâle adulte
  • Seulement une paire de dents, chez le mâle à l’avant de la mâchoire inférieure

En voie de disparition

Une adepte des grandes profondeurs

Visiteuse exceptionnelle du Saint-Laurent, la baleine à bec commune est une championne pour ses capacités de plongée, en temps et en profondeur. Ceci lui permet de bénéficier de ressources alimentaires vivant à plus de 1 000 m vers le fond, comme dans le Goulet de l’île de Sable au large de la Nouvelle-Écosse, où une petite population distincte (appelée aussi population du plateau néo-écossais) vit à l’année.

Ce qu'il faut savoir

Dans le Saint-Laurent

Les observations de baleine à bec sont extrêmement rares dans le golfe et l’estuaire. Depuis 1994, moins d’une dizaine d’individus se sont échoués sur les rives du Saint-Laurent.

Migration

La baleine à bec commune ne semble pas avoir un patron de migration saisonnière nord-sud, même si des mouvements parfois complexes sont observés chez cette espèce qui se tient à la limite du couvert de glace. La population du plateau néo-écossais est résidente à l’année, vivant de manière très concentrée dans le Goulet.

Dans le monde

On trouve la baleine à bec dans les eaux froides et profondes de l’Atlantique Nord (entre les 40° et 80° de latitude). Dans l’Atlantique Nord-Ouest, des populations vivent au large de Cape Cod, de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve et en Arctique. Une petite population de baleines à bec, génétiquement distincte et estimée à environ 160 individus, fréquente une zone située à 200 km au large de la Nouvelle-Écosse dans le secteur du Goulet de l’île de Sable (the Gully en anglais), un canyon sous-marin riche en diverses espèces marines. Un tiers d’entre elles y vit à l’année.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a attribué le statut d’espèce « non en péril » aux baleines à bec commune du plateau néo-écossais en 1993. La population du plateau néo-écossais, s’est vu attribuer le statut de population « préoccupante » en 1996, puis le statut « en voie de disparition » en 2002 et 2011. Cette population est menacée par l’enchevêtrement dans des engins de pêche, l’exploration pétrolière et gazière et par des projets de développement dans son habitat principal et autour de celui-ci près de l’île de Sable. Des baleines à bec ont péri ailleurs à cause des bruits intenses sous l’eau associés à l’exploration sous-marine et aux exercices militaires.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a attribué aux baleines à bec commune le statut « données insuffisantes ».

Alimentation

Si le calmar est sa proie favorite, la baleine à bec a une diète variée qu’elle recherche dans les grandes profondeurs et sur le fond: harengs, poissons de fond, crevettes ainsi que concombres et étoiles de mer.

En surface

Elle peut rester en surface une dizaine de min avec des séquences respiratoires de 30 à 40 s. Elle alterne les périodes de repos et les séquences de nage rapide changeant souvent de direction. Parfois curieuse avec les bateaux, elle peut les approcher et même tourner autour d’eux lorsqu’ils sont stationnaires. Elle soulève rarement la queue en plongeant.

En plongée

La baleine à bec commune plonge dans de très grandes profondeurs: des enregistrements effectués dans le Goulet révèlent qu’elle plonge régulièrement au fond du ravin, soit à 1400 et 1500 m. La durée de ses plongées se situe généralement entre 3 et 70 min, le temps record connu étant de 2 h.

Social

C’est une espèce grégaire, formant des paires et des groupes de 3 à une douzaine d’individus. De longues relations semblent s’établir entre individus du même sexe. Les membres d’un groupe n’abandonnent pas un des leurs lorsqu’il est blessé.

Vocal

Elle émet des sifflements, des gazouillis, des sons modulés et des clics. Les ultrasons servent à l’écholocation pour se diriger et trouver sa nourriture, et les autres vocalisations à la communication.

La maturité sexuelle est atteinte entre 7 et 10 ans. Les naissances ont lieu d’avril à juin, jusqu’au mois d’aout pour les baleines à bec du Goulet. La gestation et la lactation durent chacune 12 mois.

À propos de la recherche scientifique

La petite population fragile du Goulet fait l’objet depuis 1988 d’un suivi à long terme par l’équipe du professeur : Hal Whitehead de l’Université de Dalhousie (Halifax, Nouvelle-Écosse). Parmi les projets menés dans cette région: surveillance acoustique, suivis télémétriques et photo-identification qui, à partir des marques présentes sur la nageoire dorsale, a permis de constituer un catalogue d’environ 160 individus. En plus de la pollution chimique et des prises accidentelles dans des engins de pêche, la pollution sonore générée par l’exploration gazière et pétrolière de cette région constitue une forte menace pour ces baleines.