Connaître l’âge des morts…

Plusieurs méthodes reposent sur les couches de croissance : un peu comme les anneaux d’un arbre, elles sont présentes dans les dents, les fanons, l’os de la mandibule, la bulle tympanique… et même la cire qui s’accumule dans le conduit auditif ! Mais la préparation des dents est complexe et leur lecture peut varier d’un technicien à l’autre, les fanons s’usent et sont utiles seulement chez les jeunes baleines, les os et les bulles tympaniques ne sont pas fiables chez toutes les espèces, et le bouchon de cire n’est pas présent chez toutes les espèces. Chez la femelle, on peut compter le nombre d’ovulations en examinant ses ovaires, et ainsi, en se basant sur le taux d’ovulation et l’âge à la maturité sexuelle de l’espèce, arriver à connaître son âge approximatif. La découverte de fragments de harpons datant d’avant 1885 dans des baleines boréales tuées récemment prouvait qu’elles étaient plus que centenaires. Enfin, on peut utiliser l’œil des baleines pour connaître leur âge : dans le cristallin, l’acide aspartique change de forme à un rythme régulier tout au long de la vie de l’animal.

… et celui des vivants

La taille, la coloration et même le comportement peuvent donner des indices sur l’âge ou au moins la classe d’âge à laquelle une baleine appartient. Par exemple, le béluga change de couleur dans les premières années de sa vie : il est foncé à sa naissance, il devient gris bleu après un an, puis pâlit d’année en année jusqu’à l’âge adulte. La photo-identification permet de suivre un même animal tout au long de sa vie grâce à ses marques naturelles. On peut donc déduire l’âge minimal d’un individu ou même son âge réel s’il est connu depuis sa naissance.