Phoque gris

  • Nom anglais espèce

    Grey seal

  • Nom latin espèce

    Halichoerus grypus

  • Autres noms

    Tête de cheval, loup marin

  • Sous-ordre

    Pinnipèdes

Fiche signalétique

  • Longueur

    1,65 à 1,95 m (femelles) et 1,95 à 2,3 m (mâles)

  • Poids

    95 à 105 kg (femelles) et 170 à 310 kg (mâles)

  • Comportement social

    Grégaire sur les échoueries, plutôt solitaire durant l’été et quand il s’alimente

  • Longévité

    35 ans

  • Temps de plongée

    4 à 10 minutes, jusqu’à 30 minutes dans certains cas

  • Observations

    Régulières dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent, du printemps jusqu’à l’automne

  • Distribution mondiale

    Est et ouest de l’Atlantique Nord

  • Population mondiale

    366 400 au Canada (MPO, 2021), 632 000 dans le monde (IUCN, 2016)

Description

  • Tête massive sans front délimité
  • Nez convexe et museau large
  • Femelles : couleur gris clair avec taches foncées, cou lisse
  • Mâles : couleur gris sombre uniforme avec taches claires, cou plissé
  • Chiots : pelage blanc, qui sera perdu au moment du sevrage
  • Quand il fait surface : La tête de l’individu est visible et peut s’apparenter à une tête de cheval

Non en péril

Un phoque gourmand et abondant

Reconnaissable par sa tête chevaline quand il se trouve à la surface de l’eau, le phoque gris est l’un des plus gros phoques qui fréquentent les eaux du Saint-Laurent. Énormément chassé par le passé pour sa fourrure, sa population est aujourd’hui en augmentation constante. Le phoque gris a un impact important sur l’écosystème qu’il fréquente, puisqu’il se nourrit principalement des proies les plus abondantes qu’il trouve dans son environnement, comme la morue.

Ce qu'il faut savoir

Dans le Saint-Laurent

Durant l’été, on retrouve près de 98 000 individus dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. On les voit souvent sur des échoueries ou encore en balade solitaire près des côtes, puisque le phoque gris aime bien les eaux peu profondes.

Migration

Le phoque gris quitte le Saint-Laurent à l’approche de l’hiver et se déplace jusqu’au large de la Nouvelle-Écosse pour se reproduire et mettre bas sur la banquise. Cependant, avec la diminution du couvert de glace, certains individus trouvent refuge sur les iles et les plages. On retrouve d’ailleurs la grande majorité des phoques gris de l’Atlantique Nord-Ouest sur l’ile de Sable, au sud de la Nouvelle-Écosse. Le phoque gris va revenir dans le Saint-Laurent durant l’été pour s’alimenter de la nourriture abondante qui s’y trouve.

Dans le monde

Il y a trois populations de phoques gris dans le monde. La première se trouve à l’ouest de l’Atlantique (366 400). On compte des phoques gris majoritairement sur l’ile de Sable (85 000), qui est la plus grande aire de reproduction au Canada. Ailleurs au Canada, on peut voir cette espèce en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, à Île-du-Prince-Édouard, à Terre-Neuve-et-Labrador et, bien sûr, près des côtes du Québec.

La deuxième population est à l’est de l’Atlantique (130 000 à 140 000). Les phoques gris de cette population sont majoritairement observés en Islande, en Norvège, en Irlande et dans la mer Blanche. Finalement, la dernière population, qui est menacée par la pollution, est celle de la mer Baltique (7500).

Le phoque gris a été victime de la chasse commerciale dans les années 1960, faisant chuter drastiquement sa population. Aujourd’hui, la population de phoques gris est rétablie et est maintenant considérée comme non en péril d’après l’évaluation qu’en a fait le COSEPAC en 1999. Depuis 2020, la chasse est permise à nouveau dans la réserve écologique de l’ile Brion. Cependant, elle est supervisée par des scientifiques, car on veut comprendre comment va évoluer cette population de phoques gris.

Alimentation

Le phoque gris est un opportuniste qui se nourrit de ce qu’il trouve dans son environnement. Son menu est donc très varié : morue, raie, hareng, merluche blanche, poissons de fond, lançon, crustacés, cabillaud, aiglefin, lieu noir, etc. Ce mammifère vorace peut manger de 7,5 à 12,5 kg de proies par jour. Les phoques gris vont souvent s’alimenter seuls, mais peuvent parfois chasser en groupe. Il a aussi été observé à quelques reprises que les phoques gris pourraient attaquer et manger d’autres membres de leur espèces, ainsi que des phoques communs et des marsouins communs.

En surface

Les phoques gris se tiennent en groupe lorsqu’ils sont sur la terre ferme ou la banquise, formant des échoueries. Ils vont également se déplacer d’un endroit à l’autre en nageant à la surface de l’eau, avant de plonger pour chasser.

En plongée

Cette espèce de pinnipède, lorsqu’elle plonge, peut rester sous l’eau entre 4 et 10 minutes (le record est de 30 minutes). Le phoque gris plonge normalement entre 60 et 100 m de profondeur, mais peut également aller jusqu’à 200 m de profondeur dans certains cas.

Social

Mammifère marin plutôt grégaire sur terre quand il est sur les sites d’échoueries, le phoque gris est souvent solitaire quand il nage. En revanche, il pourrait parfois s’allier à d’autres individus pour chasser si cela était nécessaire. Dans les eaux du Saint-Laurent, on le retrouve souvent seul durant l’été. Un important dimorphisme sexuel est observé chez cette espèce, les mâles étant beaucoup plus massifs que les femelles.

Vocal

Les phoques gris sont très bruyants lorsqu’ils sont sur les sites d’échoueries, mais ils le seraient aussi sous l’eau. Une étude récente a démontré que les phoques gris mâles, durant la période de reproduction, frapperaient leur nageoires ensemble. Ce mouvement feraient sous l’eau un bruit s’apparentant à un « crack ! » et servirait aux mâles à démontrer leur force et à attirer les femelles.

Maturité sexuelle

Chez le phoque gris, les femelles sont matures vers 3 à 5 ans. Pour ce qui est des mâles, la maturité sexuelle est atteinte vers 3 ans également. Cependant, ils vont souvent se reproduire vers leur 8e année de vie seulement, en raison de la compétition pour les femelles dans les groupes.

Accouplement

Habituellement, l’accouplement se fait sur terre, mais il peut aussi se faire dans l’eau. Au Canada, c’est majoritairement à l’Île de Sable que cela se produit. Parmi les groupes de phoques, on retrouve souvent plus de femelles que de mâles, ce qui entraine des combats entre mâles pour avoir la chance de s’accoupler avec un groupe de femelles.

Gestation

La gestation dure 8 mois environ, mais il peut s’écouler 4 mois entre la fécondation de l’ovule et l’implantation de l’embryon dans l’utérus, un phénomène appelé « diapause embryonnaire ». Cela permet à la femelle de mettre bas dans des conditions qui sont optimales et propices à la survie du chiot.

Mise bas

La mise bas se déroule souvent entre la fin décembre et le début de février pour les individus présents dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. En revanche, elle peut se dérouler à d’autres moments dépendamment de la région fréquentée par l’espèce.

Allaitement

Une fois né, le chiot est allaité de 16 à 17 jours, période durant laquelle la femelle jeûne. Une fois l’allaitement terminé, le chiot quitte pour la mer, où il devra apprendre à se nourrir seul. Les jeunes phoques gris perdent leur pelage blanc à un certain point : il est remplacé par une fourrure imperméable.

À propos de la recherche scientifique

Le phoque gris ayant été beaucoup chassé par le passé, on suit la croissance de sa population avec attention ici, au Canada. C’est pourquoi le ministère Pêches et Océans relève tous les 5 ans le nombre de phoque gris au pays. Un nouveau modèle est d’ailleurs utilisé depuis 2021 par le MPO pour estimer la population de blanchons.