Rorqual commun

Image Rorqual commun
  • Nom anglais espèce

    Fin whale

  • Nom latin espèce

    Balaenoptera physalus

  • Autres noms

    Baleinoptère commune, physale commun

  • Sous-ordre

    Baleines à fanons (mysticètes)

Fiche signalétique

  • Longueur

    18 à 24 m, jusqu’à 27 m dans l’hémisphère Sud

  • Poids

    40 à 50 t

  • Comportement social

    Solitaire, en paire ou en groupe

  • Longévité

    80 à 100 ans (140 ans pour le plus vieux spécimen capturé)

  • Temps de plongée

    5 à 15 min, jusqu’à 25 min

  • Observations

    Régulières l’été dans le golfe et l’estuaire

  • Distribution mondiale

    De l’Arctique à l’Antarctique

  • Population mondiale

    Probablement autour de 100 000 individus

Description

  • Sur le côté droit, patron de coloration à l’arrière de la tête avec des chevrons gris, blancs, bruns et noirs, très nettement dessinés
  • Nageoire dorsale, de forme variable, située au deuxième tiers vers l’arrière du corps
  • Sillons ventraux couvrant la gorge jusqu’au nombril

Préoccupante

Un géant rapide, souple et puissant

Parmi les cétacés, le rorqual commun est, après le rorqual bleu, le deuxième plus long. Certainement le plus rapide des grands cétacés, on le surnomme le «lévrier des mers». Dans le Saint-Laurent, certains individus sont fidèles à leur aire d’alimentation estivale et reviennent chaque année, d’autres n’ont été observés qu’une ou deux fois. Dans l’estuaire, une importante industrie d’observation repose sur cette espèce.

Ce qu'il faut savoir

Dans le Saint-Laurent

C’est un résident saisonnier de l’estuaire et du golfe de mai jusqu’à la fin novembre où il vient s’alimenter. Les rorquals communs se concentrent dans des régions où l’abondance de la nourriture est favorisée par des phénomènes océanographiques (fronts thermiques, topographie et remontées d’eau froide), notamment à la tête du chenal Laurentien (entre Tadoussac et Les Bergeronnes). Le troupeau du golfe (excluant l’estuaire) a été estimé à 380 individus (relevés aériens de Pêches et Océans Canada de 1995 et 1996 ne tenant pas compte des animaux en plongée).

Migration

Les déplacements migratoires et l’aire hivernale sont mal connus. Pour la reproduction, les rorquals communs semblent effectuer des courtes migrations vers des latitudes plus basses dans l’Atlantique Nord, sans jamais créer de gros rassemblements.

Dans le monde

Les rorquals communs du Saint-Laurent font partie de la population de l’Atlantique Nord dont les stocks sont imprécis, l’estimation étant rendue difficile par la grande superficie de l’aire de répartition et les risques de confusion avec le rorqual boréal. Néanmoins, la compilation des estimations suggère que la population de l’Atlantique Nord pourrait atteindre 56 000 individus. Une étude a mis en évidence des distinctions génétiques entre les rorquals communs de l’Atlantique Nord-Ouest, de l’Atlantique Nord-Est et de la Méditerranée. Cette espèce est présente dans tous les océans, dans les eaux tempérées jusqu’aux latitudes polaires.

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a assigné le statut «d’espèce préoccupante» au rorqual commun en 1987. Le nombre de rorquals communs de la côte Est du Canada, et particulièrement ceux du plateau néo-écossais, a été considérablement réduit par la chasse, qui a pris fin en 1972. Le manque de connaissances sur cette espèce justifie l’attribution du statut proposé.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) lui a attribué le statut «d’espèce vulnérable». Aux États-Unis, le rorqual commun est considéré comme une «espèce en danger» en vertu du Endangered Species Act, et il apparait sur la Liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables au Québec en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.

Alimentation

Le rorqual commun est un engouffreur. Son régime alimentaire est varié: crustacés planctoniques et petits poissons qui vivent en bancs (hareng, capelan). Il chasse parfois en surface où il effectue des manœuvres en cercle ou demi-cercle, roulant son corps sur le côté, et souvent sur le côté droit. En effet, il est le seul cétacé et un des rares vertébrés à présenter un patron de coloration asymétrique au niveau de la tête. Du côté droit, la mâchoire inférieure, la cavité buccale, la langue, la gorge sont plus claires, tendant vers le blanc. Ainsi, le rorqual commun jouerait avec ce contraste et cette lumière, soit pour effrayer ses proies et les regrouper, soit pour mieux se camoufler. Une étude détaillée du comportement du rorqual commun comparé à celui d’autres espèces de rorquals ne présentant pas d’asymétrie n’a pas permis de valider l’une ou l’autre de ces hypothèses. Cette asymétrie pourrait être un attribut original du rorqual commun, ne lui conférant aucun avantage particulier.

En surface

Les séquences respiratoires peuvent compter de 5 à 10 respirations. Rarement, il réalise des sauts hors de l’eau, son corps retombant sur le ventre ou sur le flanc dans un bruit sourd. Il ne montre généralement pas la queue au moment de plonger, un mouvement de flexion de son corps souple étant suffisant pour piquer vers les profondeurs.

En plongée

Il montre une préférence marquée pour les eaux côtières peu profondes (de 100 à 200 m de profondeur) et les fonds escarpés. Il effectue des plongées à différentes profondeurs (juste sous la surface jusqu’à 230 m), avec des profils liés à diverses activités (diurnes et nocturnes, déplacement, repos, exploration, alimentation).

Social

Ils sont observés seuls, en paires ou en groupes temporaires dont la taille varie entre 3 et plus d’une vingtaine d’individus. La présence de nourriture et les cycles des marées influencent leur dispersion et leur regroupement. Une étude détaillée de leur comportement dans l’estuaire, de 1994 à 1996, a montré qu’à marée haute, ils formaient des groupes serrés dans les barres de courants, nageant de manière synchronisée et dynamique. À marée basse, ils étaient plutôt dispersés et tranquilles.

Vocal

Les sons émis par les rorquals communs sont dans la gamme des basses fréquences, inférieurs à 120 Hz. Leur répertoire est dominé par des sons pulsatiles à fréquence décroissante (de 23 Hz à 18 Hz) de très courte durée, simples ou émis en séquence. Ces séquences, émises principalement l’hiver, pourraient servir de parades nuptiales. Les sons de plus haute fréquence semblent être utilisés pour la communication sur de courtes distances. Selon une étude, les sons pulsatiles de très basse fréquence serviraient également à l’écholocation.

Le mâle atteint la maturité sexuelle entre 8 et 12 ans et la femelle entre 6 à 10 ans. L’accouplement a lieu entre décembre et janvier. La gestation dure de 11 à 12 mois. La mise bas se déroule entre novembre et janvier. L’allaitement dure 6 à 7 mois. Le nouveau-né mesure en moyenne 6,4 m et pèse 1,9 t. La femelle peut donner naissance tous les 3 ans.

À propos de la recherche scientifique

Depuis 1986, le GREMM gère le catalogue des individus photo-identifiés dans l’estuaire (une centaine d’individus) qui permet tel un album de famille de suivre, entre autres individus, la vie de Capitaine CrochetTriangleCaïmanZipper. Le catalogue du MICS est constitué de 450 individus identifiés dans le golfe depuis 1980.