Nomi
Béluga
Adopté par Road Scholar (anciennement Tadoussac Elderhostel) - Benny Beattie
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Numéro d’identification
DL0579
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Sexe
Femelle
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Naissance
Avant 1980
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Connu depuis
1994
Ses traits distinctifs
La crête dorsale de Nomi est suffisamment marquée pour pouvoir l’identifier des deux flancs, notamment par la profonde entaille dans sa partie postérieure. Elle porte aussi une ligne grise de chaque côté sous la crête.
Son histoire
Notre première rencontre avec Nomi remonte à l’été 1994. À l’époque, elle était déjà blanche. Il est donc difficile d’estimer son âge. Comme le changement de couleur chez les bélugas, soit le passage du gris au blanc, survient entre l’âge de 12 à 16 ans, on peut toutefois affirmer que Nomi serait née au plus tôt au début des années 1980.
Sa taille et ses fréquentations nous laissent croire que Nomi est une femelle de la communauté du Saguenay. Dans l’aire de répartition estivale, les femelles forment de grandes communautés dans lesquelles elles s’occupent des nouveau-nés et des jeunes. Ces communautés sont attachées à des territoires traditionnels et il y a peu d’échanges entre elles. L’analyse de l’ADN extrait d’une biopsie prélevée sur son dos en 2000 a confirmé son sexe: il s’agit bien d’une femelle.
On compte parmi ces compagnes Yogi, Élizabeth et Blanchon, comme elle, des femelles de la communauté du Saguenay. Les associations entre femelles d’une même communauté ne sont généralement pas stables. Elles pourraient varier selon l’état reproductif des femelles, si elles sont gestantes ou non ou accompagnées d’un jeune. Nomi a été observée à plusieurs reprises accompagnée de veaux et de jeunes bélugas. On devra toutefois attendre une analyse plus détaillée de ces associations pour confirmer lesquels pourraient avoir été les siens.
La suite de son histoire nous aidera à mieux comprendre la vie sociale et reproductive des bélugas. C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles
L’automne s’installe et il commence à faire froid à bord du BpJAM, le bateau de recherche gonflable du GREMM. Nous naviguons dans des vagues d’un à deux pieds de hauteur, ce qui nécessite une main ferme pour prendre des photos suffisamment nettes pour identifier nos bélugas. Près de Rivière-du-Loup, nous rencontrons un troupeau de quinze à vingt individus, principalement des gris et deux veaux. Nomi est au milieu de ce groupe. Elle a un jeune béluga gris à proximité. Est-ce l’un de ses propres jeunes qui continue à la suivre? Partage-t-elle ses connaissances avec lui? Au mois de septembre, nous avons l’habitude de faire des biopsies sur les bélugas. Nous aurions pu déterminer si les deux bélugas étaient liés ou non. Cependant, en raison des protocoles du COVID-19, nous n’avons pas pu disposer d’une équipe suffisamment nombreuse à bord pour pouvoir prélever de tels échantillons. Il faudra donc attendre pour percer ce mystère!
Nous voilà en route vers le phare du cap de la Tête-au-Chien à bord de notre pneumatique de recherche BpJAM. En ce début d’après-midi, le vent est faible, la visibilité bonne. Nous repérons un petit troupeau de 4 à 5 individus, le photographions puis en repérons un autre, plus grand, d’une douzaine d’individus. La moitié des bélugas ont encore la peau grise, signe qu’ils sont plutôt jeunes. Deux grosses femelles nagent parmi eux : Nomi et Bleuoutremer. Le vent commence à se lever. Nous photographions encore quelques bélugas. Vers 14h30, les vagues augmentent en intensité. Brassés dans notre petite embarcation, nous choisissons de rentrer à notre port d’attache, Tadoussac.
Tôt en matinée, nous partons à la rencontre des bélugas. À l’embouchure du Saguenay, nous trouvons un troupeau d’une douzaine d’individus composé d’adultes et de jeunes. En une heure d’observations et de photo-identification, nous avons perdu de vue tous les individus. Les bélugas plongent et se volatilisent, ce qui nous rend la tâche ardue. Nous décidons d’aller sillonner le large de l’ile Rouge, car nous voyons au loin des dos blancs. Bon choix! Nous réussissons à prendre une dizaine de photos d’un adulte blanc avec un veau. De retour à la station de recherche, nous observons les photos prises et y reconnaissons Nomi! Pour le moment, nous ne pouvons confirmer qu’il s’agit bien de son nouveau-né.
Au large de la Pointe-Noire, nous observons Nomi parmi un troupeau d’une vingtaine d’individus. Le troupeau est composé d’adultes et de jeunes. Nomi nage en compagnie d’Athéna et de Blanchon, deux autres femelles de la communauté de femelles du Saguenay. Aux côtés des flancs de Nomi, on remarque la fréquente présence d’un jeune individu. Plusieurs observations seront nécessaires pour confirmer s’il s’agit de son jeune. Le troupeau est peu actif, il remonte très lentement dans le fjord du Saguenay.
Le 15 juillet 2013, Nomi se trouve dans un troupeau d’une trentaine de bélugas dans l’embouchure du fjord du Saguenay, des adultes et des jeunes. Après avoir effectué une série d’aller-retour dans l’embouchure, le troupeau se disperse en plusieurs petits groupes et prend la direction du large. On ne pourra pas les suivre puisque l’estuaire est couvert de brume.
L’embouchure du Saguenay est un lieu où se croisent les réseaux de mâles et les communautés de femelles. De grands troupeaux se forment, mais de façon éphémère, pour ensuite se diviser à nouveau en plus petites unités stables de femelles avec les jeunes et de mâles.
Le parrain
Road Scholar (anciennement Tadoussac Elderhostel) – Benny Beattie a adopté Eldy (2000), Canusa (2001), Tadou (2004), Amalena (2014) et Nomi (2015).
Je viens à Tadoussac depuis l’âge de 8 mois (c’est-à-dire depuis 1938) et moi, ma femme, mes filles, mon gendre et mes petits enfants adorons ce pays. Nous avons été élevés avec ces baleines, et les bélugas en particulier.
Les participants de mes groupes d’Elderhostel ont aussi été touchés pas ces merveilleuses baleines, alors on a décidé de participer à leur protection et leur préservation en versant des fonds dans le programme d’adoption. J’ai aussi décidé de « matcher » personnellement les dons qui sont faits.
Pour en savoir plus sur Tadoussac Elderhostel, vous pouvez visiter Tadalac.com (en anglais).
Merci,
Benny Beattie