Parfois, il faut se lever tôt pour faire des observations extraordinaires. C’est ce qui est arrivé à une photographe passionnée, au cap de Bon-Désir, aux Bergeronnes, le 25 mai dernier. Être debout avant l’aurore s’est traduit pour elle par l’observation d’un rorqual à bosse, agrémentée des couleurs du soleil levant se reflétant sur l’eau scintillante. De quoi récompenser un réveil a 3h45 et produire de magnifiques clichés.
Un peu plus tard dans la journée, la même observatrice a aussi la chance d’apercevoir 3-4 petits rorquals ainsi qu’une baleine à bosse se dirigeant vers les Escoumins. Elle remarque également une mère béluga et son veau, et pour conclure cette journée de rêve consacrée à la contemplation des mammifères marins, c’est tout un groupe de bélugas qui régale l’observatrice. «C’était une journée pleine de surprises!», raconte-t-elle.
En début de matinée du 1er juin, deux petits rorquals, un rorqual à bosse, de nombreux marsouins, un béluga et une bonne cinquantaine de phoques du Groenland sont aperçus au même endroit.
Des petits rorquals le long de la côte
Sur la Côte-Nord, au niveau de Franquelin, des mammifères marins sont observés au large. Les petits rorquals sont présents à foison toute la semaine, et le souffle d’un rorqual à bosse est même aperçu à l’horizon en date du 31 mai. À proximité de Sept-Îles, une bénévole du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins observe un petit rorqual juste avant de répondre à un appel.
Petits rorquals, rorquals à bosses, rorquals communs et bélugas émerveillent les promeneurs arpentant les dunes de Tadoussac presque tous les jours. Plus au large, à proximité du haut-fond Prince, une vingtaine de phoques du Groenland sont aperçus le 31 mai. «Ils se dirigeaient vers le golfe! Il y avait un rorqual commun et des phoques gris aussi! Puis dimanche j’ai vu des petits rorquals», s’exclame une observatrice passionnée. Mardi, 31 mai, un rorqual à bosse breach même au large de la côte. Même s’il y a de quoi être épaté par une baleine de plusieurs tonnes sautant hors de l’eau, ces acrobaties n’ont pas comme objectif de ravir les spectateurs. Communication entre les individus, nettoyage de parasites, jeu ou séduction, plusieurs hypothèses sont possibles.
Un béluga un peu spécial
Lors d’une croisière dans le parc marin du Saguenay – Saint-Laurent, des visiteurs chanceux observent un rorqual à bosse, plusieurs petits rorquals et deux bélugas. L’un d’entre eux semble avoir une malformation au niveau de son dos. Identifié par les chercheurs du GREMM, il s’agit de DL2450 dit «Néo», un mâle bien connu de la région. Depuis sa première observation en 2005, ce béluga à la colonne vertébrale déformée est observé presque chaque année. Il faut dire que sa morphologie particulière combinée aux points noirs présents sur son flanc droit le rend facile à remarquer et à reconnaitre. Ce qui rend plus facile le processus de photo-identification.
Les origines de son dos courbé peuvent être multiples. Il pourrait être d’origine génétique ou provenir d’un évènement traumatique, comme la collision avec un navire. Néo n’est pas le seul à posséder une malformation caractéristique. Il y a aussi Pascolio, une femelle qui avait été rencontrée pour la première fois en 1985 et Scolio un autre béluga bien connu. Au final, la cause de cette particularité demeure encore inconnue, mais la quantité d’individus concernés intrigue les chercheurs.
De l’autre côté du fleuve
En Gaspésie, on remarque quelques rorquals à bosse à proximité de la côte de Cloridorme. Au cœur du golfe, au large des iles de la Madeleine, un observateur méticuleux aperçoit deux petits rorquals dans la mer agitée. Les amateurs de mammifères marins ont un œil sur l’horizon pour tenter d’apercevoir des dos ou des queues de baleines. Depuis la côte, d’autres cherchent des petites têtes de pinnipèdes.
Une équipe bien accueillie
L’équipe estivale du CIMM a été bien accueillie par les bélugas du Saint-Laurent. Plusieurs individus sont venus faire un tour dans la baie de Tadoussac en début de semaine, et plusieurs groupes ont été aperçus remontant et descendant la rivière Saguenay au rythme des marées. Parmi les naturalistes en devenir, certains en ont profité pour scruter la baie à travers leurs jumelles à la recherche des dos blancs alors que d’autres s’extasiaient devant cette première observation de la saison. Qui en comptera bien d’autres, on leur souhaite!