Bélibec
Béluga
Adopté par la ville de Québec
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Numéro d’identification
DL0829
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Sexe
Femelle
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Naissance
Vers 1980
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Connu depuis
1995
Ses traits distinctifs
L’espacement régulier entre les petites encoches similaires de sa crête dorsale permet de reconnaitre facilement Bélibec, du flanc gauche comme du flanc droit.
Son histoire
Notre première rencontre avec Bélibec remonte à 1995 dans le fjord du Saguenay. À l’époque, elle était légèrement grise, presque blanche. Le changement de couleur chez les bélugas, soit le passage du gris au blanc, survient entre l’âge de 12 à 16 ans. Bélibec serait donc née vers 1980.
Sa taille, ses habitudes et sa présence régulière dans les troupeaux d’adultes et de jeunes nous laissent croire que Bélibec est une femelle de la communauté du Saguenay. En été, les femelles forment de grandes communautés dans lesquelles elles s’occupent des nouveau-nés et des jeunes. Ces communautés sont attachées à des territoires traditionnels.
Bélibec a été observée régulièrement avec DL0030. Les associations entre femelles d’une même communauté ne sont toutefois pas stables. Elles pourraient varier selon l’état reproductif des femelles, si elles sont gestantes ou non ou accompagnées d’un jeune.
Bélibec est fréquemment accompagnée de jeunes, mais plus rarement de nouveau-nés. Il est difficile d’établir avec certitude les liens mère-veau. L’analyse de l’ADN extrait d’une biopsie prélevée sur son dos en 2013 nous révèlera des détails de son arbre généalogique.
La suite de l’histoire de Bélibec nous apprendra beaucoup sur l’évolution de la vie sociale des bélugas. C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles
L’été 2016, notre 32e saison en mer avec les bélugas, a encore été riche en rencontres et en surprises. Nous avons, entre autres, revu Bélibec au moins trois fois. C’est une bonne nouvelle comme elle n’avait pas été identifiée l’année précédente!
Le 1er aout 2016, Nous revoilà dans le fjord du Saguenay pour poursuivre le projet de recherche sur la communication entre les mères et les nouveau-nés. En fin de journée, nous rejoignons le troupeau, que nous suivons depuis quelques heures, dans la baie Sainte-Marguerite. Parmi la cinquantaine d’individus présents se trouve Bélibec. Elle nage en compagnie d’Athéna dans un troupeau composé d’adultes, de jeunes et de trois nouveau-nés.
Les faibles vents et le beau temps nous permettent d’utiliser notre drone. Ces journées idéales sont rares et nous nous réjouissons lorsque toutes les conditions s’alignent pour nous permettre de recueillir d’excellentes données! En effet, cette nouvelle technologie nous permet entre autres d’estimer avec une grande précision la composition des groupes et l’âge des jeunes.
Le drone survole le troupeau et s’attarde sur les nouveau-nés. Nous observons plusieurs « bleuvets », des jeunes âgés d’environ un an dont la peau est gris-bleu. Simultanément, nous « épions » les animaux sous l’eau avec notre hydrophone pour capter les appels entre mères et jeunes. Peut-être avons-nous enregistré la voix de Bélibec cette journée-là…
Le 29 juillet 2016, nous décidons de sillonner l’embouchure du fjord du Saguenay. Nous tombons sur un gros troupeau d’une centaine d’individus. Le troupeau est scindé en plusieurs petits groupes d’adultes. Il n’y a pas beaucoup d’individus gris dans le troupeau, donc le troupeau est composé majoritairement d’adultes, principalement des mâles. Toutefois, parmi les individus, nous reconnaissons Bélibec, une femelle de la communauté du Saguenay. En raison de l’abondance de nourriture, des mâles et des femelles vont souvent former de grands troupeaux mixtes à l’embouchure du fjord du Saguenay.
Le bateau se trouve tout près de l’anse Saint-Étienne dans le Saguenay, vis-à-vis une berge que l’on surnomme le « chapeau de cowboy » en raison de sa forme particulière. Nous observons Bélibec parmi un troupeau d’une quarantaine d’individus, comprenant des adultes et des jeunes, dont 2 nouveau-nés. En compagnie de Bélibec, nous observons Yogi, une autre habituée du secteur.
Le troupeau est séparé en plusieurs groupes. On observe au moins un groupe de mâles et plusieurs groupes de femelles. Il n’est pas évident de décrire leur comportement, car à un moment le troupeau est directionnel puis tout à coup les animaux font du « milling » (ils plongent et remontent au même endroit à plusieurs reprises). Le Saguenay est une zone de rencontre entre les réseaux de mâles bélugas et les réseaux de femelles avec les jeunes. Des troupeaux s’y forment, de façon éphémère, souvent en raison de l’abondance de nourriture.
Le 4 septembre 2013, sous une pluie fine et de forts vents, nous observons Bélibec près de l’anse Saint-Étienne dans le fjord du Saguenay. Elle nage en compagnie de Miss Frontenac et de DL0516 dans un troupeau composé d’adultes, de jeunes et de deux veaux. Le troupeau est scindé en plusieurs petits groupes de trois individus qui sont près les uns des autres. Après un suivi approfondi, nous réalisons qu’il n’y a pas deux veaux, mais bien quatre dans le troupeau!
Bélibec est reconnue parmi une quarantaine d’individus, des jeunes gris et des adultes blancs. Le troupeau est ce qu’on qualifie de très actif: les animaux tournent en rond et vocalisent à la surface de l’eau. Lors de cette rencontre, nous observons aussi six nouveau-nés, chacun nageant auprès de sa mère. C’est une très forte concentration de nouveau-nés et des observations comme celles-ci sont exceptionnelles.
Le parrain
La ville de Québec a adopté Napou (1989), Bélibec (2014) et participe à l’adoption solidaire de Neige, Nics, Solidaire, Bilou et Cica avec les municipalités riveraines du Saint-Laurent (2014).
En cliquant sur le nom ci-dessous, découvrez les textes, dessins et vidéos des enfants des écoles primaires participantes sur Facebook.
Bélibec a été nommé par la classe de 3e année de l’école Saint-Yves de Québec dans le cadre du concours Notre béluga s’appelle…