Michel Moisan, technicien en chef du GREMM, est doté d’un fort intérêt pour l’électronique doublé d’un talent d’analyse aiguisé pour trouver rapidement des solutions aux multiples imprévus. Quelques mots pour le décrire? Polyvalent, persévérant et autodidacte.

Aussi agile avec une perche de 12 pieds pour poser une balise sur le dos d’une baleine qu’avec le langage informatique Python, il est un membre central de l’équipe du GREMM depuis 25 ans. Ses collègues apprécient son enthousiasme et sa fiabilité. Son sens de l’humour n’est pas en reste. Il ne boude pas le plaisir de jouer des tours à ses collègues, même en travail à distance!

Robert Michaud, directeur scientifique du GREMM, a invité Michel à intégrer l’équipe en 1995. Il travaillait alors dans la baie de Fundy. «Sa bonne humeur constante au travail est extraordinaire et précieuse. Grâce à ses compétences, il a augmenté la capacité de réalisation du GREMM», soutient M. Michaud.

Son expérience hors du commun et ses connaissances sur la faune, mais aussi sur la mécanique et l’informatique, font de lui un allié précieux dans l’équipe.

 

De l’amont d’un projet de recherche à son aval, Michel est impliqué à toutes les étapes. «Mon mandat est de m’assurer qu’on a un bon protocole. Robert et moi travaillons en étroite collaboration. Nous avons également à travailler avec des partenaires comme Pêches et Océans Canada et Parcs Canada. Je dois aussi trouver les bons appareils de mesure, proposer les bonnes techniques d’échantillonnage et prévoir le post-traitement des données», décrit-il.

En amélioration constante pour capter les données

Michel a grandement contribué au système actuel de traitement de données du Groupe de recherche. Il se souvient de ses premiers moments au GREMM. «Quand je suis arrivé, la photo-identification des grands rorquals autant que celle des bélugas était sur des bandes de films, des photos et des post-it. Quand j’ai vu ça, je leur ai dit: s’il y a le feu, vous êtes foutus!», raconte-t-il en riant.

Il se concentre aussi sur l’élaboration des systèmes d’écoute acoustique. «Nous avons installé des stations d’écoute expérimentales et, en 2020, nous avons réalisé un troisième essai pour en implanter une autre. Pour 2021, il devrait y en avoir quatre en place dans le Saint-Laurent», détaille-t-il.

Ses collègues sont reconnaissants de sa capacité à ajuster les outils préexistants à leurs besoins. «Tout notre système de traitement de photographies a été conçu par lui. Il a également créé et modifié certains archiveurs de données qu’on pose sur les baleines et c’est aussi un véritable Guillaume Tell” pour prélever des biopsies. Il a un pied ou une tête dans tous les projets menés par le GREMM», mentionne Timothée Perrero, un assistant de recherche travaillant étroitement avec lui.

Partager son expertise à l’étranger

Ce passionné des cétacés a eu la chance peu commune de participer à un projet de recherche en Russie avec le GREMM. Il s’est déplacé par période d’environ deux mois au cours de deux années afin de former des techniciens à étudier une population de bélugas qui vit dans les eaux russes. Il participe aussi tous les ans au travail sur les bélugas en Alaska depuis 2016, à l’exception de 2020.

«Nous donnons un coup de main sur l’échantillonnage de biopsie. Le golfe de Cook, en Alaska, est spécial, l’eau y est turbide. Ces bélugas ne vivent pas dans le même univers que ceux du Saint-Laurent. Ils doivent s’adapter à de grandes marées d’une douzaine de mètres», explique-t-il pour exprimer son admiration pour ces cétacés.

Explorer un milieu de vie différent

Ce qui le passionne le plus est bien de travailler avec les animaux. Il apprécie aussi le niveau de précision nécessaire au fonctionnement des protocoles de recherche. «Faire ce travail et rencontrer des défis, puis trouver des idées de conception est stimulant. Mais je me trouve chanceux, car je suis impliqué dans la suite au niveau de la réflexion et de l’analyse du projet de recherche», explique-t-il.

Son mode de vie ancré à Tadoussac toute l’année s’arrime à l’ambiance conviviale et dynamique d’une petite équipe. «J’ai travaillé dans d’autres organisations et j’apprécie beaucoup la flexibilité que nous avons ici. On trouve des idées rapidement, on peut décider d’acheter un outil dès que c’est nécessaire et on est reparti! J’aime bien la latitude que j’ai. Robert me propose une idée sur laquelle l’équipe veut se pencher et je m’occupe de trouver un moyen pour y arriver», ajoute-t-il.

L’étude des baleines amène des contraintes, dont leur longue durée de vie, impliquant qu’au bout de leur existence, les chercheurs n’ont pas pu tout connaitre des résultats de leur travail. Cela ne détourne pas l’intérêt de Michel pour autant.

«Les baleines ont une aura, elles sont majestueuses. On les voit en surface, mais il y a tout un univers qu’on ne voit pas», dit-il. Sa curiosité à repousser les limites en fait un collègue inspirant pour son équipe. L’étude des baleines du Saint-Laurent le stimule et il sait partager cet entrain avec ses pairs. Cela lui vaut un fort attachement de leur part.

Si vous avez aimé ce portrait, vous pourriez apprécier celui de Marie-Hélène D’Arcy, technicienne en photo-identification.

Actualité - 25/1/2021

Jasmine Tremblay-Bouchard

Assistante aux communications à l’hiver 2020-2021, Jasmine contribue en tant que rédactrice aux activités du GREMM afin de sensibiliser le public sur la situation des baleines et des phoques du Saint-Laurent. Son enthousiasme pour la cause écologique l'amène à élargir ses connaissances en permanence. Les mammifères marins lui inspirent l’intelligence, l’amour et la beauté.

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