« Une douzaine de bosses, six communs et quatre bleues » dans la baie de Gaspé
La baie de Gaspé est le théâtre d’observations spectaculaires avec la présence d’une douzaine de rorquals à bosse, six rorquals communs et quatre rorquals bleus dans les derniers jours. Plusieurs étant même visibles depuis la rive, il n’y a pas de quoi s’ennuyer lorsqu’on a les yeux tournés vers le large!
Des caudales reconnaissables!
« Depuis lundi, c’est le Festival de la baleine », déclare une naturaliste passionnée, avant d’énumérer toutes les espèces qu’elle a pu voir. En plus des grandes baleines, un petit rorqual était également sur place, tandis qu’un premier requin-pèlerin était de passage. Inoffensif, ce requin écume la surface de l’eau en quête de nourriture. Il possède des structures associées aux branchies, appelées branchiospines, qui ressemblent à des poils. Grâce à ceux-ci, il peut filtrer le plancton. Ce n’est pas sans rappeler… les fanons des baleines!
Parmi les rorquals à bosse identifiés, on compte H626 alias Gaspar, une femelle rorqual à bosse facilement reconnaissable grâce au patron de coloration sur la face ventrale de sa nageoire caudale. Sur le lobe droit, on peut voir le profil du célèbre fantôme qui lui a valu son nom. Elle aurait été vue accompagnant une femelle et son veau. On compte aussi la présence de H531, Le Souffleur, un rorqual à bosse femelle connue depuis 1997. Cette baleine fait effectivement partie des premiers rorquals à bosse à avoir adopté l’estuaire pour y passer de longs séjours à la fin des années 1990. Des images documentées par un collaborateur du MICS – Station de Recherche des Îles Mingan illustrent aussi la présence d’un rorqual à bosse dont un lobe de caudale est replié vers l’arrière et d’un rorqual commun avec un seul lobe de caudale. Ce rorqual commun sort la queue au moment de la plongée, peut-être pour se donner un élan supplémentaire. La prédation par les épaulards, un empêtrement ou la collision avec un navire pourraient avoir causé cette cicatrice.
Un Gaspésien ajoute qu’avec autant de baleine « il y a de la bouffe dans la baie », avant de préciser qu’on les voit aussi depuis la terre ferme. On trouve de magnifiques postes d’observation terrestres au niveau de la péninsule gaspésienne. Le parc national Forillon, au niveau du Cap-Gaspé, Cap-Bon-Ami et Cap-des-Rosiers, offre une vue imprenable sur le golfe du Saint-Laurent ou la baie de Gaspé. Grâce à l’outil de visualisation des données de Vigie marine, on peut voir que du côté du parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, plus de six rorquals à bosse et un rorqual commun sont également présents.
Des baleines, des phoques et … Ti-Croche!
À Sept-Îles, ce sont cinq rorquals communs et un rorqual bleu qui ont été repérés. « La saison commence tranquillement », commente une scientifique. Quelques petits rorquals et marsouins communs étaient également dans le coin. Un riverain de Godbout s’étonne de la présence d’un groupe de six bélugas : « Samedi ils ont été présents en début de soirée pendant une heure et sont partis. Dimanche ils sont revenus en milieu d’après-midi et étaient là la nuit venue. » Les observations de baleines blanches sont effectivement peu fréquentes dans le secteur.
Au niveau du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, de plus en plus d’espèces circulent. « Lundi dernier: phoque gris, phoque commun, un marsouin dans les vagues, décrit une passionnée. J’ai aussi vu une adorable maman canard et ses quatre canetons, je sais… pas des mammifères marins, mais un ti-bonus cute. » Une Nord-Côtière pense avoir repéré un rorqual commun le dimanche 15 juin. « Certaine à 95% étant donné le souffle impressionnant quand il est remonté de sa plongée – c’était un geyser! – et aussi son imposante dorsale qu’on voyait même alors qu’il était vraiment au loin vers les Ilets Boisés. » Le rorqual commun Ti-Croche était dans le secteur pendant la semaine et a même été vu en alimentation de surface. Les bélugas, quant à eux, circulent près de L’Isle-aux-Coudres, de Rivière-du-Loup ou même de Matane.
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Andréanne Forest
Andréanne Forest est rédactrice en chef de Baleines en direct depuis mai 2022. Après des études en environnement et en biologie, elle se tourne vers la communication scientifique dans l’objectif de rendre la science à la fois accessible et amusante. Andréanne souhaite mettre en lumière la démarche d’acquisition de connaissance tout en transmettant le désir d’apprendre.
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