AL
Béluga
Adopté par Les Bières Bélugas Ltée
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Numéro d’identification
DL1881
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Sexe
Mâle
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Naissance
Vers 1999
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Connu depuis
2002
Ses traits distinctifs
On distingue AL grâce à cette profonde entaille dans sa crête dorsale et une plus petite juste à côté. D’autres petits détails viennent compléter le profil de sa crête bien marquée.
Son histoire
Notre toute première rencontre avec AL remonte en 2002. Il s’agissait alors d’un béluga juvénile. Au fil des années, sa coloration a pâli et, depuis 2012, il est presque parfaitement blanc. L’histoire de plusieurs dizaines de bélugas que nous avons suivis, comme AL, nous a appris que le passage à la couleur blanche survient autour de 12 à 16 ans. AL serait donc né à la fin des années 1990.
Au cours de nos premières rencontres, AL était régulièrement observé dans des troupeaux d’adultes et de jeunes. Ces fréquentations se sont ensuite tournées vers des troupeaux de juvéniles, de grands groupes souvent très actifs. Depuis 2012, on l’observe surtout dans des troupeaux d’adultes. L’évolution des affiliations sociales nous laisse croire que AL est un mâle. En effet, à l’âge adulte, il existe une forte ségrégation entre les mâles et femelles; les femelles vivant en communauté avec les jeunes et les mâles se retrouvant souvent dans des troupeaux unisexes. Son sexe est confirmé par une biopsie : c’est effectivement un mâle!
Pour l’instant, on ne connait pas encore de compagnon fidèle à AL. À l’âge adulte, les mâles ont tendance à former des bandes de compagnons stables. Ces associations, qui s’établissent progressivement à l’âge adulte, sont possiblement importantes pour la vie reproductive des bélugas.
La suite de l’histoire de AL nous apprendra beaucoup sur l’évolution de la vie sociale des bélugas. C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles
L’été 2016, notre 32e saison en mer avec les bélugas, a encore été riche en rencontres et en surprises. Nous avons, entre autres, revu Al au moins à deux reprises.
Le septembre 2016 : nous sommes au large du cap de Bon-Désir, près de la rive nord de l’estuaire. Autour de nous, il y a des bélugas partout! Ils sont au moins 180 individus, des adultes et quelques gris, et parmi eux nous identifions AL.
Ces grands rassemblements, de nature éphémère, regroupent essentiellement des mâles. Ils sont souvent observés dans le secteur où nous nous trouvons, soit le secteur aval de la distribution d’été, entre Tadoussac et Les Escoumins.
La préférence des troupeaux de mâles, comme ceux que fréquente AL, pour ce lieu est peut-être liée aux types de proies qu’ils y retrouvent. Il s’agit d’une vallée sous-marine profonde : le chenal Laurentien. Sa topographie accidentée et la remontée régulière d’eaux froides en font une région très particulière qui favorise la concentration de proies.
Au large de l’ile Rouge, à l’embouchure du fjord du Saguenay, on repère un troupeau de 100 à 110 individus. Le troupeau est composé majoritairement d’adultes, possiblement tous des mâles. Parmi les individus, on repère AL. On tente une biopsie, mais malheureusement la flèche passe juste au-dessus de sa crête dorsale. Ce n’est pas une mince tâche, viser une cible mouvante sur une plate-forme également en mouvement. Il faudra attendre une autre occasion pour obtenir ce petit bout de peau et de gras qui nous confirmera si nos soupçons sur le sexe d’AL sont justes et nous révèlera bien d’autres secrets. Au cours de cette rencontre, nous avons toutefois réussi trois biopsies sur d’autres bélugas. Une journée réussie!
Nous observons AL au large de L’Isle-Verte sur la rive sud du Saint-Laurent. Il nage parmi un troupeau de 70 bélugas. Au sein du troupeau, on remarque des individus entièrement blancs, mais 70 % des bélugas sont gris ou légèrement gris. Il s’agit donc d’un troupeau d’adultes, mais essentiellement composé de jeunes adultes. Les bélugas sont séparés en petits groupes d’une dizaine d’individus et ils remontent tranquillement le fleuve. La rencontre de troupeau se termine par une biopsie réussie.
Le 7 septembre 2013, nous travaillons dans la baie Sainte-Marguerite. Le groupe de 10 animaux semble être composé essentiellement de gros mâles et l’autre groupe de sept bélugas est composé de juvéniles, que l’on surnomme les « ados ». Nous réalisons une biopsie sur l’un des bélugas du groupe, dans lequel se trouve AL. Vers 10 h, les animaux s’activent et adoptent des comportements que l’on observe typiquement dans cette baie, des queues et des têtes sortent hors de l’eau. On arrive à prélever une deuxième biopsie sur un second individu. On quitte le groupe d’une trentaine d’individus en fin d’avant-midi.
AL est repéré dans le fjord du Saguenay dans un troupeau d’une vingtaine d’individus. Il se trouve dans un groupe de jeunes bélugas, nous les surnommons les «ados». Ils sont très dynamiques. L’un de ces individus, dès qu’il vient respirer, nous fait entendre sa «voix», ses vocalises sont audibles à la surface de l’eau. Toute cette agitation est difficile à interpréter. D’ici à ce que nous percions les mystères de la vie des bélugas, nous classons ces comportements dans la vaste catégorie des «activités sociales».
Le 21 septembre 2012, nous nous trouvons sur le Bleuvet, au large de Trois-Pistoles. Autour de nous nage un troupeau d’une cinquantaine de bélugas, tous des adultes blancs. Parmi eux se trouve Al, qui nage en compagnie de Splash. Non loin de nous se trouve aussi un troupeau d’une quinzaine de phoques gris. Au centre des pinnipèdes apparait un petit rorqual. La présence d’autant d’animaux laisse croire qu’il se trouve bien du poisson sous nous.
Puis, les bélugas se placent à la file indienne et se dirigent vers l’amont. Nous en profitons pour prélever une biopsie sur un béluga qui porte une tache grise.
Parfois, les bélugas semblent vouloir nous faire plaisir et se réunir en troupeaux de vedettes. C’est ce qui nous est arrivé cette journée-là. Nous venions tout juste de quitter la marina de Tadoussac à bord du Bleuvet, notre bateau de recherche, quand nous croisons la route d’un troupeau d’une cinquantaine de bélugas qui se dirigent tranquillement vers la rive sud. Dans le troupeau se trouvent des adultes et des jeunes, ainsi qu’un veau, c’est-à-dire un béluga né cette année.
Nous plaçons notre bateau à la queue du troupeau pour observer les bélugas de tailles plus petites. Ce sont tous des adultes, parce qu’ils sont blancs, mais il pourrait s’agir de femelles. Nous photographions les baleines blanches et parvenons à reconnaitre une belle brochette de vedettes de notre album de famille : AlbioriX, Frimas, DL014, Nics, Miss Frontenac, Or Blanc, AL, Elle et DL173. Quand Al plonge, il ressort environ 200 à 300 mètres plus loin, suivi des autres bélugas. Ces plongées répétitives en fréquence et en distance sont un comportement qu’on voit fréquemment dans l’embouchure. Ce fut un contact bien constructif pour ajouter des pages dans notre album.
Le parrain
Les Bières Béluga Ltée a adopté AL (2015).
QUI PREND BIÈRE, PREND CONSCIENCE!
Les trois Bières Béluga sont disponibles sur les tablettes d’une cinquantaine de points de vente à Montréal et à Québec et sont maintenant distribuées par la majorité des commerçants du village de Tadoussac. Ces trois bières ont été créées pour contribuer à la recherche et à la conservation des bélugas du Saint-Laurent. À chaque bière vendue, 0,11$ est versé dans le Projet Béluga dans le cadre de la campagne Adoptez un béluga.
Ces bières sont une idée récente des fondateurs des Bières Béluga Ltée, Patrick Cool, Frédérick Jodoin et Eric Buteau. “On avait envie de créer une bière au même moment où l’on entendait abondamment parler du béluga dans les médias. On a déniché des brasseurs du Québec qui avaient la capacité et l’envie aussi de développer des bières de qualité, tout en contribuant à une cause environnentale”, explique M. Cool.
La première des Bières Béluga est une Golden Ale (lancée au printemps 2015), la seconde est une Scotch Ale à l’érable (lancée à l’automne 2015) et la troisième est une blanche aux framboises (lancée au printemps 2016).
Pour en savoir plus :