Cette semaine, le fleuve a offert des moments grandioses à ceux et celles qui ont pris le temps de s’arrêter pour l’admirer. D’un rorqual bleu au souffle puissant tout près de la rive, aux bélugas joueurs, en passant par la nage rapide des rorquals communs et l’alimentation des petits rorquals. Voici le récit de ces observations marquantes, du large de Charlevoix jusqu’à la Gaspésie.
La géante du Saint-Laurent
Samedi dernier, un groupe de jeunes naturalistes prenait un café lorsqu’un rorqual bleu a été signalé tout près du quai du traversier aux Escoumins. « Rapidement sur place, ça n’a pris que quelques minutes avant qu’un souffle sorte, raconte l’un d’entre eux. Et puis un autre! Son énorme dos gris bleuté a été vu à plusieurs reprises en respiration pendant que l’individu se trouvait à quelque 100 m de la berge. » Entre deux plongées, plusieurs dizaines de bélugas et des marsouins complétaient ce panorama déjà inoubliable.
Plus à l’est, une résidente a également eu la chance d’observer un rorqual bleu samedi après-midi. Malgré les vagues, l’animal est passé relativement proche de la rive. Ces observations de rorqual bleu sont toujours impressionnantes : avec ses 24 à 30 mètres de long, cet animal détient le titre du plus grand vivant sur Terre.
Une physiologie qui impressionne
Lorsqu’il plonge, le rorqual bleu peut ralentir son rythme cardiaque à deux battements par minute pour économiser l’oxygène contenu dans ses poumons. Il peut alors rester sous l’eau pendant environ 10 à 20 minutes, même si ses apnées dépassent parfois 30 minutes. À chaque remontée, son souffle forme une colonne verticale pouvant atteindre neuf mètres de hauteur.
Son immense gueule, garnie par des fanons pouvant mesurer jusqu’à un mètre, lui permet de filtrer des tonnes d’eau pour capturer de minuscules proies, principalement du krill. Des scientifiques ont récemment calculé que chaque bouchée d’un rorqual bleu contient en moyenne 80 000 litres d’eau!
Les rorquals communs en force
Les rorquals communs, deuxième plus grande espèce au monde après le rorqual bleu, ont aussi fait belle figure cette semaine. Entre Tadoussac et Les Bergeronnes, au moins six individus ont été recensés le 21 juillet, dont Bp955, alias Ti-Croche, Bp910, Bp918, alias Kashkan, Bp959, Bp2761 et Bp2356. Deux nouveaux individus semblaient également présents. Ces géants se nourrissaient activement de krill, comme en témoignaient les trainées rouges laissées à la surface par leurs excréments. Un indice précieux sur leur régime alimentaire du moment. À Baie-Comeau, les rorquals communs sont la vedette du moment. Un résident mentionne la présence : « des petits rorquals, des marsouins et des phoques et deux communs au large de Baie-Comeau. »
Petits rorquals en chasse et phoques curieux
Devant le Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM) à Tadoussac, deux petits rorquals se nourrissaient en surface, au grand plaisir des visiteurs et visiteuses. « Deux petits rorquals en alimentation de surface, explique une rédactrice pour Baleines en direct, on voyait leur rostre bien pointu sortir comme un bouchon et les enfants sur les roches qui criaient “là, là, là, là” dès qu’ils sortaient pour nous « aider » à les voir. » Plus à l’ouest, à Port-Cartier, cinq phoques se reposaient sur les rochers d’une « baie cachée ».
Les bélugas jouent et chantent
Les bélugas, eux, ont fait rire et sourire plusieurs observateurs. À Saint-Irénée, une dizaine ont été aperçus dans la semaine à l’Anse-au-Sac par une riveraine. Une autre personne en a vu un adulte, bien blanc, se nourrissant activement. Du côté de Baie-Sainte-Marguerite, un groupe de bélugas s’est donné à de nombreux comportements. Une membre de la brigade béluga, du projet Fenêtre sur les bélugas, décrit la scène: « il montraient leur dos, puis semblaient rouler en arrière — on voyait alors leur gros melon et leur tête à la surface — puis ils disparaissaient sous l’eau pour mieux recommencer…. on a aussi vu du billotage, des caudales, et du spyhopping! Le plus incroyable… on a entendu des vocalisations! ».
Rorquals à bosse : sauts et nageoires claquées
Sur la rive sud, un passionné a été témoin du breach spectaculaire d’un rorqual à bosse à Grande-Vallée le 23 juillet. L’animal a émergé deux fois hors de l’eau avant de frapper la surface avec ses longues nageoires pectorales. Du côté de la baie de Gaspé, un autre individu circulait.
Du côté de Tadoussac et des Bergeronnes, quatre rorquals à bosse ont été observés. Parfois séparés, parfois réunis, ils animent la journée des observateurs et observatrices, laissant voir leurs nageoires dorsale, pectorales et caudale.
Où sont les baleines cette semaine? La carte des observations
Ces données ont été rapportées par notre réseau d’observatrices et observateurs. Elles donnent une idée de la présence des baleines et ne représentent pas du tout la répartition réelle des baleines dans le Saint-Laurent. À utiliser pour le plaisir!
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