Que ce soit en rapportant vos observations ou en devenant bénévole pour un organisme travaillant en conservation, tous les moyens sont bons pour s’impliquer auprès des baleines et contribuer à la science participative. Et après tout, c’est aussi grâce à cet engagement du public que la recherche peut évoluer! Découvrez dans cet article quelques pistes pour commencer à vous impliquer auprès des mammifères marins.

Vous avez dit «science participative»?

La science participative, aussi appelée science citoyenne, est un moyen pour les amoureux de l’environnement de contribuer à la recherche. Pas besoin d’être chercheur ou chercheuse pour faire sa part! Il suffit d’avoir un intérêt marqué pour la nature et aimer y passer son temps.

Avec les oiseaux ou les baleines, chaque observation compte et est cruciale pour l’avancée de la recherche. Plusieurs projets de science participative existent au Québec : il s’agit de trouver le sujet qui vous intéresse le plus. En consignant et rapportant ce que vous avez vu, d’importantes bases de données sont bâties et utilisées, entre autres, par les scientifiques, qui pourront faire avancer leurs projets de recherche. Ces données servent aussi parfois de moyen de sensibilisation et permettent la mise en place de mesures de conservation.

Les yeux sur l’eau

Si vous résidez près du Saint-Laurent et que vous avez l’habitude de passer du temps sur son rivage ou sur ses eaux houleuses, il pourrait être intéressant de rapporter vos observations dans l’outil de saisie d’observations de mammifères marins. Cet outil a été mis en place en 2021 par plusieurs partenaires, dont le Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM).

Du rorqual à bosse au phoque gris, en passant par le requin-pèlerin et la tortue luth, tout animal marin peut y être enregistré! Pour compléter l’outil, il faut fournir la date et l’heure de l’observation, le lieu, l’espèce identifiée ainsi que les conditions météorologiques. Où que vous soyez dans l’Atlantique Nord-ouest, n’hésitez pas à transmettre vos observations, car du Québec jusque dans les Caraïbes, les espèces de mammifères marins sont similaires!

Mélissa Martel, gestionnaire de projets pour le ROMM et responsable de l’outil de saisie d’observations de mammifères marins, explique que cette collecte de donnée permet vraiment de voir de quelle façon les gens s’impliquent.

Jusqu’à présent, il semblerait que les observations les plus souvent rapportées ont été réalisées de la rive ou depuis un traversier. Elles seraient aussi très représentatives des données scientifiques qui existent déjà dans ce domaine.

«Les observations de membres ont permis de créer des cartes sur la présence et la fréquentation de certaines espèces», mentionne Mélissa Martel. Ces cartes se retrouvent maintenant dans des guides destinés aux pêcheurs et à l’industrie de la navigation. La base de données est aussi rendue disponible à certains organismes de recherche qui en font la demande, car ce sont des données dites « ouvertes », ajoute la responsable.

Avant de se lancer dans la saisie de donnée, il est toutefois recommandé de suivre deux courtes formations, simples et gratuites. La formation plaisanciers explique les différentes règles de navigation lorsque des baleines sont à proximité, tandis que la formation observateurs donne des trucs et astuces pour identifier les mammifères marins.

Signaler pour mieux protéger

En tant que citoyens et citoyennes, vous êtes les yeux du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM) sur le terrain. Lorsque vous observez une baleine empêtrée où une carcasse de phoque sur une plage, contactez immédiatement la centrale d’appel d’Urgences mammifères marins. Des équipes mobiles et des bénévoles prendront alors les mesures nécessaires selon le cas signalé.

Lorsque des carcasses sont retrouvées assez rapidement, elles peuvent être utilisées pour la recherche et permettre de mieux comprendre la dynamique des populations de ces gros mammifères. De plus, chaque signalement est consigné dans une base de données et permet de faire un suivi d’année en année concernant le nombre de carcasses récupérées. Cela est le cas pour le béluga du Saint-Laurent, suivi depuis 40 ans maintenant.

Il est aussi possible d’être bénévole pour le RQUMM et s’impliquer directement sur le terrain. En quoi ça consiste, exactement? Prendre des photos des animaux échoués, informer les personnes présentes sur place lors d’interventions, prendre des mesures et établir un périmètre de sécurité. Pour toute question où intérêt à s’impliquer auprès du RQUMM, il est possible d’écrire à [email protected].

24h de sciences

Vous avez envie d’en apprendre plus sur les dessous du RQUMM? Mettez le vendredi 5 mai à votre agenda!

En direct sur Facebook, découvrez en quoi consiste le travail du RQUMM et comment, en tant que citoyens et citoyennes, vous pouvez vous impliquer dans la protection des mammifères marins. Quoi faire lorsqu’on trouve un jeune phoque seul sur une plage? Ou encore une carcasse de béluga qui dérive en mer? Toutes ces questions seront répondues par des experts du RQUMM, en direct du Centre d’interprétation des mammifères marins à Tadoussac.

On vous attend en grand nombre! Parce que la conservation des mammifères marins, c’est un travail collectif!

Si vous trouvez un mammifère marin en mauvaise posture, contactez immédiatement le 1 877-722-5346. Important: il ne faut rien tenter sur les animaux que vous trouvez sur le rivage et à la dérive. Il y a des risques, autant pour l’animal que pour vous. Toutes les informations que vous pourrez fournir seront utiles pour les intervenants. Le RQUMM prendra en charge le cas une fois le signalement effectué.

Actualité - 1/5/2023

Odélie Brouillette

Odélie Brouillette s’est jointe à l’équipe du GREMM comme rédactrice et naturaliste en 2022 et elle est de retour depuis l'hiver 2023 comme chargée de projet en vulgarisation scientifique. Biologiste de formation, elle aime apprendre et communiquer aux autres ce qui lui tient à cœur. Fascinée depuis toujours par les milieux marins et les baleines, elle souhaite, par la sensibilisation et la vulgarisation, contribuer à leur protection.

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