Des petits phoques harcelés sur les plages, des carcasses de pinnipèdes retrouvées le long des rives, des petits rorquals qui s’aventurent à Montréal : voilà certains des cas qui ont occupé le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM) ce printemps. Baleines en direct fait le point.
Harcèlement et carcasses
La période des naissances chez les phoques communs est souvent chargée pour le réseau. Entre mai et juin, les riverains et visiteurs de passage sont souvent préoccupés lorsqu’ils observent un jeune phoque seul sur la plage. Le RQUMM reçoit donc de nombreux appels. Il s’agit parfois de gens inquiets de voir l’animal seul, ou de signalement de phoques harcelés par des passants animés de bonnes intentions.
Pourtant, la plupart du temps, ces jeunes pinnipèdes n’ont pas besoin d’aide. Il faut conserver une distance de 50 mètres minimum avec les phoques et contacter le Réseau au 1 877 722-5346 si l’animal est blessé, ou dans un lieu gênant les activités humaines.
En plus de venir en aide aux animaux vivants, le Réseau est aussi responsable de documenter les carcasses de mammifères marins. Lorsque des carcasses sont signalées, des bénévoles ou des membres de l’équipe se déplacent sur les lieux pour documenter la situation et recueillir des données sur l’individu ainsi que pour comprendre les causes d’échouages. L’un des rôles du réseau est ainsi d’agir comme une vigie et de surveiller l’ensemble des éléments susceptibles d’affecter les mammifères marins.
Entre le 1er janvier et le 15 juin 2022, une cinquantaine de carcasses de phoques a été répertoriée par le RQUMM. Pour comprendre cette mortalité anormalement élevée, des échantillons ont été prélevés sur des individus échoués depuis peu de temps. L’une des pistes envisagées est que l’épidémie de grippe aviaire, qui affecte actuellement les oiseaux marins autour du Saint-Laurent, pourrait aussi toucher les phoques. Cependant, aucune analyse n’a pu confirmer cette hypothèse jusqu’à maintenant.
Et les bélugas ?
Quatre carcasses de bélugas ont aussi été signalées et examinées ce printemps. Certaines d’entre elles ont même été apportées à la faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe pour procéder à une nécropsie, afin de connaitre plus en profondeur les causes de la mort de l’animal. Si vous trouvez une carcasse de mammifère marin, vous devez contacter le Réseau québécois d’urgence mammifères marins au 1 877 722-5346. Il ne faut surtout pas y toucher, au risque de contracter une zoonose, un type de maladie transmissible aux humains par les animaux.
Montréal reçoit des petits rorquals
Impossible de faire un retour sur le printemps 2022 sans mentionner la présence inhabituelle de deux petits rorquals dans les eaux de Montréal en mai. Ceux-ci auront fait vibrer la fibre protectrice de bien des citoyens et des citoyennes, et fait émerger de nombreuses questions . Ces deux cétacés ont occasionné beaucoup de travail pour le Réseau, que ce soit pour générer un plan d’intervention et de surveillance, recueillir les informations sur l’état des individus, ou encore faire le suivi de la situation.
Le 26 mai, une carcasse de petit rorqual a été observée à Contrecoeur. Le lendemain, elle est remorquée et transportée à Saint-Hyacinthe où le Dr Stéphane Lair a pu procéder à une nécropsie. Même si elle n’a pas pu être identifiée avec certitude, il est plausible qu’il s’agisse de l’un des deux individus de Montréal. Pendant la saison printanière, quatre carcasses de petits rorquals ont été trouvées au total. Même si on ne sait pas ce qui a poussé les deux individus de Montréal à remonter le fleuve Saint-Laurent, ceux-ci auront certainement contribué à la sensibilisation de la population en ce qui concerne les mammifères marins.