Des observateurs et observatrices nous soumettent à l’occasion des photos qu’ils prennent des baleines. Selon l’espèce, l’équipe du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) scrute la photo dans l’espoir d’y reconnaitre un individu connu, ou les envoie à l’organisme de recherche spécialisé de l’espèce ou du secteur. Cette semaine, nous avons reçu une photo des Bergeronnes particulièrement nette d’un béluga. Identification réussie : c’est Cumulus!
«Je suis très contente que Cumulus soit encore parmi nous», se réjouit Marie-Hélène D’Arcy, la responsable de l’appariement des bélugas. Ce mâle est né avant 1968, il a donc plus de 50 ans. Il est connu des chercheurs depuis 1980, ce qui en fait un des individus les anciens du catalogue de photo-identification des bélugas du Saint-Laurent. Pour preuve, il porte le numéro d’identification 98 dans le catalogue! Entre 1989 et 2013, il a été identifié presque tous les étés. Sa dernière observation remontait à 2016. C’est donc un vrai plaisir de savoir qu’il a nagé devant Les Bergeronnes le 7 mai dernier.
Le 13 mai, un troupeau de béluga fait rire une observatrice de Saint-Irénée. Les bélugas nagent à la queue leu leu! «On aurait dit qu’ils faisaient de la distanciation sociale! Ils nageaient tous avec la même longue distance entre chacun», rigole-t-elle.
Une baleine dans les air
Un riverain de Pointe-Lebel a eu droit à toute une surprise le 10 mai. «Une grosse déferlante blanche attire mon attention au large. Et là, cette déferlante se transforme en un saut spectaculaire d’un rorqual à bosse! Avec le télescope, je suis son souffle et je vois deux autres sauts complets hors de l’eau, à l’horizontale», raconte-t-il. Qu’est-ce qui fait sauter les rorquals à bosse?
Il existe plusieurs hypothèses : pour chasser, pour jouer, pour se débarrasser de parasite ou encore pour communiquer sur de longues distances. Imaginez le bruit que fait un corps de 13 à 17 mètres pesant de 30 à 40 tonnes lorsqu’il retombe! Est-ce que cette baleine à bosse appelait ses compères vers les eaux riches du golfe et de l’estuaire ? Les résidents de la Côte-Nord et de la Gaspésie peuvent l’espérer.
Le lendemain, des souffles très cylindriques au large laissent croire qu’un rorqual commun est présent au large de Pointe-Lebel. Chose certaine, trois individus se trouvaient au large du secteur Rivière-Pentecôte de Port-Cartier le 13 mai.
Vous avez un belvédère dans votre village? Il s’agit probablement d’un bon endroit pour jeter un œil vers le large. À partir de celui de Baie-des-Capucins, une observatrice a pu profiter des manœuvres d’alimentation en surface d’un petit rorqual le 7 mai, tandis que le 8 mai, de l’autre côté du fleuve à Franquelin, un observateur s’enivrait du souffle d’un petit rorqual frôlant les rochers sous le belvédère.