Un animal qui s’échoue vivant peut être malade, épuisé, blessé, apeuré ou désorienté. S’il s’agit d’un jeune, il se peut qu’il manque d’expérience ou bien qu’il ait été sevré récemment. Les cétacés peuvent aussi s’échouer à cause des activités humaines comme suite à un empêtrement dans un engin de pêche, une collision avec un bateau, une blessure par une arme à feu, des bruits trop forts ou suite à un dérangement quelconque.
On parle d’échouage collectif ou d’échouage massif quand il s’agit de deux cétacés ou plus qui s’échouent dans le même secteur géographique et au cours du même cycle de marée. Il existe de nombreuses hypothèses en ce qui concerne les causes de ce phénomène encore mystérieux. Ce phénomène touche principalement les baleines à dents et particulièrement les dauphins (comme le globicéphale noir, qu’on appelle aussi baleine pilote). Ces animaux ont une cohésion sociale très forte, alors il est probable que si l’un d’eux éprouve des difficultés et en vient à s’échouer, le reste du groupe le suivra
Un groupe tentant d’échapper à un prédateur, se rapprochant des côtes pour fuir, pourrait en venir à s’échouer involontairement. Une topographie méconnue comme les fonds plats, sablonneux ou boueux et les pentes douces peuvent rendre la navigation plus difficile. Les animaux se trouvent alors emprisonnés ou désorientés. Par exemple, la forme en crochet de la baie de Wellfleet, à Cape Cod, peut peut-être expliquer pourquoi 60% des échouages collectifs de cette région s’y produisent. Aussi, dans cette baie, le un marnage (écart de hauteur entre la marée haute et la marée basse) est de 4 m les jours de pleine lune. Les animaux pourraient s’y échouer lorsque la marée descend. Les phénomènes météorologiques comme les vagues de tempêtes poussent parfois les animaux plus loin dans les terres qu’à l’habitude, et ces derniers se trouvent alors prisonniers. On croit aussi que les perturbations acoustiques comme l’exploration pétrolière et l’utilisation de sonars militaires affectent les ondes sonores dont les cétacés se servent pour naviguer. Par exemple, l’échouage d’une baleine à bec de Blainville en 2000 coïncide avec d’importants exercices de sonars effectués par la marine américaine. Dans le cas de la baie de Wellfleet, ces échouages ont lieu depuis des années, il est donc peu probable que la cause soit d’origine humaine.
Au Québec, en 1930, 27 globicéphales noirs de l’Atlantique se sont échoués un peu à l’est de Trois-Pistoles, sur la grève Morency. Plus récemment, le 5 août 2015, 16 globicéphales noirs se sont échoués près de Bayfield, au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.
Pour en savoir plus
- Ce que les données de la NASA peuvent nous apprendre sur les échouages massifs (Baleines en direct)