Les sauts hors de l’eau qu’effectuent les baleines, appelés breachs dans le jargon scientifique, serviraient, entre autres, à communiquer avec des compagnons éloignés, révèle une étude australienne sur des rorquals à bosse. Ces sauts surviendraient plus fréquemment quand le groupe le plus proche se situe à plus de quatre kilomètres de distance et quand la météo est défavorable et que le vent et les vagues tendent à couvrir les vocalises des animaux. Les claquements répétés des nageoires pectorales (flipper slapping) et de la queue (lobtailing) sur l’eau auraient aussi un rôle à jouer dans la communication entre les membres d’un groupe, particulièrement lorsque ceux-ci sont séparés ou qu’un nouvel individu les rejoint.
Les breachs auraient aussi d’autres fonctions: le jeu pour les plus jeunes, la séduction et la défiance pour les mâles pendant la période de reproduction, un moyen de se réunir avant la migration et des acrobaties pour se débarrasser des parasites de la peau. Selon une étude de chercheurs étatsuniens, ces sauts pourraient aussi favoriser la capacité de plongée des jeunes rorquals à bosse. En effet, l’effort physique pour réussir cet exploit influencerait la production de myoglobine. La myoglobine transporte et entrepose l’oxygène dans les muscles des vertébrés. Chez les mammifères marins, elle est particulièrement abondante et serait la clé du succès de leurs plongées.
Les rorquals à bosse ne sont pas les seuls à réaliser ces comportements exubérants; les petits rorquals, cachalots et baleines noires le font également. Ces sauts exigeants demanderaient le maximum de puissance que peut déployer une baleine, afin de vaincre la résistance de l’eau et sortir à toute vitesse.