Gaston
Béluga
Adopté par la famille Pratte
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Numéro d’identification
DL2217
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Sexe
Inconnu
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Naissance
Vers 1990
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Connu depuis
2004
Ses traits distinctifs
On reconnait Gaston grâce à deux cicatrices en forme de rond une en face de l’autre. Ses deux cicatrices se trouvent sur le muscle du flanc gauche.
Son histoire
Notre première rencontre avec Gaston s’est faite alors que nous étions à bord de notre bateau de recherche, le Bleuvet, le 6 juillet 2004. À ce moment, la peau de Gaston était légèrement grise. Quand nous l’avons revu en 2006, sa peau était rendue complètement blanche. Le changement de couleur chez les bélugas, soit le passage du gris au blanc, survient entre l’âge de 12 et 16 ans. Gaston est donc né vers 1990.
Ses deux cicatrices caractéristiques le rendent facilement reconnaissable du flanc gauche. Grâce à elles, depuis 2013, nous identifions Gaston presque tous les ans.
Ses habitudes et ses fréquentations laissent croire que Gaston est un mâle. En effet, il est fréquemment observé parmi de grands troupeaux très actifs dans le secteur aval de l’aire de répartition estivale, soit entre Tadoussac et Les Escoumins. Il existe deux réseaux de mâles qui fréquentent le Saguenay, son embouchure ainsi qu’une partie de l’estuaire jusqu’aux Escoumins.
À l’intérieur de ces réseaux, les mâles forment des bandes de compagnons stables. Gaston a été observé à quelques reprises en compagnie de Solidaire, DL0058 et Mirapakon. Deviendront-ils ses compagnons? Ces associations s’établissent progressivement et pourraient jouer un rôle dans la vie reproductive des bélugas.
La suite de l’histoire de Gaston nous apprendra beaucoup sur l’évolution de la vie sociale des bélugas. C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles
À bord de notre pneumatique de recherche, le BpJAM, nous traversons le Saint-Laurent vers Rivière-du-Loup pour aller à la rencontre des bélugas de la rive sud. Nous voyons d’abord un petit troupeau de 6 à 8 bélugas. Le temps de les rejoindre, nous découvrons trois autres groupes de 7 ou 8 individus. Nous photographions d’abord les flancs gauches, puis les flancs droits. Un béluga a d’importantes marques de dents sur le dos : c’est Gaston. Les marques de dents sont fréquentes sur les bélugas, surtout sur les mâles. Pour une espèce sans mains ou pattes, les dents peuvent servir à la sociabilité. Mais peut-être que dans ce cas-ci, Gaston avait seulement besoin d’aide pour se gratter? Qui sait!
L’excitation à bord de notre bateau de recherche, le Bleuvet, est palpable. Nous avons trouvé un troupeau réunissant environ 150 bélugas. Ces grandes réunions nous intriguent. Que font tous ces jeunes et ces adultes ensemble? Les 150 bélugas ne sont pas tous côte à côte : ils sont plutôt divisés en quatre à cinq groupes, tout de même assez rapprochés. Nous commençons à photographier les bélugas un à un, en essayant de prendre leur flanc gauche et leur flanc droit afin de les identifier individuellement. C’est là que nous observons Gaston, reconnaissable par ces deux cicatrices sur le flanc gauche.
Décidément, ce rassemblement excite aussi les bélugas. À la surface, on observe des pectorales et des queues émerger de l’eau. Même que des taches roses contrastent sur les peaux blanches et le bleu de l’eau : des pénis! Mais à la fin aout, la saison de la reproduction devrait être terminée depuis longtemps ! Ce n’est pas la première fois que les membres de notre équipe observent ces comportements en dehors de la saison de reproduction. Ces séances sont-elles une sorte d’entrainement ? Ou la saison de reproduction est-elle plus étendue que nous ne le croyions ? Assurément, nous avons encore beaucoup à apprendre sur la vie des bélugas du Saint-Laurent.
Le parrain
La famille Pratte a adopté Gaston (2018).