En 2017, 17 carcasses de baleines noires ont été trouvées dans l’Atlantique Nord, près des côtes canadienne et états-unienne. Pour une population en voie d’extinction comptant autour de 450 individus, un tel évènement de mortalité peut avoir des conséquences tragiques. Dossier signé par Josiane Cabana et par Marie-Ève Muller.

Pour consulter le dossier de la situation en 2018 – Baleines noires: l’état de la situation

Quelques éléments de référence

Le rapport des nécropsies

Daoust, P.-Y., Couture, E.L., Wimmer, T., and Bourque, L. 2017. Incident Report: North Atlantic Right Whale Mortality Event in the Gulf of St. Lawrence, 2017. Collaborative Report. Produced by: Canadian Wildlife Health Cooperative, Marine Animal Response Society, and Fisheries and Oceans Canada. 256 pp. En ligne, en français et en anglais.

Les récapitulatifs gouvernementaux

Du Canada : Mort de baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent et Ce que nous avons entendu: synthèse des commentaires exprimés à la table ronde du ministre sur les baleines noires de l’Atlantique Nord

Des États-Unis : 2017 North Atlantic Right Whale Unusual Mortality Event

Sur Baleines en direct

Fiche signalétique des baleines noires de l’Atlantique Nord

Sur les empêtrements : Baleines prises au filet.

Sur le déclin de la population : Les baleines noires de l’Atlantique Nord en déclin depuis 2010, confirme une étude.

Dossier sur les impacts du ralentissement des navires dans les risques de collision : Ralentissement des navires : une mesure efficace pour protéger les baleines?

Portrait de neuf des baleines noires décédées: Les grandes disparues.

Ailleurs dans les médias

La série audio et écrite Deep Trouble (CBC, 2017)

Baleines noires (Découverte, 05/11/2017)

Rappel des évènements

 

  • 6 juin : une première carcasse de baleine noire à la dérive est signalée au Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, dans le golfe du Saint-Laurent.
  • 18 juin : une deuxième carcasse est signalée.
  • 19 juin : une troisième carcasse est signalée, des recherches actives pour localiser et suivre la dérive des carcasses commencent.
  • 21 juin : découverte d’une quatrième carcasse
  • 22 juin : découverte d’une cinquième carcasse
  • 23 juin : découverte d’une sixième carcasse
  • Du 29 juin au 1er juillet, une première série de trois nécropsies a eu lieu à Norway, Île-du-Prince-Édouard. Les résultats préliminaires démontrent des traumatismes contondants et des marques d’empêtrements chroniques.
  • 5 juillet : une opération de désempêtrement permet de libérer une baleine noire prise dans des engins de pêche.
  • 9 et 10 juillet : une deuxième série de deux deux nécropsies à Corfu, Îles-de-la-Madeleine.
  • 10 juillet : le succès de l’opération de désempêtrement d’une baleine noire a été assombri par le tragique décès du pêcheur et sauveteur de baleine Joe Howlett, membre du Campobello Whale Rescue Team.
  • 11 juillet : suite au décès de Joe Howlett, le gouvernement canadien impose un moratoire temporaire sur les activités de désempêtrements. La National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis impose elle aussi un moratoire.
  • 19 juillet : après une accalmie de quelques jours, une septième carcasse est trouvée.
  • 20 juillet : Fermeture prématurée de la pêche au crabe des neiges par Pêches et Océans Canada afin de réduire les risques d’empêtrements.
  • 21 juillet : Découverte d’une huitième carcasse et sixième nécropsie.
  • 27 juillet : Deux carcasses sont trouvées : une neuvième est confirmée et la seconde pourrait avoir déjà été aperçue.
  • 30 juillet, une carcasse s’échoue à Terre-Neuve, elle pourrait avoir déjà été comptabilisée.
  • 11 aout : La Garde côtière canadienne émet un avis à la navigation exigeant une réduction de vitesse pour les navires de plus de 20 mètres.
  • 14 aout : Une carcasse est trouvée sur la côte est états-unienne. Il s’agit de la 3e pour cette région de l’Atlantique.
  • 25 aout : Les États-Unis lancent eux aussi leur enquête sur l’événement de mortalité sans précédent de baleines noires de l’Atlantique Nord.
  • 28 aout: une baleine noire empêtrée est signalée au large de la péninsule gaspésienne, puis n’est pas revue.
  • 15 septembre : Une nouvelle carcasse est trouvée, menant le compte à 11 carcasses de baleines noires trouvées en eaux canadiennes.
  • 19 septembre : Septième nécropsie, effectuée sur l’ile Miscou, au Nouveau-Brunswick.
  • 5 octobre : Le rapport d’incident parait.
  • 24 octobre : Une seizième carcasse est retrouvée, cette fois au large de Cape Cod.
  • 27 novembre : Une dix-septième carcasse s’échoue sur l’ile de Nantucket, Massachusetts
  • 12 janvier 2018: Levée de la limite de vitesse à 10 noeuds pour les navires de 20 mètres et plus et mise à jour du Rapport d’incident.

 

Archives

12 janvier 2018 | Levée de la limitation de vitesse dans le golfe et nouveau rapport de nécropsie

La mesure de ralentissement obligatoire des navires de 20 mètres et plus a été levée le 11 janvier par Transports Canada. La limite de vitesse temporaire imposée à 10 nœuds avait été annoncée le 11 aout 2017, afin de réduire les risques de collision entre les baleines noires et les navires. Par voie de communiqué, le ministre des Pêches et des Océans du Canada, Dominique Leblanc, explique que la levée de la mesure répond à des besoins de sécurité pour la navigation hivernale. Aucune baleine noire n’a non plus été repérée dans le golfe du Saint-Laurent au cours des dernières semaines. En tout, le ministère des Transports du Canada affirme avoir donné 13 amendes pour le non-respect de la limitation de vitesse.

Un ajout au rapport de nécropsie

Les résultats de la septième et dernière nécropsie ont été ajoutés au Rapport d’incident : Événement de mortalité de baleines noires de l’Atlantique Nord dans le golfe du Saint-Laurent 2017 le 11 janvier 2018. La carcasse analysée était celle de #4504, fille de #1604. Cette femelle de deux ans a été observée empêtrée dans du matériel de pêche commerciale au crabe des neiges. Les agents de Pêches et Océans Canada ont toutefois mentionné aux auteurs du rapport que le type de matériel trouvé n’est plus utilisé depuis 8 à 10 ans. En tout, 152 mètres de trois types de cordage ont été retirés de la carcasse. Suite à leur nécropsie du 19 septembre, les experts concluent que la baleine est décédée des suites de sa prise dans les cordages.

Le rapport fait donc état de deux décès liés à l’empêtrement dans du matériel de pêche, de quatre décès liés à des collisions avec des navires et d’un décès de cause inconnue, mais portant de signes de trauma contondant. Rappelons qu’en 2017, ce sont 12 carcasses de baleines noires de l’Atlantique Nord qui ont été découvertes dans le golfe et 5 autres le long des côtes états-uniennes.


21 novembre | Des baleines noires toujours présentes dans le golfe

Au moins 15 observations de baleines noires ont été faites dans le golfe du Saint-Laurent la semaine du 17 novembre, selon les données des recensements aériens. Pour le moment, la réduction de vitesse à 10 nœuds est donc maintenue. Cette mesure mise en place en aout dernier vise à réduire les risques de collisions fatales entre baleines noires et navires, à la suite d’un évènement de mortalités sans précédent de cette espèce dans le golfe du Saint-Laurent.

La recherche de nouvelles mesures de protection se poursuit, cette fois bien avant la prochaine saison estivale. Une journée de discussion a été organisée par le ministère des Pêches et des Océans du Canada le 9 novembre dernier à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Autour de la table étaient réunis des organismes de pêches, des membres des industries du transport maritime, des croisières et des traversiers, des communautés autochtones, des spécialistes des baleines noires et des scientifiques, ainsi que des représentants de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis.

Les solutions envisagées par le gouvernement canadien à la suite de cette journée pointent vers la modification des engins de pêche pour réduire les risques d’empêtrements, une meilleure gestion du matériel pour réduire les pertes d’engins de pêche, l’ajustement des dates de saison de pêche selon les périodes de plus grande présence de baleines noires, l’augmentation des efforts d’observation et de détection de baleines pour mieux communiquer l’information aux navires et pêcheurs et la réduction de vitesse dans certaines zones à certaines périodes, le tout, en concertation avec les différentes parties.

Les associations de pêcheurs continuent d’affirmer leur soutien aux mesures de protection. La pêche au crabe des neiges détient une certification «durable», mais l’agence mondiale de certification environnementale SAI Global a signalé en octobre qu’elle réévaluera le statut de cette pêche, en relation avec l’évènement de mortalités. Cette certification est recherchée par les consommateurs, et le retrait de cette mention pourrait causer des pertes importantes pour les pêcheurs et l’industrie.

17 octobre | Partager les eaux pour cohabiter

L’année 2017 marque un triste record : celui du plus haut nombre de décès de baleines noires depuis la fin de la chasse dans les années 1930. Que retenir de cet évènement de mortalité et quoi surveiller au cours des prochains mois?

«Nous avons un gros défi de cohabitation devant nous», lance Robert Michaud, directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins et coordonnateur du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins. «Les menaces qui pèsent sur les baleines noires sont celles habituelles, soient les empêtrements et les collisions. Seulement, elles fréquentent un endroit relativement nouveau pour elles, personne n’était préparé à ça.»

Depuis avril, dans les eaux canadiennes et états-uniennes, 15 carcasses de baleines noires ont été trouvées et sept empêtrements, dont deux mortels, ont été signalés. L’activité humaine est donc pointée du doigt et aucune condition sous-jacente n’a été décelée.

Cette année, un plus grand nombre de baleines noires ont été observées dans le golfe du Saint-Laurent. Lors d’un recensement aérien, près d’un quart de la population mondiale de baleines noires a été comptabilisé. En 2015, on rapportait plutôt 45 individus et 40 en 2016. Toutefois, la différence entre les observations présentes et passées pourrait être biaisée par une surveillance accrue du territoire par les gouvernements canadiens et états-uniens, en réponse à l’évènement de mortalité.

Qu’est-ce qui a amené les baleines noires dans un golfe ultra fréquenté par les navires et les bateaux de pêches? Leurs proies trouvées traditionnellement plus au sud, dans la baie de Fundy et près des côtes états-uniennes, semblent maintenant préférer les eaux plus froides. Et il est probable que les proies migrent à nouveau dans nos eaux l’été prochain, suivies des baleines noires.

Des mesures à venir

En aout, Transports Canada a imposé une limite de vitesse temporaire de 10 nœuds aux navires de plus de 20 mètres. Dans l’ensemble, la mesure a été respectée. Un ralentissement volontaire aux plus petites embarcations était aussi demandé. Les diverses associations des transporteurs maritimes ont assuré leur soutien à la conservation des baleines noires, tout en demandant d’explorer d’autres mesures de prévention pour la prochaine année.

Pour limiter les risques d’empêtrements et de collision, la pêche au crabe des neiges avait été écourtée de quelques jours en juillet. Cette mesure n’a suscité que peu de grogne, puisque la majorité des pêcheurs avaient déjà atteint leur quota de pêche.

Lors des nécropsies, le matériel de pêche trouvé sur les carcasses a été analysé, afin de mieux comprendre la façon dont les empêtrements se font. «Nous devons absolument approfondir nos connaissances sur les empêtrements : comment ils arrivent, dans quel matériel, quelle est la réaction de la baleine, etc.», a déclaré Tonya Wimmer, coauteure du rapport et directrice de la Marine Animal Response Society, lors du dévoilement du rapport des nécropsies.

Pour le moment, la surveillance aérienne et sous-marine est maintenue afin de vérifier si des baleines noires se trouvent toujours dans le golfe du Saint-Laurent avant de lever la limite de vitesse, qui pourrait donc être maintenue jusqu’en décembre. Au cours des prochains mois, les différents ministères se concerteront, en collaboration avec l’industrie maritime et des pêches ainsi qu’avec les groupes de recherche et de protection, pour trouver les mesures adéquates de prévention. Une série de cinq rencontres est prévue entre Pêches et Océans Canada et l’industrie de la pêche au Nouveau-Brunswick pour explorer les mesures de mitigation possible. La première a eu lieu le 16 octobre.

Le 22 octobre prochain se tiendra la rencontre annuelle du North Atlantic Right Whale Consortium en marge de la 22e Conférence biennale de la biologie des mammifères marins. Cette rencontre portera entre autres sur les constats de la dernière saison, les mesures de prévention des empêtrements et les prochains plans de surveillance de la population du côté canadien. Le 9 novembre, Pêches et Océans Canada organise un sommet sur les baleines noires, où les associations maritimes, touristiques et des pêcheries, ainsi que les groupes de recherche et les groupes de conservation pourront discuter des mesures de prévention à venir.

 

5 octobre | Les activités humaines en cause

Un décès lié à l’empêtrement chronique, quatre décès liés à des collisions avec des navires et un décès aux causes inconnues, mais avec des observations rappelant celles lié à une collision : les résultats des six nécropsies démontrent que l’activité humaine a causé la mort de six baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent cet été.

C’est ce qu’ont confirmé les Dr Pierre-Yves Daoust et Émilie L. Couture du Réseau canadien pour la santé de la faune ce matin. Ils n’ont pas pu constater de conditions sous-jacentes qui auraient pu mener à ces décès. Aucune trace de biotoxine liée à des algues n’a été trouvée, pas plus que de maladies chroniques ou infectieuses ou de problème de malnutrition. Il apparait donc très peu probable que d’autres causes que celles des collisions avec des navires ou des empêtrements soient responsables de la mort des baleines nécropsiées. Pour les autres baleines qui n’ont pas été nécropsiées, les causes de décès demeurent inconnues.

Les deux vétérinaires ont réitéré la difficulté d’analyser des carcasses d’animaux qui connaissent une décomposition rapide. Il est possible que des lésions aient pu être masquées par l’état des carcasses. Malgré tout, les vétérinaires sont confiants de leur diagnostic : les activités humaines sont en cause.

«Il faut comprendre que ces constats ne sont pas émis d’un point de vue du blâme, mais plutôt du point de vue de l’apprentissage, pour savoir où concentrer nos efforts de protection», a spécifié en anglais Tonya Wimmer, coauteure du rapport et directrice de la Marine Animal Response Society.

Le rapport de 224 pages confirme que 12 baleines noires ont perdu la vie dans les eaux canadiennes cet été. Trois autres carcasses ont été trouvées du côté des États-Unis. Il ne resterait que 458 individus dans la population de baleines noires de l’Atlantique Nord. Il a été confirmé que cette population est en déclin.

Sources :

Daoust, P.-Y., Couture, E.L., Wimmer, T., and Bourque, L. 2017. Incident Report: North Atlantic Right Whale Mortality Event in the Gulf of St. Lawrence, 2017. Collaborative Report. Produced by: Canadian Wildlife Health Cooperative, Marine Animal Response Society, and Fisheries and Oceans Canada. 224 pp. En ligne.


26 septembre | 7 cas d’empêtrements en un été

Pas moins de sept cas d’empêtrements de baleine noire dans le golfe du Saint-Laurent ont été confirmés par le New England Aquarium au cours de l’été. Deux des carcasses trouvées avaient des traces évidentes d’empêtrement (casiers de pêche au crabe des neiges ou cordages sur la baleine) et cinq cas de baleines vivantes empêtrées ont été rapportés. Les baleines signalées les 5 et 10 juillet ont été libérées par des interventions humaines. Une baleine a réussi à se libérer d’elle-même, tandis que les deux autres n’ont pas été revues, ni prises dans leur cordage, ni libérées.

Les empêtrements peuvent causer de graves problèmes de santé à long terme. C’est pour cette raison que le sujet est longuement traité dans le rapport de Pêches et Océans Canada intitulé « La baleine noire de l’Atlantique Nord : Un examen scientifique de l’efficacité des mesures de rétablissement pour trois populations de baleines en péril » paru le 19 mai 2017, avec des recommandations pour prévenir les empêtrements, dont l’usage de cordages moins résistants, le changement de matériel ou la fermeture de zones de pêche.

Pour lire notre dossier sur les empêtrements : Baleines prises au filet.


21 septembre | Nécropsie pour une onzième carcasse

Sur l’ile Miscou, au Nouveau-Brunswick, une équipe de vétérinaires, de pathologistes, de chercheurs et de bénévoles a effectué une septième nécropsie de baleine noire le 19 septembre. La onzième carcasse de baleine noire trouvée en eaux canadiennes cet été a pu être remorquée sur la rive pour être étudiée. Avant même les premières interventions, des cordages et un casier de pêche au crabe des neiges ont pu être observés sur la carcasse. La pêche au crabe étant terminée, une enquête de la part de Pêches et Océans Canada est lancée pour vérifier la provenance du casier.

Le Dr Pierre-Yves Daoust du Réseau canadien de la santé de la faune et la Dre Émilie L. Couture de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal supervisent l’intervention. La Marine Animal Response Society a également participé à la nécropsie. Pour le moment, on sait que la carcasse étudiée est celle d’une femelle, mais elle n’a pas été identifiée dans le catalogue de baleines noires tenu par le New England Aquarium. On ne sait pas non plus s’il s’agit du même individu qui avait été observé empêtré au large de la péninsule gaspésienne le 28 aout dernier.

En attente du rapport

Sept empêtrements

En tout, cinq baleines vivantes ont été observées empêtrées dans de l’équipement de pêche, une baleine est morte de son empêtrement et la septième, selon les résultats préliminaires de nécropsie du 19 septembre, en serait morte aussi. Deux des baleines empêtrées vivantes ont été dépêtrées par l’équipe du Campobello Whale Rescue Team, une s’est libérée d’elle-même et la trace des deux autres a été perdue. Pour le moment, leur carcasse n’a pas non plus été trouvée.

Les photographies du matériel de pêche et les analyses des morceaux de cordage ou de casiers démontrent que les engins de pêche au crabe des neiges étaient impliqués dans au moins quatre des cas.

Le rapport en chiffres

  • 12 baleines noires sont mortes dans les eaux canadiennes en 2017, pour un total de 15 en eaux américaines (Canada et États-Unis)
  • 8 mâles et 4 femelles ont perdu la vie
  • 9 ont pu être identifiées au catalogue du New England Aquarium
  • 2 à 37 ans : âge des baleines trouvées
  • 30,2 mètres de cordage trouvés sur la carcasse de #3603

Un rapport englobant les résultats des sept nécropsies et de l’analyse des échantillons pris sur les carcasses qui n’ont pas pu être nécropsiées devrait paraitre au début de l’automne. Pour le moment, la réduction de vitesse pour les navires de plus de 20 mètres est toujours obligatoire et aucune date d’échéance à la mesure n’a été annoncée. Les baleines noires devraient reprendre la direction de leur aire d’hivernage dans le sud des États-Unis au cours de l’automne et donc quitter le golfe du Saint-Laurent et les eaux canadiennes, mais pour le moment, les relevés aériens tout comme les relevés acoustiques par sous-marin téléguidé démontrent encore la présence de baleines noires dans le secteur.

En marge de la 22e conférence biennale sur la biologie des mammifères marins se tiendra la rencontre annuelle du North Atlantic Right Whale Consortium. Chercheurs et gestionnaires du Canada et des États-Unis seront réunis. Au cœur des discussions : la réduction des risques d’empêtrements et de collisions.

Les deux gouvernements fédéraux devraient annoncer de nouvelles mesures de protection en vue de la prochaine saison estivale au cours de l’année.

Une situation inquiétante pour une population en déclin

Le 19 septembre, la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis (NOAA) et les chercheurs du New England Aquarium ont confirmé par une nouvelle modélisation que la population de baleine noire de l’Atlantique Nord est en déclin d’environ 1% par année depuis 2010, jusqu’au dernier relevé de population en 2015. Aujourd’hui, la population est estimée à moins de 500 individus.

Le nouveau modèle permet de mettre en lumière un déclin plus prononcé chez les femelles, ce qui pourrait nuire encore plus au rétablissement de cette petite population. Les causes de ce phénomène restent encore à prouver.

Dossiers connexes sur Baleines en direct

Baleines prises au filet : dossier sur les empêtrements (Baleines en direct, 28/07/2017)

Ralentissement des navires : une mesure efficace pour protéger les baleines? : dossier sur les impacts du ralentissement des navires dans les risques de collision (Baleines en direct, 30/08/2017)

Sources

Des équipements de pêche sans doute responsables de la mort d’une 11e baleine (Radio-Canada, 19/09/2017)

Fisheries officials investigate snow crab trap cut from dead right whale (CBC, 19/09/2017)

Method to estimate abundance, trends in North Atlantic right whales confirms decline (Phys.org, 19/09/2017)

Mort de baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent (Pêches et Océans Canada, 19/09/2017)

Robots4Whales (Woods Hole Oceanographic Institution)

 


17 aout | 13 à 15 baleines mortes, des mesures mises en place pour la protection de l’espèce

La baleine noire nommée Couplet (numéro de catalogue #2123) a été trouvée morte lundi à la dérive dans le golfe du Maine, à l’est de Cape Cod. Cette nouvelle carcasse porte le nombre de mortalités confirmées à 13 baleines noires dans les eaux américaines (Canada et États-Unis) cette année. Le nombre de baleines noires mortes est donc trois fois plus élevé que le nombre de nouveau-nés pour 2017.

Depuis la dernière mise à jour datant du 31 juillet dernier, ce sont quatre baleines noires qui ont été finalement rapportées dans le secteur de Terre-Neuve. De ces quatre, deux ont été identifiées comme étant de nouvelles carcasses non répertoriées depuis le début de l’été. Les deux autres pourraient être de nouvelles carcasses ou de carcasses déjà observées par les scientifiques lors de leurs patrouilles depuis le début juin. Le compte total pourrait donc s’élever à 15. Aucune nécropsie n’a été conduite sur ces baleines, leur état de décomposition étant trop avancée.

Le gouvernement du Canada prend la situation au sérieux

Le 11 aout dernier, le ministre des Transports et le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne ont déclaré que « le Canada prend très au sérieux la protection, la conservation et le rétablissement des espèces menacées. La mort de plusieurs baleines noires de l’Atlantique Nord survenue récemment dans le golfe du Saint-Laurent est extrêmement préoccupante ». Le gouvernement du Canada affirme qu’il s’efforce de tout mettre en œuvre pour freiner la mortalité des baleines, et c’est dans ce contexte qu’il a rendu obligatoire une limitation temporaire de la vitesse des navires de 20 mètres ou plus. Ceux-ci devront limiter leur vitesse à 10 nœuds lors de leur passage dans l’ouest du golfe du Saint-Laurent, à partir de la rive nord du Québec jusqu’au nord de l’Île-du-Prince-Édouard. Le non-respect de ces mesures entrainera une sanction administrative pécuniaire pouvant atteindre 25 000 $.

Une décision a aussi été prise concernant les pêches. Pour aider à prévenir les empêtrements, la zone de pêche du crabe des neiges dans le sud du golfe du Saint-Laurent a été fermée. Les autres activités de pêche aux engins fixes, comme la pêche du crabe commun et du crabe araignée, sont restreintes à l’eau peu profonde ou sont retardées.

En plus des vols de surveillance pour localiser les baleines noires vivantes, un avis de vigilance a été diffusé auprès des navigateurs afin que toute baleine morte ou en difficulté dans les eaux du Saint-Laurent soit rapportée au Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins au 1-877-7baleine ou à la Marine Animal Response Society pour le secteur des Maritimes au 1-866-567-6277.

La situation des baleines noires de l’Atlantique Nord continue d’être étudiée. Un rapport présentant les résultats des nécropsies ainsi que les résultats des analyses des différents éléments environnementaux sera publié en septembre.

Des mesures permanentes qui s’imposent

Selon le chercheur Robert Michaud, du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), les mesures annoncées par le gouvernement fédéral sont nécessaires, quoique temporaires. Il semble que, selon les données des chercheurs du Canadian Whale Institute la présence de baleines noires dans le golfe Saint-Laurent s’accentue et que la tendance pourrait être durable, sans doute parce qu’elles suivent leur nourriture. Il y a eu 45 observations de baleines noires différentes en 2015, 40 en 2016 et 80 jusqu’à maintenant en 2017. Toujours selon M. Michaud, il faudra, à la lumière des travaux de recherche sur les causes de la mort de ces mammifères, déterminer s’il y a à venir, des mesures permanentes qui s’imposent.


31 juillet | Neuvième carcasse confirmée de baleine noire

Pêches et Océans Canada a confirmé avoir trouvé deux carcasses de baleines noires à Terre-Neuve. Au moins une des deux carcasses n’avait pas encore été identifiée. Le bilan s’élève donc maintenant à 9 baleines noires décédées depuis le 6 juin dans le golfe du Saint-Laurent.


21 juillet | La nécropsie en cours

La nécropsie de la huitième carcasse de baleine noire est présentement en cours sur l’ile de Miscou, au Nouveau-Brunswick. Sont impliqués: le Réseau canadien sur la santé de la faune – section Centre québécois sur la santé des animaux sauvages, Université de Montréal et section Atlantic Veterinary College, Université de l’Ile-du-Prince-Édouard, Pêches et Océans Canada et la Marine Animal Response Society.


20 juillet | Un nouveau décès et un nouvel empêtrement

Une carcasse de baleine noire a été découverte hier soir lors d’une patrouille aérienne de la NOAA. Le compte s’élève maintenant à huit carcasses depuis le 6 juin, un événement de mortalité jamais vu jusqu’à présent chez cette espèce. Pêches et Océans Canada a annoncé que la carcasse serait remorquée dans les heures qui suivent afin d’effectuer une nécropsie au cours des prochains jours sur l’ile de Miscou, au Nouveau-Brunswick. Cette opération permet collecter de précieuses informations sur la ou les causes du décès de cette baleine et d’investiguer sur un lien possible entre les autres cas de mortalité de baleine noire. La nécropsie sera supervisée par les équipes du Réseau canadien de la santé de la faune.

Aux huit carcasses s’est ajouté un quatrième cas d’empêtrement de baleine noire, repéré dans le même secteur du golfe du Saint-Laurent. Pour le moment, aucune intervention n’est envisagée puisque Pêches et Océans Canada a décrété un moratoire à durée indéterminée sur les opérations de désempêtrement de baleines noires.


13 juillet | Résultats préliminaires des deux nécropsies de baleines noires effectuées les 9 et 10 juillet dernier aux Iles-de-la-Madeleine.

Les vétérinaires du Réseau canadien sur la santé de la faune ont publié aujourd’hui les résultats préliminaires des deux nécropsies de baleines noires effectuées les 9 et 10 juillet dernier aux Iles-de-la-Madeleine. Si une des deux carcasses était trop décomposée pour permettre un diagnostic préliminaire, la deuxième présente des marques d’un traumatisme contondant, ce qui porte à croire qu’il y aurait eu collision entre la baleine et une embarcation.

Le 9 juillet avait lieu la nécropsie de la carcasse #3, vue pour la première fois à la dérive le 18 juin et échouée le 5 juillet sur la plage Corfu. Son état de décomposition étant trop avancé, il est impossible pour les vétérinaires de suggérer une cause de la mort sur la seule base de l’examen macroscopique de la carcasse. Des analyses complémentaires sont en cours afin d’espérer établir un diagnostic.

Pour la baleine étudiée le 10 juillet, soit la septième et dernière carcasse vue à la dérive et remorquée sur la plage, l’hypothèse d’un traumatisme contondant pourrait être envisagée. Lors des nécropsies de baleines noires à l’Ile-du-Prince-Édouard, deux carcasses avaient présenté des signes de traumatisme contondant et une d’empêtrement chronique.

Les analyses sur les tissus et liquides prélevés afin de tenter d’identifier une cause sous-jacente, comme la présence de biotoxines, qui pourrait expliquer ces morts rapprochées sur une courte période de temps. Un rapport final pour ces deux nécropsies devrait être disponible dans 6 à 8 semaines.

«Ces résultats préliminaires proviennent d’un effort collectif important. Les dernières semaines ont demandé la mobilisation d’une diversité d’acteurs qui ont travaillé d’arrachepied. Nous restons tous en état d’alerte avant d’avoir eu les résultats complets des nécropsies», souligne Robert Michaud, coordonnateur du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins et directeur scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins.

«Lundi dernier, le décès de Joe Howlett a jeté un voile sur l’incroyable travail accompli. Nous saluons encore une fois son apport au sauvetage des baleines noires ». – Robert Michaud

Ont participé à l’opération le Réseau canadien sur la santé de la faune – section Centre québécois sur la santé des animaux sauvages, Université de Montréal et section Atlantic Veterinary College, Université de l’Ile-du-Prince-Édouard, Pêches et Océans Canada, le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, la Marine Animal Response Society, le Réseau Environnement Canada et le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, les municipalités des Iles-de-la-Madeleine, le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins,

 


11 juillet | Des chapitres s’ajoutent à l’histoire des baleines noires du Saint-Laurent

Le C.T.M.A.Vacancier a ramené ce matin les équipes de vétérinaires vers la côte du Nouveau-Brunswick après deux jours de travail exigeant et coordonné de mains de maitre. Fatiguée, mais satisfaite du travail qui s’est déroulé rondement, Émilie L. Couture de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal souligne que « les deux nécropsies de baleines noires sont un bel accomplissement rendu possible grâce à plusieurs partenaires*. Une telle situation méritait amplement tous ces efforts déployés ».

Les équipes ont donc étudié dimanche et lundi deux baleines faisant partie de l’épisode de mortalités inhabituelles survenu dans le golfe, soit la plus décomposée et la plus fraiche des sept carcasses. Elles s’ajoutent aux trois autres baleines noires étudiées du 29 juin au 1er juillet à l’Île-du-Prince-Édouard. Les deux baleines étaient des mâles, l’un de 14,75 m et l’autre de 12,9 m.

Les pathologistes devront consulter d’autres vétérinaires spécialistes de l’espèce et entamer des discussions et analyses plus fines de leurs échantillons pour publier d’ici quelques jours un rapport préliminaire sur les constats suite aux récentes nécropsies. D’autres analyses, notamment en ce qui a trait à la présence de biotoxine dans le golfe du Saint-Laurent, seront aussi effectuées par des laboratoires spécialisés.

Le désempêtrement d’une baleine noire connait une fin malheureuse

Joe Howlett, un pêcheur et sauveteur de baleine, est décédé lors d’une intervention de désempêtrement d’une baleine noire survenue hier, le 10 juillet.

M. Howlett avait réussi à désempêtrer une baleine noire le 5 juillet dernier. Une autre baleine a été rapportée dimanche soir au large du Nouveau-Brunswick, prise dans un engin de pêche. L’équipe de M. Howlett, le Campobello Whale Rescue Team de la Canadian Whale Institute, a été dépêchée sur les lieux. Ils ont réussi à libérer la baleine, mais peu de temps après, un malheureux accident impliquant le cétacé a entrainé le décès de M. Howlett.

Joe Howlett et son équipe ont participé à un grand nombre de sauvetages de ce type et ont ainsi développé une expertise précieuse. Le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins a régulièrement fait appel à leur aide, comme ce fut le cas en 2013, lorsque le rorqual commun « Capitaine Crochet » était empêtré.

« En mémoire de ce héros qui a sauvé plusieurs baleines, la prévention des empêtrements doit devenir une priorité pour assurer une meilleure cohabitation avec les baleines », souligne le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins.

Depuis le 6 juin, sept baleines noires sont décédées et trois signalements de baleines noires empêtrées ont été reçus, donnant lieu à deux interventions de désempêtrement.

Un vidéo illustre d’ailleurs le travail de M. Howlett, impliqué dans le désempêtrement d’une baleine noire en 2016:

* Les partenaires impliqués dans les nécropsies de baleines noires sont les vétérinaires du Réseau canadien de la santé de la faune des régions de Montréal et de l’Atlantique, les équipes des sciences, de la conservation et de la protection de Pêches et Océans des régions du Québec, du Golfe et des Maritimes, de la Marine Animal Response Society et du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères Marins et ses bénévoles.


9 juillet | Deux baleines noires font l’objet d’une nécropsie aux Îles-de-la-Madeleine

Une trentaine de personnes étaient prêtes ce matin à 9h à L’Étang-du-Nord pour procéder à la nécropsie de la baleine noire échouée sur la plage Corfu depuis le 5 juillet. Ce soir, une deuxième baleine noire sera remorquée au même endroit, pour être aussi étudiée par les vétérinaires dans la journée de lundi.

Une semaine après le marathon des trois nécropsies en trois jours à l’Île-du-Prince-Édouard, les vétérinaires du Réseau canadien de la santé de la faune et de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, assistés par des équipes de Pêches et Océans Canada et des bénévoles d’Urgences Mammifères marins, sont de nouveau plongés au cœur d’une baleine noire.

L’objectif reste toujours de tenter d’expliquer cet évènement de mortalités inhabituelles dans le golfe Saint-Laurent. Par un tour de force et avec une logistique des plus complexe, les équipes de spécialistes se sont donc mobilisées sur le terrain pour la journée et s’impliquent dans l’étude de cette carcasse.

La baleine est un mâle qui mesure 14,75 m de long et est en état de décomposition avancée, sans surprise pour les vétérinaires, et le squelette de l’animal était déjà partiellement dégagé en début d’après-midi. Découverte intéressante : cette baleine, que l’on croyait être un mâle âgé de plus de 17 ans nommé Panama, pourrait s’avérer être plutôt un juvénile. En effet, les spécialistes ont constaté que les disques intervertébraux étaient libres plutôt que d’être bien soudés aux vertèbres, comme chez les adultes. Les analyses génétiques pourront nous en révéler davantage.

Au même moment, une autre baleine noire est remorquée par Pêches et Océans pour être apportée au même endroit d’ici la fin de l’après-midi. Il s’agit de la carcasse de baleine noire qui avait été repérée par l’équipe des enquêtes sur la sûreté maritime de Québec le 5 juillet dernier, à la dérive au large de Havre-Aubert, soit la septième carcasse pour cette espèce retrouvée morte dans le golfe depuis un mois. La nécropsie pour celle-ci, qui semble bien préservée, se fera dans la journée de lundi. Du renfort arrivera par bateau cette nuit, soit de nouvelles équipes de Pêches et Océans de la région du golfe et des Maritimes en plus des spécialistes de la Marine Animal Response Society (MARS). À suivre!


 

6 juillet | La baleine noire nommée Panama est échouée sur la plage de Corfu

La carcasse de la troisième des six baleines noires mortes repérées dans les eaux du golfe Saint-Laurent en juin vient de s’échouer aux Iles-de-la-Madeleine. Repérée tôt hier matin par un pêcheur, la carcasse dérivait à quelques centaines de mètres des côtes. Elle s’est échouée sur la plage à quelques lieux de l’épave du Corfu Island, à L’Étang-du-Nord hier soir.

Au cours de la fin de semaine dernière, des nécropsies ont été effectuées sur trois des six carcasses remorquées à l’Ile-du-Prince-Édouard. Les autorités du ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) évaluent avec les équipes de vétérinaires la possibilité de pratiquer une quatrième nécropsie pour tenter de comprendre les causes de cette vague de mortalités sans précédant.

Un mâle nommé Panama

La baleine noire échouée aux Iles-de-la-Madeleine est fichée au catalogue avec le numéro 3190. C’est un mâle, nommé Panama, qui a été vu pour la première fois en 2000. Il avait d’ailleurs déjà une cicatrice évidente près de la queue, témoignage d’un empêtrement dans un engin de pêche.

C’est cette marque distinctive qui a permis aux chercheurs du New England Aquarium de le reconnaitre. On ignore l’âge qu’il avait lors de la première observation, mais il aurait eu maintenant plus de 17 ans (la maturité sexuelle est atteinte entre 5 et 10 ans pour les deux sexes). Panama a été vu vivant la dernière fois le 14 février 2017 par les chercheurs du Center for Coastal Studies. Il était alors en alimentation dans la baie de Cape Cod. Il avait été observé aussi plus près de nous, l’automne dernier, le 6 septembre 2016, par l’équipe de la Station de recherche des Îles Mingan, dans le golfe Saint-Laurent. Panama était connu comme le père d’au moins un baleineau né en 2011.

Espèce en péril : ne pas toucher

La carcasse est toujours, pour le moment, difficile d’accès. Si elle vient à sortir de la zone de marée, certaines personnes pourraient être tentées de l’approcher, lui toucher, voire d’en récupérer des morceaux.

Pêches et Océans Canada rappelle que la baleine noire figure sur la liste des espèces en péril (LEP). Il est donc interdit par la Loi de prélever quelque partie que ce soit sur cet animal. Seules les personnes possédant un permis émis par le ministère sont autorisées à toucher, déplacer, ou prélever des échantillons sur les espèces en péril.

Une 7e carcasse de baleine au large de Havre-Aubert

Une autre carcasse de baleine noire a été vue à 30 milles au large de l’ile du Havre Aubert hier soir par un membre de la garde côtière. Les spécialistes ont confirmé ce matin qu’il s’agissait d’une nouvelle carcasse qui n’avait jamais été vue, ni par voie aérienne ni par la mer. Le compte des mortalités de baleines noires s’élève donc maintenant à sept en un mois.

Le 5 juillet, une baleine noire empêtrée dans un engin de pêche a été repérée lors d’une patrouille aérienne effectuée par la National Oceanic and Atmospheric Administration (l’équivalent de Pêches et Océans Canada aux États-Unis) près de l’ile Miscou. Un bateau de recherche à proximité a pu désempêtrer la baleine, qui a pu poursuivre son chemin.


5 juillet | Résultats préliminaires

Les trois nécropsies qui ont été faites du 29 juin au 1er juillet sur les baleines noires ont permis d’apporter des réponses partielles quant aux causes de mortalité de ces animaux.

Selon l’expertise des vétérinaires, l’une des trois baleines aurait subi un empêtrement sévère dans un engin de pêche. Les deux autres auraient été vraisemblablement victimes d’une collision avec un navire, à en juger par les hémorragies présentes dans leurs tissus. L’hypothèse qu’une situation particulière ayant mené à ces collisions n’est pas exclue à ce stade. Les spécialistes devront, dans les prochaines semaines, terminer les analyses des tissus en laboratoire, mais aussi l’analyse des données prélevées dans la chaine alimentaire et des données océanographiques, puis remettre les évènements en ordre chronologique. Les conclusions devraient être émises d’ici six à huit semaines.

Tonya Wimmer de la Marine Animal Response Society soulignait la complexité du travail, étant donné que les trois baleines étaient dans un état de décomposition avancée à leur arrivée à l’Île-du-Prince-Édouard. La carcasse considérée comme étant la plus fraiche était morte depuis au moins une semaine, ce qui a compliqué l’identification des différents organes.

Il est possible qu’au cours des prochains jours, une quatrième nécropsie ait lieu, puisque la troisième carcasse à avoir été signalée dérive vers les Îles-de-la-Madeleine et pourrait toucher terre sous peu.

Les trois nécropsies effectuées sur l’Île-du-Prince-Édouard ont été dirigées par le Dr Pierre-Yves Daoust (Réseau canadien de la santé de la faune), assisté de la Dre Laura Bourque (Réseau canadien de la santé de la faune), du Dr William McLellan (Université de la Caroline du Nord à Wilmington) et du Dr Stephen Raverty (Centre de santé animale de la Colombie-Britannique). Plus d’une quarantaine de personnes de plusieurs organisations, dont des vétérinaires de l’Université de Montréal, ont participé aux interventions.

Voici un résumé en images de ces journées de travail assidu:

3 juillet| Troisième nécropsie complétée

Le 1er juillet dernier s’est terminée la troisième et dernière nécropsie de baleine noire à Norway, Île-du-Prince-Édouard. Le marathon de nécropsie aura duré quatre jours, où remorquages de carcasses et nécropsies se sont succédé à un rythme jamais égalé encore.

Au cours des prochains jours, les analyses des échantillons se poursuivront. Des résultats préliminaires devraient être dévoilés au courant de la semaine.

Sous la supervision de Pierre-Yves Daoust, professeur à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard et chercheur chez Pêches et Océans Canada, des vétérinaires des l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Université de la Saskatchewan et de l’Université de Montréal, et des membres de l’équipe de la Marine Animal Response Society ont collaboré pour chercher tous les indices possibles pour déterminer ce qui a causé la mort de six baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent depuis le 6 juin dernier.


 

30 juin| Une deuxième nécropsie en cours

Au cours de la journée, la nécropsie de la deuxième carcasse de baleine noire s’est déroulée. Cette carcasse était la plus fraiche des six. Une troisième carcasse, celle-là qui était empêtrée dans un filet de pêche, est transportée en ce moment vers Norway, Île-du-Prince-Édouard, et devrait rejoindre le rivage d’ici la fin de la soirée. La nécropsie de cette troisième carcasse aura lieu demain. L’analyse des échantillons prélevés par les vétérinaires pourrait prendre plusieurs semaines avant d’obtenir des résultats.

Au cours des derniers jours, un signalement d’une septième carcasse avait été reçu, mais les analyses des photos ont permis de conclure qu’il s’agissait d’une carcasse déjà identifiée. Le bilan reste donc à six carcasses de baleine noire depuis le 6 juin. Dans le même secteur (golfe du Saint-Laurent) une carcasse de rorqual commun a été trouvée.

 


 

28 juin | À l’aube de la première nécropsie

Au moment d’écrire ces lignes, une des six carcasses de baleines noires s’approche des rives de l’Île-du-Prince-Édouard, transportée par un bateau de la Garde côtière canadienne, où elle devrait être déposée dans le secteur Norway d’ici le coucher du soleil. C’est demain matin que la première nécropsie s’amorcera. Des vétérinaires de l’Université de l’Île-du-Prince Édouard, de l’Université de la Caroline du Nord à Wilmington, de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, aidés par des chercheurs et des bénévoles du Canada et des États-Unis, procèderont à l’analyse méticuleuse des tissus et organes.

Au total, les équipes envisagent de faire la nécropsie de deux, voire trois baleines, d’ici le début de la semaine prochaine. La deuxième baleine, dont le remorquage s’amorcera possiblement demain, est la carcasse de celle connue sous le numéro de catalogue #1207. Il s’agit de la carcasse la plus fraiche des six, un mâle à l’âge indéterminé, mais connu des chercheurs depuis 1980 et photographié vivant pour la dernière fois en juin 2014. Cette baleine avait l’habitude de fréquenter les eaux du Maine avec quelques visites en Floride et en Géorgie, mais il avait aussi été vu en aout 1998 dans le golfe du Saint-Laurent.

Les relevés aériens et les patrouilles en mer se poursuivront aussi au fil des prochains jours afin de localiser les carcasses déjà rapportées, ou de nouvelles, s’il y a lieu.

Pour suivre la mise à jour de ces interventions, vous pouvez consulter la page Facebook de la Marine Animal Response Society, en plus du site Baleines en direct.

26 juin | L’heure est à la stratégie de récupération de carcasses de baleines noires

À la lumière des relevés aériens réalisés par la NOAA et par Environnement Canada entre le 22 et le 25 juin, 6 carcasses de baleines noires différentes ont été trouvées. Quelques dizaines d’autres baleines noires vivantes ont aussi été observées dans le même secteur, soit entre les Îles-de-la-Madeleine, l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick.

Le ministère Pêches et Océans (MPO) et les partenaires américains et canadiens tenaient ce matin une réunion afin de faire un état des lieux. Avec les efforts déployés en mer depuis la fin de la semaine dernière par le MPO, la Garde côtière canadienne, la Marine Animal Response Society (MARS) et le Réseau canadien de la santé de la faune, ce sont trois baleines qui ont été « sécurisées » avec des émetteurs satellites et dont la dérive peut être suivie. Une autre carcasse est aussi ancrée et stationnaire, retenue par un engin de pêche.

Le MPO évalue actuellement les options de remorquage de ces carcasses vers la terre ferme afin de pousser l’investigation jusqu’à en faire des nécropsies complètes. Les vétérinaires, chercheurs et coordonnateurs chez Pêches et Océans travaillent actuellement à étudier la faisabilité et la logistique d’une telle intervention.

Les équipes en mer se sont aussi affairées à récupérer des échantillons sur deux des carcasses, soit de la peau, de la graisse, des matières fécales, et des tissus musculaires. L’objectif est d’apporter des éléments de réponses sur la cause de mortalité soudaine chez ces baleines.

Toutes les hypothèses sont actuellement soulevées par les spécialistes des baleines noires. Les causes de mortalités les plus fréquentes chez cette espèce sont les collisions avec les navires et les empêtrements dans les engins de pêche. L’hypothèse de la présence d’une biotoxine produite par des algues, comme celle à l’origine de l’épisode de marée rouge observée dans le Saint-Laurent en 2008, est aussi avancée par la communauté scientifique. Les analyses de tissus et des échantillons d’eau pourraient apporter plus de détails à ce sujet.

Un appel à la vigilance est toujours en vigueur : les navigateurs sont invités à signaler toute carcasse de baleine à la dérive au numéro d’urgence de la région du golfe Saint-Laurent, soit le 1-866-567-6277.


23 juin | Les chercheurs ont confirmé hier soir qu’une 5ecarcasse de baleine dérivait dans le golfe Saint-Laurent

Avec l’analyse des photos prises en mer hier par l’Agence météorologique et océanique américaine (NOAA), les chercheurs ont constaté que le compte des baleines noires mortes photographiées depuis le 6 juin s’élevait maintenant à cinq carcasses.

La journée d’hier a été fructueuse en terme de recherche; deux des cinq carcasses ont été retrouvées et échantillonnées en mer, une collaboration entre les partenaires MARS, le Réseau canadien de la santé de la faune, Pêches et Océans Canada et la Garde côtière.

Les chercheurs du Canada et des États-Unis sont actuellement mobilisés à planifier des efforts pour retrouver les autres carcasses, poser des balises pour suivre leur dérive et échantillonner les baleines retrouvées afin de faire des analyses qui pourraient apporter des éléments de réponse au mystère qui plane sur ces mortalités inhabituelles.


22 juin | Une quatrième baleine noire a été repérée du haut des airs hier dans le golfe

La patrouille aérienne effectuée hier après-midi par Pêches et Océans Canada pour tenter de retracer les carcasses de baleines noires en a repéré deux, dont celle vue par un pêcheur le 18 juin dernier. Les photos de l’autre carcasse repérée ont été envoyées au New England Aquarium, qui a pu confirmer qu’il s’agissait d’une quatrième carcasse de baleine noire.

Il s’agit de Starboard, une femelle née en 2006 de sa mère nommée Trilogy. Elle était âgée de 11 ans, et facilement reconnaissable à la portion droite de sa queue qui est manquante. Cette caractéristique a d’ailleurs permis son identification plus tôt aujourd’hui. Cette femelle, qui n’avait jamais donné naissance encore, avait été vue par les chercheurs pour la dernière fois en août 2014, dans le Bassin Roseway.

Une des carcasses retrouvées aujourd’hui au large des Îles-de-la-Madeleine

Les efforts pour retrouver ces spécimens continuent. Une équipe de Pêches et Océans Canada se dirigeait cet après-midi en mer vers une des carcasses qui a été repérée à fleur d’eau, approximativement à une trentaine de kilomètres des côtes des Îles-de-la-Madeleine, au sud-ouest de Havre-Aubert. L’objectif, en plus de retrouver les autres carcasses, était de poser des balises satellites afin de suivre la trace de ces baleines, pour faciliter le repérage de celles-ci, le temps venu de les échantillonner.

Une patrouille aérienne de l’Agence météorologique et océanique américaine (NOAA) devrait être faite demain. L’objectif est de pouvoir entre autres obtenir davantage de photos des animaux, afin de pouvoir déterminer s’ils portent des marques de collision avec un navire ou d’empêtrement dans un engin de pêche.

21 juin | Recherchées : trois baleines noires mortes à la dérive dans le golfe Saint-Laurent

La communauté scientifique est inquiète : depuis le 6 juin, trois carcasses de baleines noires de l’Atlantique Nord ont été signalées dérivant dans le golfe du Saint-Laurent, entre le Nouveau-Brunswick et les Îles-de-la-Madeleine. La baleine noire est l’une des espèces les plus menacées. Les chercheurs du New England Aquarium évaluent qu’il reste moins de 500 individus de cette population.

Ces carcasses s’ajoutent aux trois qui avaient été trouvées à l’été 2015 dans la région de la Gaspésie, dont celle de Piper. Selon Moira Brown, spécialiste de la baleine noire, ces mortalités dans le Saint-Laurent sont un évènement pour l’instant inexpliqué, qui surclasse les évènements connus de mortalités dans d’autres portions de l’aire de distribution de cette espèce.

Avis de vigilance aux pêcheurs et autre navigateurs

Les observations des carcasses ont été faites le 6, le 18 et le 19 juin entre le Nouveau-Brunswick et les Îles-de-la-Madeleine, au large de l’île Miscou entre autres, soit par voie aérienne lors de patrouille par Pêches et Océans Canada ou à bord de bateau par des pêcheurs de crabe. Selon les modélisations de déplacement des carcasses, en fonction des vents et des courants, les carcasses continueraient leur trajectoire vers le nord-est, soit loin des côtes.

Un appel à la vigilance à tous les navigateurs dans ce secteur est lancé : il est primordial de documenter chacune de ces baleines noires. Photos, vidéos, observations détaillées des marques ou autres signes d’interaction humaine sont essentiels.

Si vous observez une baleine morte à la dérive, SVP contactez sur-le-champ Urgences Mammifères Marins au

1-877-7baleine (1-877-722-5346).

La position GPS de la carcasse sera importante à noter. L’équipe du Centre d’appels pourra ensuite vous transmettre des consignes afin de pouvoir documenter le mieux possible la carcasse.

Votre collaboration est très appréciée!

Actualité - 12/1/2018

Josiane Cabana

Josiane Cabana a été directrice du Centre d’appels du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins de 2011 à 2018. Entre les cas de mammifères marins morts ou en difficulté auxquels elle répond, elle aime prendre le temps de sensibiliser les riverains aux menaces qui pèsent sur ces animaux. Biologiste de formation, elle s’implique au sein du GREMM depuis plus de 15 ans, toujours avec la même passion!

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