Bien que les projecteurs soient braqués sur le rorqual à bosse qui était en cavale entre Québec et Montréal, ce mammifère marin n’est pas le seul à avoir occupé le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM).
En date du 4 juin, le Réseau avait répertorié plus de deux fois plus de nouveaux cas que l’an dernier à pareille date. Cette augmentation n’est peut-être pas causée par un accroissement du nombre de mammifères marins morts ou en difficultés. Elle pourrait en effet être liée aux mesures mises en place pour endiguer la COVID-19. Ces mesures feraient en effet que plus de gens se baladent sur les rives du Saint-Laurent, et donc que les animaux échoués ou à la dérive sont plus susceptibles d’être découverts. Ce nombre plus élevé de cas pourrait aussi s’expliquer par le fait que le Réseau est maintenant mieux connu du public qu’il ne l’était l’an dernier. Tour d’horizon des derniers cas qui ont occupé le Centre d’appels et d’intervention du RQUMM.
Des phoques harcelés
La saison de la mise bas bat son plein chez les phoques communs. Le Réseau reçoit de nombreux appels de citoyens soucieux d’aider les chiots (les petits des phoques) retrouvés seuls au bord de l’eau. Même si ces petits animaux peuvent paraitre en détresse à première vue, il n’y a généralement aucune inquiétude à avoir. Il est parfaitement normal pour de jeunes phoques de se retrouver seuls sur le rivage. Pour éviter de leur causer un stress inutile, de briser prématurément le lien mère-chiot, de leur transmettre des maladies et d’en attraper, il est primordial de garder en tout temps une distance d’au moins 50 mètres avec les phoques que vous voyez. C’est la meilleure façon de les aider à survivre!
Un jeune rorqual commun échoué sur l’ile d’Anticosti
Le 30 mai 2020, des pêcheurs de l’ile d’Anticosti ont découvert la carcasse d’une baleine de près de dix mètres de long échouée sur la plage. Ils ont tout de suite contacté une bénévole du Réseau, qui nous a fait parvenir des photos. C’est un rorqual commun. Faits intrigants : il s’agit d’un jeune individu qui porte des marques d’empêtrement. À la demande de Pêches et Océans Canada et de la Station de recherche des iles Mingan (MICS), un organisme membre du RQUMM, la bénévole qui nous avait fait parvenir les photos s’est rendue sur les lieux pour prélever des échantillons de peau, de gras, de muscle et de fanons. Leur analyse permettra possiblement de découvrir des indices sur les causes de la mort prématurée de ce jeune mâle.
Et des baleines à la dérive
Deux carcasses de bélugas à la dérive dans le golfe du Saint-Laurent nous ont été rapportées par des agents de Pêches et Océans Canada qui survolaient le secteur dans le cadre d’un programme de surveillance des baleines noires de l’Atlantique Nord. En raison de leur emplacement très éloigné de la côte, ces carcasses ne pourront être ni échantillonnées ni récupérées.
Le Réseau a également reçu quelques signalements concernant des carcasses de petits rorquals à la dérive en Gaspésie. De combien d’individus s’agit-il? Difficile à dire en raison du manque de documentation visuelle. Dans tous les cas, une carcasse de petit rorqual s’est finalement échouée sur les berges de l’anse aux Îlots, à Newport, le 7 juin. Des échantillons ont aussi été prélevés sur la carcasse. La présence d’une autre carcasse de petit rorqual à la dérive dans la Baie des Chaleurs a également pu être confirmée grâce aux photos envoyées par un témoin le 9 juin.
La participation du public est absolument essentielle pour que le Réseau remplisse sa mission. Si vous découvrez un mammifère marin mort ou en difficulté, composez le 1 877 722-5346.
Pour en savoir plus
- Un rorqual à bosse en visite dans l’estuaire fluvial (Québec-Montréal) (Baleines en direct, 10/06/2020)