La baleine noire nommée Couplet (numéro de catalogue #2123) a été trouvée morte lundi à la dérive dans le golfe du Maine, à l’est de Cape Cod. Cette nouvelle carcasse porte le nombre de mortalités confirmées à 13 baleines noires dans les eaux américaines (Canada et États-Unis) cette année. Le nombre de baleines noires mortes est donc trois fois plus élevé que le nombre de nouveau-nés pour 2017.

Depuis la dernière mise à jour datant du 31 juillet dernier, ce sont quatre baleines noires qui ont été finalement rapportées dans le secteur de Terre-Neuve. De ces quatre, deux ont été identifiées comme étant de nouvelles carcasses non répertoriées depuis le début de l’été. Les deux autres pourraient être de nouvelles carcasses ou de carcasses déjà observées par les scientifiques lors de leurs patrouilles depuis le début juin. Le compte total pourrait donc s’élever à 15. Aucune nécropsie n’a été conduite sur ces baleines, leur état de décomposition étant trop avancée.

Le gouvernement du Canada prend la situation au sérieux

Le 11 aout dernier, le ministre des Transports et le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne ont déclaré que « le Canada prend très au sérieux la protection, la conservation et le rétablissement des espèces menacées. La mort de plusieurs baleines noires de l’Atlantique Nord survenue récemment dans le golfe du Saint-Laurent est extrêmement préoccupante ». Le gouvernement du Canada affirme qu’il s’efforce de tout mettre en œuvre pour freiner la mortalité des baleines, et c’est dans ce contexte qu’il a rendu obligatoire une limitation temporaire de la vitesse des navires de 20 mètres ou plus. Ceux-ci devront limiter leur vitesse à 10 nœuds lors de leur passage dans l’ouest du golfe du Saint-Laurent, à partir de la rive nord du Québec jusqu’au nord de l’Île-du-Prince-Édouard. Le non-respect de ces mesures entrainera une sanction administrative pécuniaire pouvant atteindre 25 000 $.

Une décision a aussi été prise concernant les pêches. Pour aider à prévenir les empêtrements, la zone de pêche du crabe des neiges dans le sud du golfe du Saint-Laurent a été fermée. Les autres activités de pêche aux engins fixes, comme la pêche du crabe commun et du crabe araignée, sont restreintes à l’eau peu profonde ou sont retardées.

En plus des vols de surveillance pour localiser les baleines noires vivantes, un avis de vigilance a été diffusé auprès des navigateurs afin que toute baleine morte ou en difficulté dans les eaux du Saint-Laurent soit rapportée au Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins au 1-877-7baleine ou à la Marine Animal Response Society pour le secteur des Maritimes au 1-866-567-6277.

La situation des baleines noires de l’Atlantique Nord continue d’être étudiée. Un rapport présentant les résultats des nécropsies ainsi que les résultats des analyses des différents éléments environnementaux sera publié en septembre.

Des mesures permanentes qui s’imposent

Selon le chercheur Robert Michaud, du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), les mesures annoncées par le gouvernement fédéral sont nécessaires, quoique temporaires. Il semble que, selon les données des chercheurs du Canadian Whale Institute la présence de baleines noires dans le golfe Saint-Laurent s’accentue et que la tendance pourrait être durable, sans doute parce qu’elles suivent leur nourriture. Il y a eu 45 observations de baleines noires différentes en 2015, 40 en 2016 et 80 jusqu’à maintenant en 2017. Toujours selon M. Michaud, il faudra, à la lumière des travaux de recherche sur les causes de la mort de ces mammifères, déterminer s’il y a à venir, des mesures permanentes qui s’imposent.

Lisez le dossier complet sur les mortalités de baleines noires dans le Saint-Laurent.

Actualité - 17/8/2017

Josiane Cabana

Josiane Cabana a été directrice du Centre d’appels du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins de 2011 à 2018. Entre les cas de mammifères marins morts ou en difficulté auxquels elle répond, elle aime prendre le temps de sensibiliser les riverains aux menaces qui pèsent sur ces animaux. Biologiste de formation, elle s’implique au sein du GREMM depuis plus de 15 ans, toujours avec la même passion!

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