Parasite. Un mot qui donne souvent froid dans le dos. Pourtant, les mammifères marins en sont de grands habitués. Cétacés et pinnipèdes peuvent héberger une multitude de parasites différents! Internes, externes, ronds, longs, des vers, des poux, des algues, ces petits organismes se présentent sous une variété impressionnante d’espèces et de formes différentes.

Bien qu’ils puissent causer des dommages importants, les parasites n’entrainent pas nécessairement la mort de leur hôte. En effet, les petits locataires dépendent généralement de leur maison vivante pour survivre.

Les parasites, un stresseur parmi d’autres?

Une récente étude du journal scientifique Ecosphere explique que les parasites gastro-intestinaux tels ceux de la famille Anisakidae représentent un facteur de stress pour leur hôte. Cette présence combinée à des stresseurs de nature humaine tels que la pêche commerciale, les effets indirects des changements climatiques ou encore les collisions avec des navires, aggrave leur impact.

En effet, ces facteurs de stress nécessitent beaucoup d’énergie chez les mammifères marins. Énergie qui est nécessaire pour combattre les différentes infections provoquées par des parasites. De leur côté, les populations moins à risque de stress auront plus de facilité à lutter contre les complications des parasites. Ainsi, alliés à d’autres facteurs, les parasites sont plus enclins à causer des dommages importants, voire la mort, chez leur hôte.

D’un hôte à un hôte

Comment les mammifères marins finissent-ils infestés de parasites? La transmission de ces organismes est complexe et varie grandement selon les espèces d’après l’Encyclopedia of Marine Mammals. 

Pour la grande majorité, elle est liée à la chaine alimentaire. Les nématodes de la famille d’Anisakidae – petits vers ronds faisant partie des parasites les plus répandus et identifiables dans tous les océans – représentent un bon exemple de transmission par l’alimentation. Lorsque les baleines se nourrissent, elles ingèrent du krill infesté et deviennent l’hôte du nématode. C’est dans le système digestif des cétacés que cette espèce de parasite atteint sa maturité. Par les excréments des cétacés sont expulsés les œufs qui éclosent dans l’eau. Les larves seront consommées par le krill, qui sera à son tour ingéré par baleines ou poissons et céphalopodes. Ces derniers, infestés, risquent également de finir dans le système digestif de cétacés, concluant ainsi le cycle de transmission du parasite.

Cependant, il n’est pas improbable que le parasite tombe sur ce qu’on pourrait qualifier d’un « mauvais » hôte. Par exemple, un certain type de parasite destiné aux pinnipèdes pourrait finir dans le système digestif d’un cétacé. Malheureusement pour lui, l’intrus n’arrivera jamais à maturité, car il n’est simplement pas compatible avec la baleine. La compatibilité avec l’hôte est toujours essentielle pour la survie et la prolifération du parasite.

La transmission de parasite peut aussi être faite par contact direct, comme c’est le cas des poux de baleines – de minuscules crustacés s’agrippant à son hôte et se nourrissant de sa peau. Les lamproies, poissons carnivores se nourrissant notamment du sang de leurs hôtes tels des vampires, sont également considérées comme un autre exemple de parasites fonctionnant selon ce type de transmission.

Les effets sur la santé des mammifères marins

Étant toutes bien différentes, les espèces de parasites n’affectent pas leur hôte de la même manière. L’abondance des petits organismes dans ou sur le mammifère marin, mais aussi la santé de ce dernier sont des facteurs à ne pas négliger. En effet, un parasite risque de causer davantage de dommages chez un phoque commun malade, blessé ou ayant un système immunitaire  faible que chez un individu en pleine santé. Plus vulnérables, les jeunes présentent également un taux de mortalité plus élevé que les mammifères marins adultes.

Certains parasites peuvent engendrer des ulcères, des lésions, des gastrites, chez leurs hôtes, mais aussi des infections allant jusqu’à la perforation de la paroi gastrique. Cela peut entraîner de plus graves complications telles qu’une hémorragie et ultimement la mort. 

Bien que les fatalités restent rares, un marsouin commun avait été retrouvé mort à Blanc-Sablon, en septembre 2022. Cause de la mort : gastrite vermineuse causée par le nématode Anisakis simplex. Cependant, l’événement avait été considéré comme un cas à part, le parasite ne semblant pas avoir d’effets significatifs sur les populations de marsouins communs du Saint-Laurent.

Actualité - 16/5/2024

Océane Denis

Océane Denis est stagiaire en rédaction pour Baleines en direct à l’hiver 2024. Grande amoureuse de la nature et des animaux, elle souhaite partager ses passions à travers l’écriture. Océane est à sa deuxième année de baccalauréat en études de l’environnement à l’Université de Sherbrooke.

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