Cette semaine, un peu partout dans le Saint-Laurent, les rorquals à bosse mènent le bal des observations, accompagnés d’autres espèces de cétacés et de pinnipèdes. Un individu épate la galerie à grand coup de breach, d’autres s’aventurent dans le Saguenay, des souffles mystérieux sont aperçus alors que des phoques communs se reposent sur les rochers et que des bélugas sont aperçus.
C’est devenu une habitude, des rorquals à bosse se sont encore aventurés dans l’embouchure du Saguenay. « Deux rorquals à bosse hier devant le Centre d’interprétation des mammifères marins, commente Patrice Corbeil, directeur à l’éducation du GREMM. Je ne sais pas combien de rorquals à bosse sont remontés dans le Saguenay cette saison, plus d’une dizaine selon moi… Une fois n’est pas coutume comme ils disent… » Un individu a même fait quelques breach. Il y avait aussi des petits rorquals, des bélugas ou des marsouins communs qui circulaient dans cette zone fourmillante de mammifères marins. « On se demandait justement pourquoi avec tant de marsouins au large, on ne les voit que très rarement dans le Saguenay, se questionnait Patrice. Eh bien, ils viennent parfois! »
Des souffles mystérieux
Des phoques communs et des phoques gris sont observés régulièrement dans la baie de Gaspé, lorsque ce n’est pas des petits rorquals ou quelques rorquals à bosse qui circulent au large. À Grande-Vallée, un souffle est aperçu par un passionné des mammifères marins : « Nous avons entrevu un souffle de baleine ce lundi à Grande-Vallée, mais aucune observation. Il y avait beaucoup de vagues, alors nous n’avons pas pu identifier correctement l’espèce! »
Il est parfois possible d’avoir une idée de l’espèce, seulement grâce à l’observation de leurs souffles. C’est une astuce d’identification! Par exemple, les petits rorquals ont souvent des souffles peu ou pas du tout visible alors que les souffles des plus grosses baleines pourront être repérés de loin. Les rorquals communs ont des souffles puissants et bruyants, souvent visibles de très haut (4-5 m), alors que les rorquals à bosses ont un souffle en forme de ballon. Les orifices de l’évent double de la baleine noire étant bien séparés, son souffle a une forme de V bien distincte. Les cachalots, quant à eux, ont l’évent incliné, ce qui produit un souffle puissant décalé sur le côté gauche de sa tête.
Une expérience mémorable
Le matin du 17 septembre, le photographe et naturaliste Renaud Pintiaux a la chance d’observer un rorqual à bosse effectuer plus de 14 sauts dans les airs, des breach. Le lendemain est une autre belle journée auprès des mammifères marins, il croise la route d’un rorqual à bosse et d’un rorqual commun au large, sans compter les phoques communs sur les roches. Il décrit également sa rencontre avec deux baleines blanches: « observation rare, voir deux bélugas vedettes côte à côte près du Cap de Bon-Désir, Pascolio et Néo, deux individus avec de grosses déformations de la colonne. »
Pascolio est un béluga connu du GREMM depuis 1985, à l’époque, l’animal était encore un jeune béluga gris foncé âgé de deux ou trois ans. Aujourd’hui, la femelle fait partie de la communauté des femelles du Saguenay. Les déformations majeures de sa colonne vertébrale et la présence d’une cicatrice la rendent facilement reconnaissable.
Éblouissement
À Saint-Siméon, un rorqual à bosse est présent depuis plusieurs jours, au grand plaisir des riverains, enchanté par l’observation de cet animal magnifique. Entre Les Bergeronnes et Les Escoumins, on signale la présence d’environ 5 rorquals à bosses au large, de petits rorquals, de phoques communs, de marsouins communs, d’un groupe de 50 dauphins à flancs blancs et d’un rorqual commun.
Dans l’estuaire, les observations ne manquent pas : « Lundi dernier, en nous dirigeant vers Rimouski, explique une observatrice, nous avons croisé une zone pleine de mammifères marins : phoques gris, bélugas, marsouins et même dauphins. Il y en avait partout. » À Franquelin, c’est surtout des petits rorquals et des phoques qui ont été observés.
Au quai de Baie-des-Sables, un marcheur matinal a la chance d’apercevoir des bélugas. Il raconte son expérience: «En prenant ma marche du matin dans le sentier des rosiers de Baie-des-Sables, j’ai aperçu un petit groupe de bélugas qui se trouvaient à environ 100 mètres de la rive. Ce fut une chorégraphie qui a durée plus de 30 minutes. C’était une première pour moi d’apercevoir de si près les bélugas. Ce fut un plaisir indescriptible que j’ai savouré avec éblouissement et stupéfaction.»
Carte des observations de la semaine
Ces données ont été rapportées par notre réseau d’observatrices et observateurs. Elles donnent une idée de la présence des baleines et ne représentent pas du tout la répartition réelle des baleines dans le Saint-Laurent. À utiliser pour le plaisir!
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