Depuis son « promontoire » — la galerie de sa maison — un membre de l’équipe du Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM) à Tadoussac repère deux bélugas à l’embouchure du fjord le 28 février et appelle ses collègues au Centre pour les aviser que les baleines blanches se dirigent dans leur direction. Enthousiastes, ses collègues attendent avec impatience le passage des bélugas, binoculaire en main. Les voilà : deux « moutons blancs » se détachent des eaux foncées du Saguenay. Le 2 mars, au large des Bergeronnes, environ 30 bélugas sont aperçus, des adultes blancs et quelques jeunes gris.
Plus à l’est sur la Côte-Nord, notre collaboratrice de Franquelin remarque deux phoques du Groenland qui se prélassent sur la banquise le 28 février. Ce « champ » de glace disparaitra les jours suivants, poussé par les vents et la marée. Les eaux redevenues libres de glace accueillent un visiteur de taille : un rorqual bleu!
En effet, le 5 mars, un rorqual bleu se trouve à 500 m de la « cour » de notre observatrice. « C’est parmi les plus près que j’ai vus. Dans mes jumelles, il était ÉNORME! », souligne-t-elle. Sur la « montagne » bleu-gris qu’elle regarde attentivement, elle discerne la mosaïque de taches, la forme et la taille de la nageoire dorsale et les deux bourrelets de chair formant l’évent, tous des éléments caractéristiques du rorqual bleu. L’animal reste dans le secteur 20 minutes avant de prendre la direction de l’ouest. Plus au large, un second grand souffle apparait. Un deuxième rorqual est présent au même moment.
Un rorqual bleu est aussi aperçu à Godbout le 5 mars. S’agit-il du même individu que celui vu à Franquelin? S’agit-il de Slash, identifié la semaine précédente à Godbout, qui poursuit son séjour dans le secteur? Le mystère reste entier.