Cet article fait partie d’une série de portraits de gens impliqués de près ou de loin avec les baleines en Côte-Nord. Dans le cadre du projet de documentation de la Route des baleines du GREMM, partez à la rencontre de ces personnages colorés, qui définissent le visage de la région. Découvrez leurs récits qui vous ferons vivre ou revivre les histoires merveilleuses du fleuve Saint-Laurent et de ses géantes créatures marines!
Marie Karine est impliquée de près dans la protection et la valorisation du littoral de la Haute-Côte-Nord–Manicouagan. Elle est directrice de la zone d’intervention prioritaire (ZIP) de la rive nord de l’estuaire, territoire couvrant tout le littoral de Tadoussac jusqu’à la Baie-Trinité. L’objectif est de favoriser leur concertation en vue de résoudre les problèmes locaux et régionaux liés au fleuve et à ses multiples usages.
Le comité basé à Baie-Comeau veille à la protection et à la mise en valeur des écosystèmes limitrophes du Saint-Laurent sur le territoire. Il s’assure de la réhabilitation des milieux perturbés et d’une meilleure accessibilité à la rive nord de l’estuaire dans une perspective de développement durable et dans le respect des communautés locales.
«Notre principal mandat est d’abord la protection, la mise en valeur et l’accessibilité du fleuve Saint-Laurent. Ça couvre beaucoup d’enjeux, dont les mammifères marins.» – Marie Karine Maltais
Le comité est impliqué avec les mammifères marins. Il est responsable notamment de la création du Réseau d’observation sur la Route des baleines en 2009, que vous pourrez repérer par des enseignes et panneaux d’interprétation à plusieurs sites décrits dans notre parcours. Lors de sa création, le comité a assuré la valorisation et l’accès de lieux propices à l’observation terrestre, notamment par l’aménagement de passerelles ou de belvédères.
Marie Karine Maltais œuvre à faire connaitre les écosystèmes côtiers, tant auprès des municipalités, des citoyens, des élus, des ministères et même des élèves. «Les marais, par exemple, n’ont pas toujours “la cote” aux yeux du public. Les gens pensent souvent à tort que ce sont des milieux qui apportent peu. Mais les marais salés, en plus d’être extrêmement productifs, sont en quelque sorte les reins de l’estuaire, filtrant l’eau de toutes sortes de métaux lourds, de produits toxiques, etc. «Ils contribuent énormément à enrichir l’écosystème entier, et à faire prospérer nos grands cétacés, ici dans le fleuve», dit la directrice.
Marie Karine est aussi une utilisatrice du fleuve et une observatrice aguerrie!
Jusqu’à très récemment, elle avait une maison sur le bord du fleuve, tout près de Baie-Comeau. Elle dit y avoir observé les mammifères marins régulièrement. En cuisinant, elle s’exclamait souvent devant des marsouins communs, des souffles de baleines et même un cachalot!
Mais une observation l’a marquée plus particulièrement lorsqu’elle a aperçu une grosse masse flotter à la surface de l’eau tout près de la baie. Elle croyait d’abord voir un dos de baleine, mais celle-ci ne plongeait pas. Puis elle a pensé à un gros rondin de bois. Au bout d’une bonne minute, elle a réalisé qu’il s’agissait bel et bien d’une baleine. «Est-elle morte ?», s’inquiète-t-elle. Non, elle dormait!
Les baleines prennent du repos à la surface en dormant de courtes siestes. Certaines baleines flottent en surface, d’autres ralentissent et cessent de plonger en profondeur, un comportement rappelant un billot de bois qui flotte. Cette technique est conséquemment appelée le «billotage». Il est assez fréquent que des observateurs les confondent, avec raison!