Quelques jours avant Noël, le Pacte pour la transition énergétique a offert un projet de loi antidéficit climatique au premier ministre du Québec, François Legault. Ce projet de loi vise à forcer le gouvernement présent et ceux futurs à respecter les engagements du Québec en matière de lutte aux changements climatiques. Le 4 février, six anciens ministres de l’environnement de différents partis politiques ont signé une lettre enjoignant aux députés élus de faire adopter le projet de loi.
Globalement, le projet de loi fixe des cibles de réduction de gaz à effets de serre conséquentes avec les engagements déjà pris par le Québec lors de conférences sur le climat. Il stipule aussi que : «Tout projet de loi, de règlement, de décret ou d’arrêté ministériel, de même que tout projet d’acte administratif, tel un projet d’orientation, de politique, de plan ou de stratégie, qui est soumis au Conseil exécutif, au Conseil du trésor, à un comité ministériel ou à un ministre, ne peut faire l’objet d’une recommandation ou d’une décision que s’il est compatible avec l’atteinte des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre ». Ainsi, si la loi était adoptée, le développement de la province devrait se faire en concordance avec l’urgence climatique.
Le projet de loi a été rédigé par Mario Denis, avocat-légiste retraité et Michel Bélanger, avocat spécialisé en droit de l’environnement du Centre québécois du droit de l’environnement. Le Pacte est une initiative de Dominic Champagne, homme de scène du Québec ayant entre autres œuvré au Cirque du Soleil. Le Pacte a recueilli jusqu’à maintenant 260 000 signatures de personnes qui se sont engagées à poser des gestes concrets pour diminuer leur impact climatique.
Et les baleines, dans tout ça?
En quoi un projet de loi sur le climat aiderait-il les baleines? Les bouleversements déjà ressentis sur le climat ont un impact réel sur les cétacés qui fréquentent le Saint-Laurent. Leur habitat se modifie et leurs ressources alimentaires subissent des pressions.
L’augmentation de la température des eaux, leur acidification ou la baisse du niveau d’oxygène dans certains secteurs ont des impacts sur les proies des baleines. Une recherche de Pêches et Océans Canada a noté une baisse marquée de la biomasse de phytoplanctons et de zooplanctons dans le golfe du Saint-Laurent depuis 2010, année où le réchauffement des eaux commence à être marqué. Si la quantité de ces organismes à la base de la chaine alimentaire diminue, c’est tout l’écosystème qui s’en ressent.
La diminution du couvert de glace liée aux hivers plus doux fait partie des hypothèses qui expliqueraient en partie le déclin des bélugas du Saint-Laurent. Les glaces permettent de protéger les baleines blanches des tempêtes hivernales. La glace sert aussi de garde-manger : sous elle se forment des algues qui attirent le zooplancton et donc les poissons.
Ces quelques exemples permettent de mesurer les effets dominos qu’entrainent les changements climatiques. En protégeant le climat, c’est donc toutes les espèces que nous protégeons.