Plusieurs espèces de baleines comptent parmi les plus gros animaux de la planète et, en moyenne, les baleines sont plus grosses que les autres mammifères. Ces espèces ont aussi de gros cerveaux. En absolu, le volume du cerveau d’un rorqual bleu, dont le corps pèse près de 100 tonnes, est beaucoup plus important que celui du marsouin commun, dont le poids est de 50 kg. Le plus gros cerveau du règne animal est celui du cachalot, qui pèse près de 9 kg.

La taille absolue du cerveau ne serait cependant pas un bon indice pour évaluer l’intelligence d’un animal. Les biologistes examinent entres autres la taille du cerveau par rapport à la taille de l’animal, ou encore le ratio entre la taille réelle du cerveau et la taille attendue étant donnée la taille de l’animal (le quotient d’encéphalisation). Par exemple, pour l’humain, ce quotient est d’environ 2,3%. Plusieurs espèces de dauphins, dont le Grand dauphin avec un quotient de 1%, sont loin devant toutes les autres espèces animales, comme les chimpanzés, les chiens ou les chats. Ce serait une adaptation à leur milieu difficile, nécessitant un traitement de l’information important, et aux exigences de la vie en groupe, comme la communication, la collaboration et la compétition.

Plusieurs espèces de cétacés ont une vie sociale complexe et présentent des capacités d’apprentissage par imitation et innovation. Chez certaines espèces, des chercheurs ont démontré des capacités de résolution de problèmes, de conscience d’eux-mêmes et d’utilisation d’outils. Certaines populations présentent des traits culturels, sous forme de dialectes et de comportements alimentaires, traits qui sont transmis par apprentissage au sein de « sociétés » distinctes.

Sur la base de ces connaissances, un groupe de scientifiques a avancé en 2010 que les cétacés devraient être considérés comme des « personnes non-humaines » et bénéficier de droits. Ces scientifiques ont même proposé une charte, disponible sur le site Cetacean Rights.

Les baleines en questions - 8/5/2014

Marie-Sophie Giroux

Marie-Sophie Giroux s’est jointe au GREMM en 2005 et y a travaillé jusqu’en 2018. Elle détient un baccalauréat en biologie marine et un diplôme en Éco-conseil. Chef naturaliste, elle supervise et coordonne l’équipe qui travaille au Centre d’interprétation des mammifères marins et rédige pour Baleines en direct et Portrait de baleines. Aux visiteurs du CIMM ou aux lecteurs, elle adore « raconter des histoires de baleines ».

Articles recommandés

Pourquoi les baleines noires de l’Atlantique Nord n’arrivent-elles pas à se reproduire?

Le taux de naissance des baleines noires de l’Atlantique Nord avoisine leur taux de mortalité. La population, classée en voie…

|Les baleines en questions 9/7/2024

Rorqual boréal et baleine boréale : quelle est la différence?

Malgré leurs noms similaires en français, le rorqual boréal et la baleine boréale sont deux espèces bien distinctes! Pour enlever…

|Les baleines en questions 6/6/2024

Comment faire pour travailler avec les baleines?

Dans quelques semaines, les scientifiques sillonneront le Saint-Laurent dans l’optique de mieux comprendre les baleines, leur environnement et les menaces…

|Les baleines en questions 1/5/2024