Le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM) compte sur la collaboration des riverains et des pêcheurs pour signaler rapidement tout mammifère marin mort ou en difficulté au 1-877-7baleine (1-877-722-5346). Depuis le début de la fonte des glaces, des carcasses de dauphins à flancs blancs, trois bélugas et des phoques ont été libérés des glaces.
Avril signifie aussi le début de la saison de la pêche commerciale dans les eaux de l’estuaire et du golfe Saint-Laurent. Des baleines peuvent s’empêtrer dans les engins de pêche. Le RQUMM a besoin des signalements des pêcheurs et des riverains pour poursuivre son mandat.
Des carcasses qui en disent long
Chaque carcasse signalée représente une source d’information sans égale pour la recherche et la conservation. Des bénévoles ou des partenaires du Réseau se rendent sur les sites d’échouage pour recueillir des données comme l’espèce, le sexe et la taille de l’animal. Ces données permettent de suivre les populations de mammifères marins du Saint-Laurent. C’est entre autres grâce à l’étude des mortalités de béluga qu’en décembre 2014, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué la population de bélugas du Saint-Laurent comme étant « en voie de disparition ».
Le béluga fait l’objet d’un programme spécial d’échantillonnage mis en place par Pêches et Océans Canada depuis 1982. Si les carcasses sont fraiches, elles sont envoyées à la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) de l’Université de Montréal pour un examen complet. Cette nécropsie permet de déterminer entre autres la cause de la mort, les pathologies et la contamination par divers produits toxiques. « C’est un peu comme si on nous montrait une photo et qu’on pouvait alors raconter le film de la mort de cet animal », résume le vétérinaire Stéphane Lair qui dirige le programme de suivi de la santé des bélugas du Saint- Laurent. «Il s’agit d’un des plus long suivis d’une population de mammifères marins», ajoute-t-il.
Si l’état de la carcasse n’est pas en état d’être déplacée, l’Institut national d’écotoxicologie du Saint-Laurent (INESL) effectue un échantillonnage sur place permettant de déterminer à tout le moins l’âge du béluga, son sexe et les concentrations de divers contaminants dans les tissus de l’animal.
La saison de la pêche commerciale
Depuis 2004, le Réseau recense chaque année entre 3 et 20 cas de baleines prises dans des engins de pêche au Québec; si certaines sont déjà mortes, d’autres sont encore vivantes au moment du signalement. Lorsqu’une baleine en difficulté est signalée rapidement, des interventions peuvent être tentées par des équipes spécialisées pour secourir les animaux et limiter les pertes d’engins de pêche.
Un réseau de partenaires et de bénévoles
Le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins existe grâce à l’implication d’une douzaine d’organisations privées et gouvernementales et d’une centaine de bénévoles.
« Grâce à la collaboration des citoyens et la mise en place d’équipes de terrain efficaces, nous avons un portrait plus fidèle des différentes menaces qui pèsent sur le Saint-Laurent et ses habitants» explique Robert Michaud, coordonnateur du Réseau. Le Réseau a pour mandat d’organiser, de coordonner et de mettre en œuvre des mesures visant à réduire les mortalités accidentelles de mammifères marins, à secourir des mammifères marins en difficulté et à favoriser l’acquisition de connaissances auprès des animaux morts dans les eaux du Saint-Laurent limitrophes du Québec.
Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins en chiffres
- 152 bénévoles
- 400 signalements annuels
- 200 cas traités annuellement
- 12 ans d’existence