Cet article fait partie d’une série de portraits de gens impliqués de près ou de loin avec les baleines en Côte-Nord. Dans le cadre du projet de documentation de la Route des baleines du GREMM, partez à la rencontre de ces personnages colorés, qui définissent le visage de la région. Découvrez leurs récits qui vous ferons vivre ou revivre les histoires merveilleuses du fleuve Saint-Laurent et de ses géantes créatures marines!
Laurence Pagé est agente aux partenariats, à l’engagement et aux communications pour Parcs Canada, l’organisme cogestionnaire du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Originaire de Tadoussac, elle quitte le nid familial pour ses études en science de l’environnement. Depuis maintenant 4 ans et demi, elle est de retour à Tadoussac et travaille pour Parcs Canada, véritable retour aux sources et à son village où elle a grandi.
Son père travaillait aussi dans le domaine de la conservation du milieu naturel. Une relève dynamique et une passion clairement familiale; son amour pour le parc marin et Tadoussac sont flagrants!
Son enthousiasme et sa fierté se reflètent dans son travail. À Parcs Canada, on assure la gestion du parc marin conjointement avec la Sépaq pour protéger ce territoire incomparable. Il s’agit d’une des premières aires marines protégées au pays. «Le parc marin a servi de laboratoire pour voir comment on pouvait protéger les mammifères marins par la gestion, ce qui est spécial et pionnier pour le Canada», fait remarquer Laurence. Protéger le territoire, certes, mais aussi le faire découvrir et le mettre en valeur pour les visiteurs et les gens des communautés locales. C’est un atout pour la région qui attire des milliers de visiteurs chaque année, nous explique-t-elle.
« Protéger le territoire, mais aussi le faire découvrir et le mettre en valeur pour les visiteurs et les gens des communautés locales. C’est un atout pour la région qui attire des milliers de visiteurs chaque année » – Laurence Pagé
«Le parc marin est unique pour la beauté de ses paysages, mais est aussi reconnu pour la présence de ses mammifères marins. En effet, une grande diversité de cétacés fréquente le parc de mai à octobre pour s’alimenter. Le fameux béluga du Saint-Laurent, malheureusement connu par plusieurs pour son statut précaire “en voie de disparition”, est en quelque sorte l’emblème du parc marin et une des raisons qui a amené à sa création légale en 1998», ajoute-t-elle.
Parcs Canada est responsable de la création et de l’application du Règlement sur les activités en mer dans le parc marin.
«Un peu comme pour un code de la route, mais sur l’eau, la règlementation permet d’assurer le respect des baleines en réduisant notre impact dans leur territoire. Par exemple, la vitesse maximale permise est de 25 nœuds dans l’ensemble du parc marin. Certains secteurs sont plus sensibles, comme à l’embouchure du fiord à Tadoussac, qu’on pourrait voir comme le centre-ville du parc marin, où la vitesse maximale permise est de 15 nœuds, et il faut aussi respecter nos distances!», fait-elle remarquer.
Laurence navigue aussi en respect avec les règlements sur le Saint-Laurent et dans le parc marin. Elle fait de la voile depuis l’enfance avec son père. Quand elle se retrouve sur l’eau, ce sont les mêmes paysages grandioses qui l’émerveillent encore et toujours. Elle ne s’est jamais tannée de voir les baleines, au contraire, elle est toujours surprise de leur présence! Laurence a été témoin de multiples observations spectaculaires, tant sur le fleuve à bord du petit voilier familial, le Marie-L’eau II, que sur les rivages.
Une observation ressort du lot. À l’été 2019, lorsqu’elle accompagnait une équipe de tournage au dans le cadre de son poste d’agente en communications, ils ont eu la chance de voir un rorqual à bosse à moins de 100 mètres de la rive! «Les interprètes se préparaient à faire une activité pour l’équipe, mais la baleine a complètement volé la vedette en plongeant en face du cap! Elle a fait tout un spectacle, et c’était loin d’être prévu! Elle a plongé et montré la queue, dans le meilleur angle possible, et tellement proche! Quelle belle surprise pour eux, mais aussi pour moi qui m’étonne encore et toujours du dynamisme que le fleuve amène pour la région!», nous fait-elle remarquer.