Hélis
Béluga
Adopté par les étudiants et le personnel du module de biologie de l'Université du Québec à Chicoutimi
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Numéro d’identification
DL0018
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Sexe
Inconnu
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Naissance
Avant 1961
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Connu depuis
1977
Ses traits distinctifs
Hélis se reconnait principalement avec sa cicatrice sur le dos, en arrière de sa crête dorsale, qui descend sur les deux flancs. Elle est assez large sur le flanc droit et plutôt mince sur le flanc gauche. Sa crête contient plusieurs petites entailles.
Son histoire
Connu depuis 1977, Hélis était déjà tout blanc. Il serait donc né avant 1961.
Malgré des marques évidentes, Hélis a été observé peu de fois. Les données ne nous permettent pas de déterminer son sexe ni son aire de fréquentation pendant la saison estivale.
En 2005, Hélis a déserté le Saint-Laurent au cours de l’hiver pour se retrouver bien loin de chez lui en avril, environ 2000 km plus au sud, dans la rivière Delaware au New Jersey, à 200 km de la côte Atlantique. Il n’a finalement passé que quatre jours dans cette zone. Neuf jours plus tard, il réapparaissait dans une autre zone fortement industrialisée près de Philadelphie: la rivière Schuylkill. Depuis qu’il a quitté cette rivière, aucune autre observation de ce béluga n’a été signalée.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles
Hélis, un béluga du Saint-Laurent en cavale… dans la rivière Delaware, près de Philadelphie!
Le mardi 12 avril dernier, un béluga était signalé dans la rivière Delaware, en plein cœur de la ville de Trenton au New Jersey, à près de 200 kilomètres de la côte Atlantique! Des centaines de curieux se sont attroupés le long de la rive et sur l’eau à bord de bateaux de plaisance. Les photos fournies par différentes sources ont permis aux chercheurs du GREMM d’identifier le visiteur exceptionnel : il s’agit de DL0018, ou Hélis, un béluga du Saint-Laurent.
Hélis est un des premiers bélugas du Saint-Laurent à avoir été photo-identifié par les chercheurs du GREMM dans le cadre d’un programme scientifique de suivi à long terme de la population de bélugas du Saint-Laurent lancé en 1985. Lors de la première rencontre, DL0018 (Dl pour les initiales du nom scientifique du béluga : Delphinapterus leucas) était déjà de couleur blanche, donc un adulte; les jeunes ont la peau brune à grisâtre. Il aurait donc aujourd’hui près de 30 ans.
En 1989, dans le cadre du programme Adoptons un Béluga lancé par l’Institut National d’Écotoxicologie du Saint-Laurent (INESL), DL0018 avait été adopté par les étudiants et le personnel du module de biologie de l’Université du Québec à Chicoutimi qui lui avaient donné le nom d’Hélis. Son nom a été inspiré par la forme de l’importante cicatrice sur son dos qui rappelle une pale d’hélice. Cette cicatrice provient d’ailleurs vraisemblablement d’un coup d‘hélice qu’il aurait reçu lorsqu’il était très jeune. Cette cicatrice était déjà bien guérie en 1986!
Hélis n’est pas le premier béluga en cavale sur la côte est des États-Unis. Des individus ont déjà été observés jusqu’à Long Island dans l’état de New York. La présence de Hélis dans la rivière Delaware constitue toutefois la mention la plus au sud de l’espèce. Le béluga est une espèce arctique; on retrouve plusieurs populations du Groenland à l’Alaska, dans le Grand Nord québécois et l’Arctique canadien. La population du Saint-Laurent se situe à la limite sud de l’aire de répartition normale de cette espèce. La provenance de ces vagabonds ne peut pas toujours être confirmée, mais ces observations permettent de mieux comprendre les déplacements de cette espèce arctique. Au cours de l’été 2002, un autre béluga photographié dans la baie du Massachusetts, près de Cape Cod, a pu être identifié comme étant une femelle adulte du Saint-Laurent (DL0481).
Bien que la présence d’animaux sauvages loin de leur aire de répartition habituelle soit un phénomène naturel qui n’a rien d’inquiétant en soit, ces vagabonds se placent parfois dans de fâcheuses situations. C’est le cas de Hélis. Les chances que Hélis retourne à la mer et retrouve les siens sont intimement liées à l’attention qui lui sera portée, ou plutôt qui ne lui sera pas portée. Hélis devrait autant que possible être laissé à lui-même et être approché le moins possible.
À l’embouchure du Saguenay, Hélis est reconnu parmi une dizaine d’adultes. Le groupe nage dans des eaux agitées. Il passe près d’un autre groupe de bélugas comprenant des adultes et des jeunes. Si les deux groupes sont distants d’à peine 100 m l’un de l’autre, nous ne voyons aucune interaction entre les deux.
Le parrain
Les étudiants et le personnel du module de biologie de l’Université du Québec à Chicoutimi ont adopté Hélis (1989).