DL0584 (1985-2019)
Béluga
Adopté par les naturalistes du GREMM
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Numéro d’identification
DL0584
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Sexe
Femelle
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Naissance
Vers 1985 (morte en 2019)
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Connu depuis
1990
Ses traits distinctifs
La crête dorsale de DL0584 est trop peu marquée pour permettre de l’identifier à elle seule. On la reconnait uniquement du flanc gauche, grâce à sa profonde cicatrice irrégulière sous la crête qui est sa signature.
Son histoire
Lors de notre première rencontre en 1990, DL0584 était encore grise. Elle a pâli progressivement pour devenir blanche à la fin des années 2000. Sa crête dorsale est demeurée foncée, facilitant son identification. Le changement de couleur chez les bélugas, soit le passage du gris au blanc, survient entre l’âge de 12 à 16 ans. DL0584 est donc née au milieu des années 1980, une donnée qui sera éventuellement confirmée par l’analyse des anneaux de croissance de ses dents.
DL0584 est une femelle. L’été, les femelles forment de grandes communautés dans lesquelles elles s’occupent des nouveau-nés et des jeunes. Ces communautés sont attachées à des territoires traditionnels et il y a peu d’échanges entre elles.
DL0584 a régulièrement été observée en compagnie de Slash et Élizabeth qui appartiennent à la communauté du Saguenay. Les associations entre femelles d’une même communauté ne sont généralement pas stables. Elles pourraient varier selon l’état reproductif des femelles, si elles sont gestantes ou non ou accompagnées d’un jeune.
Le 4 juillet 2019, la carcasse de DL0584 s’est échouée sur la grève à Sainte-Flavie, dans le Bas-Saint-Laurent. Deux bénévoles du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins ont pris des mesures et documenté la carcasse, en plus de l’attacher pour éviter qu’elle ne reparte avec la marée. La carcasse de 3,84 mètres a été récupérée le 5 juillet et acheminée à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe. La nécropsie a eu lieu le 6 juillet en matinée. La nécropsie effectuée par l’équipe du vétérinaire Stéphane Lair le confirme : DL0584 est morte lors de sa mise bas. «C’est un cas de dystocie, c’est-à-dire qu’elle n’a pas été capable d’expulser le nouveau-né et en est morte», explique Stéphane Lair.
Considérant que les femelles atteignent la maturité sexuelle entre 9 et 12 ans, DL0584 avait probablement déjà mis bas. Elle était régulièrement vue dans des groupes incluant des nouveau-nés et a même été vue une fois avec un jeune âgé d’un an ou deux qui semblait être le sien. Il est toutefois difficile d’établir avec certitude les liens mère-veau, puisque les femelles bélugas peuvent offrir à l’occasion des soins à des veaux autres que les leurs, ce qu’on appelle des soins allomaternels. Peut-être que les analyses génétiques permettront de connaitre sa filiation.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles
Une huitième carcasse de béluga s’est échouée sur les rives du Saint-Laurent le 4 juillet. Elle a été identifiée comme DL0584, une femelle connue des chercheurs depuis 1990. La nécropsie effectuée par l’équipe du vétérinaire Stéphane Lair le confirme : DL0584 est morte lors de sa mise bas. «C’est un cas de dystocie, c’est-à-dire qu’elle n’a pas été capable d’expulser le nouveau-né et en est morte», explique Stéphane Lair.
DL0584 serait née autour de 1985, une donnée qui pourra être confirmée par l’analyse des anneaux de croissance sur ses dents.
Considérant que les femelles atteignent la maturité sexuelle entre 9 et 12 ans, DL0584 avait probablement déjà mis bas. Elle était régulièrement vue dans des groupes incluant des nouveau-nés et a même été vue une fois avec un jeune âgé d’un an ou deux qui semblait être le sien. Il est toutefois difficile d’établir avec certitude les liens mère-veau, puisque les femelles bélugas peuvent offrir à l’occasion des soins à des veaux autres que les leurs, ce qu’on appelle des soins allomaternels. Peut-être que les analyses génétiques permettront de connaitre sa filiation.
Le 4 juillet, la carcasse dérivante a été repérée au large de Sainte-Flavie. Elle s’est échouée sur la grève en fin de journée. Deux bénévoles du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins ont pris des mesures et documenté la carcasse, en plus de l’attacher pour éviter qu’elle ne reparte avec la marée. La carcasse de 3,84 mètres a été récupérée le 5 juillet et acheminée à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe. La nécropsie a eu lieu le 6 juillet en matinée.
DL0584 faisait partie du programme Adoptez un béluga. Son adoption collective lancée en 2016 sous l’initiative des naturalistes du Centre d’interprétation des mammifères marins à Tadoussac venait d’être complétée. L’adoption de DL0584 permet de financer la recherche scientifique sur les bélugas du Saint-Laurent.
Nous sommes à l’embouchure du Saguenay et nous nous dirigeons vers l’île Rouge. DL0584 nage parmi un troupeau d’une soixantaine d’individus, comprenant des adultes et des jeunes, dont deux nouveau-nés. On observe deux grosses concentrations d’animaux, en premier plan un groupe composé de femelles et de jeunes, suivi par un groupe de mâles adultes. DL0584 se trouve en compagnie d’une femelle connue, Miss Frontenac, et du bleuvet de cette dernière.
L’embouchure du Saguenay est une zone de rencontre! Les réseaux de mâles bélugas y croisent les réseaux de femelles avec les jeunes. Des troupeaux s’y forment, de façon éphémère, en raison de l’abondance de nourriture. D’ailleurs, à travers le troupeau de bélugas, on repère plusieurs phoques, oiseaux et petits rorquals. C’est poissonneux !
Le parrain
Les naturalistes du GREMM ont adopté DL0584 (2015).
Être naturaliste au Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marin (GREMM), c’est pas juste notre travail, c’est une vocation, voire une passion.
On accueille le public, on leur parle de baleines, on leur raconte des histoires… on leur fait vivre une expérience unique. On leur apprend tout ce qu’on sait au sujet du mystérieux monde des mammifères marins et, particulièrement, de ceux qui arpentent le Saint-Laurent. Nous sommes d’ailleurs plusieurs groupes d’interprètes et de naturalistes à œuvrer pour divers organismes le long du fleuve. Nous partageons tous cette même passion.
L’éducation scientifique n’existe pas sans la recherche. Et on protège ce que l’on connaît. On le répète souvent : la santé des bélugas, c’est le reflet de la santé du Saint-Laurent. C’est la santé et l’équilibre d’un écosystème fragile qui touche les bélugas mais bien plus. Le fleuve est source de vie, pour nous et pour tout ce qui nous entoure.
Cela fait un moment que nous l’attendions : le retour du projet “Adoptez un béluga” pour soutenir la recherche sur ces majestueuses baleines blanches. Alors tous les naturalistes, les présents, les anciens, les collègues, lançons-nous dans une adoption collective pour, nous aussi, faire notre part! Et pas n’importe quelle adoption! Nous avons choisi DL0584, un béluga qui fréquente régulièrement l’embouchure du Saguenay. Vous pourrez ainsi avoir la chance de l’observer depuis le Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM) à Tadoussac et depuis le Site d’interprétation et d’observation de Pointe-Noire, de l’autre côté du fjord.
Lorsque nous aurons récolté les fonds nécessaires pour l’adoption de notre béluga, nous le nommerons tous ensemble. Parce que nous avons besoin de plus de connaissances pour continuer de les protéger, adoptons un béluga!