Un texte d’Audrey Tawel-Thibert
C’est le constat de la Société d’éducation et de recherche océanique (ORES) qui a étudié l’espèce de nombreuses années. Ursula Tscherter, directrice de l’organisme, expliquait en 2010 que l’ensemble des petits rorquals (30 individus) identifiés dans l’estuaire était uniquement constitué de femelles. Cette constatation fut possible en examinant attentivement les individus alors qu’ils effectuaient des manœuvres d’alimentation en surface – les parties génitales peuvent être observées à cette occasion. Rappelons que, comme pour tous les rorquals, à moins d’apercevoir la fente génitale lorsque l’animal est en surface, une biopsie est nécessaire pour confirmer le sexe grâce à l’ADN de la peau.
Plus récemment, l’équipe du Mériscope a commencé à prélever des biopsies sur des petits rorquals dans l’estuaire, dans le cadre d’un projet sur les contaminants en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). « Les analyses génétiques sont en cours, mais nous savons déjà que pour les 7 premières biopsies, toutes étaient des femelles », explique Dany Zbinden, directeur du Mériscope.
Il existe une ségrégation des sexes chez les petits rorquals ; dans l’Atlantique Nord, les mâles migrent vers la haute mer alors que les femelles et les juvéniles des deux sexes se dirigent vers le littoral.