Depuis le début de mai, le Centre d’appels d’Urgences Mammifères Marins a reçu pas moins d’une quarantaine d’appels.
En plus du béluga retrouvé mort à l’ile Verte et celui aux Bergeronnes, une troisième carcasse a été récupérée à Rimouski et a fait l’objet d’une nécropsie, le 2 juin. La cause de mortalité n’a pu être déterminée. Ce béluga était un mâle juvénile qui présentait un bon état corporel suggérant une mort subite. La présence de restes de poissons dans l’estomac est un signe que l’animal était capable de capturer des proies actives et qu’il s’était alimenté dans les heures précédant sa mort. Les parasites observés dans plusieurs organes ne seraient pas en quantité assez importante pour avoir causé sa mort. Certains nématodes (un vers rond de type Anisakidae) vivants ont été trouvés dans l’estomac du béluga, ce qui suggère que la carcasse a été découverte peu de temps après la mort de l’animal.
Le mois de mai est aussi la période de mise bas des phoques communs. Près de la moitié des appels reçus dans le dernier mois sont des signalements de phoques communs nouveau-nés échoués sur les plages. Six cas de phoques harcelés ont été traités par l’équipe du 1-877-7baleine, ce qui signifie que des gens n’ont pas respecté la distance minimale d’approche (50 m) et ont tenté de toucher, déplacer ou nourrir le jeune phoque âgé de quelques jours (voir l’article Jeune phoque vivant, échoué sur la plage: que faire?).
Les chiots, surnom des jeunes phoques communs, vont naturellement s’échouer sur les berges en attente du retour de leur mère qui l’allaite pendant quatre à six semaines après quoi, ils deviennent autonomes. Il est fréquent de les entendre crier, ce qui inquiète les riverains qui veulent leur venir en aide. Le Centre d’appels sensibilise alors les témoins à l’importance de ne pas déranger les jeunes phoques pour augmenter leur chance de survie lors de cette période cruciale de leur vie pendant laquelle ils deviennent vulnérables au dérangement. La séparation des chiots de leur mère est d’ailleurs une des causes de mortalités des nouveau-nés au printemps. Deux cas de jeunes phoques communs traités à Urgences Mammifères Marins ce printemps se sont d’ailleurs terminés avec la mortalité des jeunes.
Le rorqual à bosse Blizzard, bien connu des croisiéristes et des chercheurs du Saint-Laurent, est revenu de sa migration avec des marques d’empêtrement. Un suivi de la situation est assuré par la transmission des photos au vétérinaire conseil du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, Stéphane Lair. Blizzard devrait guérir.
Un béluga amaigri a aussi attiré l’attention d’un capitaine dans l’embouchure du Saguenay plus tôt en juin. Un avis de vigilance a été émis. La baleine n’inquiète pas les chercheurs. D’autres individus avec une allure similaire se sont remis de leur condition avec le temps.
Crédits photos : Jean Denis Racicot et Parc Nature de Pointe-aux-Outardes / D. Cardinal (phoques communs), Renaud Pintiaux (Blizzard), Parcs Canada / F. Ledoux (béluga)