La glace est de plus en plus présente dans le Saint-Laurent, la baie de Gaspé en est partiellement recouverte, mais des secteurs restent tout de même dégagés, une année exceptionnelle aux dires de plusieurs riverains. Les baleines se font rares, pour ne pas dire qu’elles semblent complètement absentes, ce qui n’empêche en rien les observateurs passionnés de scruter l’horizon avec toujours cet espoir de repérer un souffle, un dos, un signe de vie. « J’ai marché en bordure de la baie de Gaspé avec mes jumelles au cou, j’ai arpenté le secteur de Cap-des-Rosiers, où j’ai aperçu mes dernières grandes colonnes d’air le 4 décembre dernier, mais rien…», raconte un opérateur de croisières estivales. « Déjà en mars et avril, elles reviendront » ajoute-t-il, avec l’enthousiasme palpable dans son récit après 19 ans à observer ces mammifères marins migrateurs.
D’autres collaborateurs préfèrent croquer des moments avec elles dans les eaux du sud. Ils s’envolent alors vers la Guadeloupe, la République Dominicaine, l’archipel d’Hawaii, des endroits du globe où les rorquals à bosse se rassemblent à ce temps de l’année pour se reproduire ou donner naissance, laissant les eaux glaciales pour des mers chaudes et moins riches en nourriture. On peut les observer à partir des plages, des routes et pour les plus téméraires, on peut même nager à leurs côtés. Encore quelques semaines ici à attendre puis les passionnés surveilleront de nouveau le Saint-Laurent avec l’assiduité qu’on leur connaît et annonceront enfin le retour des géants.