Un texte d’Audrey Tawel-Thibert
Peut-être avez-vous déjà eu l’occasion de voir des cormorans à aigrettes en pleine chasse, alors qu’ils plongent pour capturer poissons, insectes, amphibiens et crustacés. La prédation de ces oiseaux opportunistes est particulièrement bénéfique pour la régulation de certaines espèces invasives qu’on retrouve ici, comme le crabe vert et le crabe chinois à mitaine.
La première observation rapportée du crabe vert dans le golfe du Saint-Laurent remonte à 1993. Cette espèce indigène venue d’Europe probablement par bateau est réputée pour déraciner les herbiers de zostère, habitat essentiel pour plusieurs types d’invertébrés. Agressif et résilient, il a un comportement dominant et décime les stocks de poissons, de mollusques, de crustacés et d’invertébrés à un rythme alarmant : un crabe vert peut à lui seul engloutir une quarantaine de mollusques quotidiennement.
Le crabe chinois à mitaine fut remarqué dans le Saint-Laurent dès 2004. Provenant de la mer Jaune, en Chine, il est pourvu de pinces velues, d’où son nom original. L’impact écologique du crabe chinois à mitaine réside dans les tunnels qu’il creuse et qui contribuent à l’érosion des rives. Il va même jusqu’à obstruer les installations dédiées à l’irrigation et au drainage !