Pour les personnes passionnées par les baleines, avril signifie le retour des grandes migratrices : les baleines. Elles sont de plus en plus nombreuses à venir profiter de l’abondance de nourriture dans le Saint-Laurent.
Le 17 avril, Jacques Gélineau trépigne d’excitation. Devant chez lui à Port-Cartier, trois rorquals communs nagent suffisamment près de la rive pour qu’il puisse identifier l’espèce. Il reverra des rorquals communs plusieurs fois dans les jours subséquents. Un petit rorqual vient lui aussi près de la plage. Des fous de Bassan plongent aux alentours. Est-ce que le capelan se prépare à frayer lorsque les eaux réchaufferont un peu? C’est à suivre.
Toujours sur la Côte-Nord, à Gobdout, un riverain parvient à photographier deux grands rorquals. Sur la photo, ils ne sont que deux petites lignes noires avec un minuscule triangle au bout du dos. La proportion de la nageoire dorsale, très petite par rapport au long dos, pourrait laisser croire qu’il s’agit de rorquals bleus, mais sans meilleures photos, impossible de confirmer.
Le lendemain, les nouvelles arrivent du côté de la Gaspésie. Une nouvelle Gaspésienne rentre de son quart de nuit lorsqu’à la hauteur de Mont-Saint-Louis, un mouvement dans l’eau attire son attention. Excitée, elle s’arrête et sort ses jumelles. «J’ai vu un dos qui semblait bleu gris. Il a soufflé trois fois. C’est ma première baleine de l’année et ma première depuis que je suis ici!» se réjouit-elle.
Un peu plus loin sur la rive sud, à Cap-des-Rosiers, une famille ayant une vue sur le Saint-Laurent a eu la chance de souper en même temps que des grands rorquals. «Trois fois cette semaine, entre 18 h et 19 h 30, nous avons vu des souffles.»
De quoi se nourrissent les baleines ici? Pour chaque espèce, le menu variera. Spécialiste, le rorqual bleu ne mange que du krill, un petit crustacé vivant en grand banc. À l’occasion, on peut même observer des nuages de krill à la surface, ce qui fait une bouchée parfaite pour le géant bleu. Le rorqual commun et le rorqual à bosse ont un menu légèrement plus varié. Au krill, ils ajoutent de petits poissons qui vivent en banc, comme le hareng, le capelan ou le lançon.
Dans la baie de Gaspé, d’ailleurs, se trouvaient au moins deux petits rorquals le 18 avril. Installés dans le secteur sud du parc national Forillon, deux ornithologues observent leur nage rapide. Ça et là, les têtes de phoques communs ponctuent la surface.
Un petit rorqual suscite les espoirs des résidents à proximité du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Un petit rorqual nage devantLes Bergeronnes le 19 avril. Chaque année, l’arrivée de ce migrateur se fait entre la fin mars et avril. D’autres individus devraient arriver dans les prochaines semaines.
Le 17 avril, un petit troupeau de six bélugas nagent devant Saint-Irénée. Le 20 avril, deux observateurs nous rapportent à quelques minutes d’intervalle l’observation d’un béluga solitaire. Un l’a photographié au quai des Escoumins, l’autre aux Bergeronnes. Est-ce le même? L’analyse des photos a permis de conclure que ce n’était pas le même individu, mais leur identité, elle, n’est pas encore connue.
«Avez-vous des nouvelles du béluga dans la baie des Chaleurs?», nous demande une lectrice? Eh non, aucun signalement n’a été fait au 1-877-722-5346 au cours des dernières journées. Le béluga a, espérons-le, repris le chemin vers l’estuaire du Saint-Laurent auprès des siens.