Le printemps arrive et la saison de mise bas des phoques bat son plein. Le téléphone du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM) sonne fréquemment pour les pinnipèdes. Il y a un jeune phoque sur la plage ! Que faire ?
Seul sur le sable, les yeux dans l’eau
En fin mai et en juin, les phoques communs mettent bas et il n’est pas rare d’observer des jeunes sur les plages du Saint-Laurent. Seuls, les chiots (le nom donné aux jeunes phoques de l’année) peuvent sembler en détresse, malades ou abandonnés. Nombreux sont les bons samaritains qui voudront tenter de leur venir en aide. Bien que ce ne soit pas leur intention, les sauveteurs improvisés nuisent plutôt à la survie des phoques.
Chez les phoques communs, il est normal que la mère quitte son petit pour s’alimenter, pendant quelques heures, voire plusieurs jours. Elle en a besoin pour emmagasiner suffisamment d’énergie pour l’allaiter. Ces petits mammifères d’allure fragile peuvent parfaitement attendre le retour de leur mère. S’approcher des chiots, les déplacer ou les nourrir crée de la détresse. Même si ces derniers peuvent être curieux, il ne faut pas s’en approcher.
Lors du retour la mère, la présence d’humain peut l’effrayer. Elle aura alors peur de revenir auprès de son petit et risque de l’abandonner s’il y a trop de dérangement. Malgré leurs allures débonnaires, les phoques peuvent également être agressifs s’ils se sentent menacés. Leur morsure peut infliger de graves blessures en plus de transmettre des maladies. Sans compter que la loi interdit de s’approcher, ou de déranger des mammifères marins.
Des pinnipèdes adultes peuvent aussi se retrouver sur la plage. Les phoques ont besoin d’un endroit pour se reposer, muer ou même pour donner naissance. C’est parfaitement normal et la même règle s’applique pour les phoques adultes que pour les chiots : ils ont besoin d’espace et de tranquillité !
Pour protéger les phoques
Vous voulez contribuer à protéger les phoques ? Voici quelques règles à respecter :
- Gardez une distance de minimum 100 mètres avec le phoque pour éviter de le stresser. En cas de doute, il y a toujours le bon vieux truc : cachez votre œil avec une main et cachez l’animal grâce au pouce de votre autre main, en tendant le bras. Si l’animal est complètement caché, vous êtes à une bonne distance, mais si l’animal apparait derrière votre pouce, reculez, car vous êtes trop proche.
- Gardez vos animaux de compagnie en laisse, pour leur sécurité et celle du phoque.
- Si le phoque a des blessures visibles, s’il est dans un lieu encombrant pour les activités humaines ou si vous voyez des personnes le déranger ou le manipuler, contacter le Réseau québécois d’urgence mammifères marins au 1 877 722-5346. Des spécialistes établiront le meilleur plan d’action.