L’équipe de la Station de recherche des iles Mingan (MICS) basée à Longue-Pointe-de-Mingan a mis à l’eau ses bateaux et est prête pour sa 40e saison sur l’eau! Le 11 juin, ils prennent la mer. Toutefois, le vent se met à souffler de plus en plus fort; la sortie est écourtée. Tout de même, ils rencontrent deux petits rorquals et d’imposants troupeaux de phoques du Groenland. Au cours des dernières semaines, ils ont finalisé de compiler les données de photo-identification des rorquals bleus de l’Atlantique Nord-Ouest. Bonne nouvelle: 77 individus ont été identifiés en 2017— et de ceux-ci, 19 sont des nouveaux — le catalogue totalise maintenant 525 individus!
Comme il est question de rorqual bleu, un excursionniste de Gaspé relatait l’observation de l’équipage du bateau de recherche Le Coriolis II de trois rorquals bleus au banc des Américains(dans le sud du golfe Saint-Laurent) une semaine plus tôt. Cet excursionniste de Gaspé a repéré de grands souffles droits qu’il soupçonne appartenir à des rorquals bleus. En plus de ces souffles, il souligne que la majorité de ses observations durant la dernière semaine ont été celles de rorquals à bosse. D’ailleurs, l’un d’eux a été reconnu : il s’agit de la femelle H692 nommée Paloma et observée le 8 juin. Le 12 juin, un premier rorqual commun était découvert dans ce secteur pour cette saison et un rorqual à bosse a sauté hors de l’eau à deux reprises.
À Sept-Îles, la femelle rorqual à bosse Manta est identifiée. Elle se trouve à l’ouest de l’ile du Corossol le 2 juin. Elle n’est pas la seule de son espèce à être aperçue. Le 3 juin, un rorqual à bosse nage étonnamment très près de la rive, à environ 800 mètres de la côte. De nombreux phoques communs ont élu domicile dans la baie de Sept-Îles et deux rorquals communs sont signalés devant la municipalité de Port-Cartier le 10 juin. Le soir du 13 juin, au moins trois rorquals à bosses sont dans la baie Sainte-Marguerite à Sept-Îles, dont une qui mange à environ 200m de la rive! Un observateur filme cette session d’alimentation. À Pointe-des-Monts, deux rorquals à bosse sont découverts, et ce, par leur gracile queue qui s’élève dans les airs chaque fois qu’ils plongent.
La présence des baleines est également révélée par l’empreinte laissée derrière ces géants : le «pas de baleine». Celui-ci est créé par le mouvement vertical de leur queue qui crée un vortex sous-marin. Cette masse d’eau agitée, lorsqu’elle gagne la surface du dessous, éloigne l’eau vers l’extérieur, ce qui forme un ovale lisse, sans les vaguelettes habituelles. Comme une image vaut mille mots : voici une vidéo en anglais créée par le magazine Hakaï qui explique le phénomène. Ces indices ont permis de repérer deux rorquals communs dans la région du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent le 11 juin.
Les petits rorquals y sont aussi bien nombreux. Gourmands, ils s’approchent des côtes pour chasser les bancs de petits poissons. Aux Escoumins, le capelan s’est mis à rouler. Le chef Daniel Vézina était d’ailleurs présent et a pu participer pour la première fois à cette pêche inusitée : ramasser ces menus poissons argentés à la pelletée en plein nuit!
Cette carte représente un ordre de grandeur plutôt qu’un recensement systématique.