Dernièrement, des guides et des compagnies d’observation des baleines ont exprimé leurs inquiétudes concernant des drones volant près des épaulards au large de la côte ouest du Canada et des États-Unis. Les drones sont de plus en plus populaires. Devraient-ils s’approcher des baleines?

« C’est une menace réelle – les drones ne sont pas [des engins] non-invasifs », mentionne Michael Harris, directeur général de l’Association des compagnies d’observation des baleines du Pacifique (Pacific Whale Watch Association). Des guides d’observation des baleines ont signalé la présence de drones volant « trop près » des baleines, particulièrement des épaulards résidents du Sud, dont la population est en péril. Selon eux, les drones volant à basse altitude sont bruyants et les pilotes amateurs risquent de frapper involontairement les baleines.

Selon Michael Harris, « la seule place des drones près des mammifères marins, c’est pour la recherche ».

Une utilisation appropriée et sécuritaire

Capture d’écran 2015-11-10 à 16.19.53Les drones permettent d’obtenir une vue unique sur la faune et les paysages. Ils sont également un outil prometteur pour les chercheurs et les intervenants d’urgence en milieu marin, car ils permettent de recueillir des informations importantes sur les mammifères marins. Les drones peuvent, ainsi, aider à la conservation des espèces. L’utilisation de drones dans le cadre d’études sur les épaulards résidents du Sud et les bélugas du Saint-Laurent démontre bien le potentiel de cet outil. De plus, des drones ont permis de capturer des comportements jamais ou rarement vus auparavant, dont un rorqual de Bryde en alimentation et un rorqual bleu qui allaite son petit — des images qui ont fait le tour du monde sur les réseaux sociaux dernièrement.

Cependant, lorsque les drones ne sont pas utilisés de façon sécuritaire, appropriée et responsable, ils peuvent devenir une source de dérangement pour la faune. En perturbant des activités essentielles telles que la migration, la reproduction, l’alimentation ou le repos, les sources de dérangement peuvent avoir des effets significatifs sur la santé et la condition physique des animaux. Il est donc important de suivre les règles et consignes de sécurité concernant l’utilisation des drones.

Les règles et consignes

Au Canada, selon les consignes de sécurité de Transports Canada, les drones récréatifs ne peuvent s’approcher à moins de 150 mètres des animaux. Les chercheurs peuvent demander des permis spéciaux pour voler plus près. Dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, les drones ne doivent pas survoler le parc à moins de 2000 pieds (609,6 m) de la surface de l’eau.

Aux États-Unis, des lignes directrices fédérales recommandent de garder une distance de sécurité aérienne d’au moins 1000 pieds (304,8 m) des mammifères marins. La loi américaine de 1973 sur les espèces en péril (Endangered Species Act – ESA) fournit des protections supplémentaires pour les mammifères marins menacés ou en voie de disparition. Par exemple, les règlements fédéraux interdisent d’approcher, par voie aérienne, à moins de 1000 pieds (304,8 m) des rorquals à bosse à Hawaii et à moins de 1500 pieds (457,2 m) des baleines noires de l’Atlantique Nord. De plus, le réseau des parcs nationaux des États-Unis a récemment interdit l’utilisation des drones dans son territoire.

Sources :

Vancouver Sun: Drones becoming ‘a real threat’ to B.C.’s whales, say tour operators

Transports Canada: Sécurité des drones

Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent: Règlement sur les activités en mer dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent

NOAA: Unmanned Aircraft Systems: Responsible Use to Help Protect Marine Mammals

Pour en savoir plus :

Sur Baleines en direct :

À vol d’oiseau: l’utilisation de drone un outil prometteur pour la recherche

Des drones et des images 3D pour la recherche et la conservation des baleines

Des drones pour la recherche et la conservation des mammifères marins: un moyen révolutionnaire?

Actualité - 28/6/2016

Béatrice Riché

Après plusieurs années à l’étranger, à travailler sur la conservation des ressources naturelles, les espèces en péril et les changements climatiques, Béatrice Riché est de retour sur les rives du Saint-Laurent, qu’elle arpente tous les jours. Rédactrice pour le GREMM de 2016 à 2018, elle écrit des histoires de baleines, inspirée par tout ce qui se passe ici et ailleurs.

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