Acrobaties et percussions : breaching, marsouinage, lobtailing, bellyflop
Le rorqual à bosse est le champion du « breaching », des sauts spectaculaires. On estime que cette prouesse représente la puissance maximale de la baleine. Imaginez alors quand l’exploit est réalisé en série, jusqu’à 130 fois en 75 minutes! Lors du saut dorsal, 90% du corps sort de l’eau après avoir percé la surface à 15 nœuds, le tout sur un axe de 30° par rapport à la verticale, puis c’est un demi-tour en l’air et la baleine retombe sur le dos! Pour les baleines à bosse, les sauts peuvent servir à la communication. Ils surviendraient plus fréquemment quand le groupe le plus proche se situe à plus de quatre kilomètres de distance et quand la météo est défavorable et que le vent et les vagues tendent à couvrir les vocalises des animaux.
Selon une étude de chercheurs étatsuniens, ces sauts pourraient aussi favoriser la capacité de plongée des jeunes rorquals à bosse. En effet, l’effort physique pour réussir cet exploit influencerait la production de myoglobine. La myoglobine transporte et entrepose l’oxygène dans les muscles des vertébrés. Chez les mammifères marins, elle est particulièrement abondante et serait la clé du succès de leurs plongées.
L’atterrissage d’un saut sur le ventre s’appelle un « bellyflop ». Ces sauts ne doivent pas être confondus avec le marsouinage, une série de sauts horizontaux exécutés à grande vitesse par de nombreuses petites espèces de baleines. Il permettrait à ces nageurs de voyager rapidement en minimisant les pertes d’énergie, car il est plus facile de fendre l’air que les eaux. Quant au « lobtailing », il s’agit de coups de queue effectués de manière répétitive et sonore à la surface de l’eau.