Par Olivia Capeillere

Plusieurs études supportent l’hypothèse que les changements climatiques ont des impacts négatifs sur les baleines. Trois impacts principaux ressortent de ces publications.

Les changements climatiques entrainent une modification de la température et de la salinité de l’eau, ce qui peut avoir des effets physiologiques directs. Par exemple, cela peut entrainer des problèmes de thermorégulation chez les espèces qui sont plus restreintes géographiquement, principalement les baleines à dents. La modification de la température de l’eau peut aussi affecter la croissance et la survie des poissons, et donc la nourriture disponible pour les baleines. Les changements de salinité peuvent modifier la distribution des proies, modifiant la compétition entre les espèces. Les changements de température peuvent aussi modifier la distribution et l’abondance des agents pathogènes et des prédateurs.

Près des pôles, le couvert de glace est à la fois un « garde-manger » et un refuge pour les baleines. La prolifération d’algues sous la glace attire le zooplancton et donc les poissons. Les mammifères marins peuvent s’y alimenter et se mettre à l’abri sous les glaces qui les protègent des vents et des intempéries. La diminution de ce couvert de glace est dramatique pour des espèces comme le béluga et le narval qui utilisent ces « refuges ». L’ouverture des pôles augmente le trafic maritime, et donc la pollution sonore et les risques de collision avec des cétacés.

Pour finir, l’augmentation du niveau de la mer peut perturber l’habitat de plusieurs baleines à dents et certains habitats des baleines à fanons, qui ont besoin de zones marines peu profondes pour la mise bas et le soin des jeunes.

Mais certaines baleines pourraient en tirer profit…

La baleine boréale en Arctique voit son habitat se modifier. La diminution du couvert de glace permet au soleil d’être en contact avec plus de nutriments dans ces eaux froides pour créer, par photosynthèse, des algues microscopiques appelées phytoplancton. Ces dernières sont mangées par du zooplancton tel que les copépodes : nourriture favorite des baleines boréales. Moins il y a de glace, plus le soleil pénètre l’océan, et plus les baleines boréales ont de nourriture.

Et ce n’est pas la seule baleine qui « profite » de la diminution du couvert de glace. D’après des études acoustiques réalisées en Antarctique, on a découvert qu’une partie de la population de rorquals à bosse restait dans les eaux froides de l’Antarctique en hiver, et même plus au sud qu’à la normale, pour s’alimenter. Le même phénomène est observé pour la population de rorqual à bosse du Pacifique Nord.

Ces dernières études mentionnent que les effets positifs sont probablement à court terme uniquement. Même si certaines espèces de baleines trouvent le moyen de s’adapter aux changements climatiques, ou même d’en profiter temporairement, à long terme c’est l’ensemble de l’écosystème marin qui subit négativement ces changements.

Pour en savoir plus:

La baleines boréale et les changements climatiques (en anglais seulement)

Les effets potentiels des changements climatiques sur les mammifères marins (en anglais seulement)

Les baleines en questions - 20/9/2016

Collaboration Spéciale

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