Cinq rorquals communs dans l’estuaire, dont Orion et Bp913!
Présents en grand nombre cette semaine, les rorquals communs volent la vedette. Les individus ont même pu être identifiés et certains habitués sont de retour! Bélugas, petits rorquals, marsouins et trois espèces de phoques se côtoient aussi dans l’estuaire.
Identifier les rorquals communs
La présence de cinq rorquals communs dans l’estuaire a de quoi se réjouir! Cela donne lieu à de magnifiques observations pour les visiteurs et visiteuses qui affluent ou encore les côtiers et côtières qui ont les yeux tournés vers le large. Le souffle puissant de ces baleines, leur rapidité et leur immensité ont de quoi émerveiller. Contrairement aux rorquals à bosse, les rorquals communs ne montrent pas la queue au moment de plonger. Pour les identifier, les scientifiques ont donc du pain sur la planche. C’est plutôt grâce à des photos du chevron et de la nageoire dorsale des rorquals communs que les équipes de recherches pourront découvrir quels individus nagent dans le Saint-Laurent. Les scientifiques analysent notamment les patrons de coloration et les cicatrices. Cette semaine, cinq rorquals communs ont été identifiés. Il s’agit de Bp919, Bp913, Bp910, Bp917 alias Orion et Bp920.
Orion doit son nom aux marques évoquant la constellation sur son chevron droit. Bien visibles autrefois, ces marques se sont estompées avec le temps. La pointe de sa nageoire dorsale en forme de « V » est un peu abimée. Elle comporte également une encoche et une petite bosse. On distingue aussi de courts traits blancs et une dépression en forme d’apostrophe près de sa nageoire dorsale, du côté droit. Bp913 est quant à lui l’un des animaux parmi les plus fidèles au secteur. Il avait cependant manqué à l’appel en 2023. Cet habitué de l’estuaire a passé presque tous les étés dans le Saint-Laurent depuis 1997, année de sa première observation. Ses séjours durent souvent longtemps. En 2016, il était resté dans le parc marin au moins 14 semaines et en 2018, au moins 11 semaines. Ce n’est peut-être que le début de son séjour!
Le blanc qui contraste
Des bélugas dans l’embouchure du Saguenay, près de Pointe-Noire. De l’autre côté, à Tadoussac, depuis la Pointe de l’Islet ou sur les rochers devant le Centre d’interprétation des mammifères marins, des marcheurs aperçoivent des petites taches blanches qui se déplacent dans l’eau. Disparaissant parfois, mais jamais longtemps. Du bout du doigt, on pointe vers l’eau espérant voir resurgir les bélugas. Et on s’exclame de joie lorsqu’on les aperçoit de nouveau.
Cette scène doit se reproduire bien souvent, puisque les bélugas sont observés régulièrement à cet endroit. Un habitué commente même qu’il a un rendez-vous journalier avec les baleines : « Ce matin, comme presqu’à tous les jours de ce temps-ci, bélugas entre 20 et 30 montent ou descendent la rivière Saguenay. » Les canaris des mers ne sont pas seulement présents dans le fjord. On en rapporte aussi au large des dunes de Tadoussac et à Rivière-du-Loup. Une dizaine de bélugas nage au large de Cacouna, tandis qu’un phoque gris se baigne non loin, mais aussi près de Matane et de Baie-Comeau.
Aux quatre coins du Saint-Laurent
Les petits rorquals ne sont pas en reste puisqu’ils ont été observés aux quatre coins de l’estuaire du Saint-Laurent, de Tadoussac en passant par Franquelin, Godbout, jusqu’à l’ile Rouge. En ce qui concerne les pinnipèdes, on rapporte des mouvées de phoques du Groenland, des phoques gris, qu’ils soient en groupe au large de l’ile Verte ou seuls mangeant un poisson, et des phoques communs nageant ou se reposant sur des rochers. Mercredi matin, quatre rorquals à bosse auraient aussi été aperçus depuis les dunes de Tadoussac.
Dans le secteur de Franquelin, les souffles d’un rorqual à bosse résonnent dans le village par un beau soir de printemps. Il y aurait peut-être même deux individus qui circulent au large : « Dimanche, j’ai vu une grosse baleine à bosse et vendredi elle semblait plus petite » commente un riverain. Le plus petit cétacé du Saint-Laurent a aussi été observé : « Quatre ou cinq marsouins communs, dénombre une passionnée. Enfin, on peut presque dire que ça marsouine! »
Merci aux collaborateurs et collaboratrices!
Merci aux observateurs et observatrices qui partagent avec nous leur amour pour les mammifères marins! Vos rencontres avec les cétacés et les pinnipèdes sont toujours un plaisir à lire et à découvrir.
Ce sont vos yeux, sur l’eau ou depuis la berge, qui permettent à cette rubrique de voir le jour.
Patrice Corbeil
Laetitia Desbordes
Diane Ostiguy
Élizabeth Melis
Camille Némond
Renaud Pintiaux
Pascal Pitre
Christine Stadelmann
Andréanne Sylvain
Marielle Vanasse
Et à tous les autres!
Merci aussi aux équipes qui partagent leurs observations :
Station de recherche des Îles Mingan (MICS)
Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM)
Réseau québécois d’urgence pour les mammifères marins (RQUMM)
Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM)
Vous souhaitez vous aussi partager vos observations?
Vous avez observé des mammifères marins dans le fleuve Saint-Laurent? Qu’il s’agisse d’un souffle au large ou de quelques phoques, écrivez-nous et envoyez-nous vos photos à [email protected]!
Andréanne Forest
Andréanne Forest est rédactrice en chef de Baleines en direct depuis mai 2022. Après des études en environnement et en biologie, elle se tourne vers la communication scientifique dans l’objectif de rendre la science à la fois accessible et amusante. Andréanne souhaite mettre en lumière la démarche d’acquisition de connaissance tout en transmettant le désir d’apprendre.
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