Des phoques du Groenland par centaines sur les glaces à Sainte-Flavie et à Pointe-au-Père, des mouvées de phoques du Groenland au large des Escoumins, des phoques gris dans les trouées de glaces à Franquelin et un phoque commun sur les rochers de la pointe de l’Islet à Tadoussac ; que font tous ces phoques observés dans l’estuaire en plein hiver ? Le phoque commun y réside à l’année alors que les deux autres espèces sont des visiteurs qui viennent principalement s’y nourrir.
À l’instar des baleines, les phoques sont d’habiles chasseurs sous-marins. Leurs pattes arrière, capables de se déployer pour prendre « appui » sur l’eau, les propulsent avec puissance et leurs pattes avant servent à les stabiliser et à préciser leurs virages. Tout comme les baleines, les phoques possèdent plusieurs adaptations pour rester de longues périodes sous l’eau en apnée et atteindre de grandes profondeurs comme 400 mètres pour les phoques gris et les phoques du Groenland. Les phoques communs, quant à eux, plongent en eaux moins profondes, plutôt autour de 30-40 mètres.
Que pourchassent-ils ? Des crustacés et des poissons sont à leur menu, notamment du capelan, du hareng et du lançon ainsi que des morues, des plies et des flétans. Selon l’abondance de proies, ils chassent en solo ou en groupe. Lorsque les proies sont suffisamment petites, elles sont avalées sous l’eau, mais les plus grosses sont ramenées à la surface où elles sont consommées en morceaux. Certaines espèces de phoques dans le monde, comme le phoque léopard, s’attaquent même à d’autres espèces de pinnipèdes, de petits cétacés — tels les marsouins — et des oiseaux. Observation inusitée : le 12 janvier, un collaborateur des Nouvelles du large découvre un goéland qui se nourrit d’une carcasse de phoque à la dérive près du quai de Tadoussac.
Bien loin du Saint-Laurent, à la péninsule de Valdés en Argentine, les goélands dominicains s’attaquent eux aussi à des mammifères marins, mais des mammifères bien vivants et de grande taille : des baleines franches australes ! Les oiseaux s’alimentent de bouts de peau de plusieurs centimètres sur le dos de ces baleines. Les baleines du Saint-Laurent n’ont pas cette menace ; les goélands d’ici ne réalisent pas ce comportement.
Parlant de baleines, plus de 100 bélugas ont été aperçus le 17 janvier au large du cap de Bon-Désir aux Bergeronnes. Plus de détails à venir dans le carnet de terrain de notre collaborateur qui nous rapporte l’observation !