Que ce soit pour un rorqual, un marsouin ou un dauphin échoué sur la plage ou nageant en eau peu profonde, composez le 1 877 722-5346 sans tarder pour aviser le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins! Bien que de remettre un petit cétacé à l’eau puisse sembler être une action simple à réaliser, plusieurs considérations sont à prendre avant d’agir. La remise à l’eau comporte un réel danger pour l’animal et pour les humains qui tentent de l’effectuer.
Des individus avec de bonnes intentions peuvent vouloir aider l’animal échoué en le remettant à flot. Toutefois, c’est un geste qui comporte de grands risques pour l’humain et pour l’animal. Par exemple, un dauphin tiré par la queue pourrait subir des lésions au niveau de la colonne vertébrale ou voir augmenter son stress. Il est arrivé par le passé que des mauvais mouvements bloquent l’évent d’un marsouin. Pour éviter les mauvaises interventions, seules les personnes ayant une formation et les permis adéquats peuvent tenter d’approcher et de manipuler un mammifère marin pour lui porter assistance.
Une évaluation par un vétérinaire compétent en santé des cétacés sauvages doit être effectuée avant la remise à l’eau. «Les dauphins sont particulièrement fragiles aux remises à l’eau. Il faut un matériel spécialisé et des manipulations maitrisées pour le faire», confirme Stéphane Lair, vétérinaire partenaire du Réseau.
Avant d’agir, il faut avoir une idée de pourquoi l’animal s’est retrouvé dans cette fâcheuse position. Un cétacé échoué vivant présentant des signes de maladies ou sévèrement amaigris ne sera pas traité de la même façon qu’un individu échoué à cause d’une zone peu profonde à marée basse.
D’autres éléments externes doivent être pris en compte, comme les conditions météo, la marée, la bathymétrie (relief sous-marin). «Une baleine peut respirer et survivre un certain temps hors de l’eau. Il y a donc suffisamment de temps pour contacter le 1 877 722-5346 afin de signaler l’urgence. C’est primordial pour que les spécialistes puissent prendre la meilleure décision pour la baleine. Les témoins connaissent souvent très bien les lieux, et les informations qu’ils fournissent sur la situation peuvent grandement aider», précise Anthony François, responsable des équipes mobiles du Réseau.
Deux échouages récents
Deux échouages de dauphins vivants ont eu lieu en peu de temps à différents endroits sur les côtes du Saint-Laurent. Un dauphin dont l’espèce précise n’est pas connue s’est échoué aux Îles-de-la-Madeleine avant de repartir par lui-même vers le large le 21 novembre. Puis, le 3 décembre, un dauphin à flancs blancs s’est échoué près de Carleton-sur-Mer. Cet animal est mort rapidement. Le dauphin à flancs blancs a été récupéré par l’équipe mobile du Réseau et sera analysé à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal pour en savoir plus sur les circonstances entourant sa mort. Avant la création de l’équipe mobile, la récupération de la carcasse n’aurait pas été possible.
Les échouages de cétacés sont peu fréquents dans le Saint-Laurent. En 2020, dix baleines, des dauphins de différentes espèces et des marsouins communs, se sont échouées vivantes.