Pendant que les doux flocons de neige envahissaient l’est du Québec et qu’une couche de blanc couvrait tranquillement le sol, les mammifères marins poursuivaient leurs activités. Si les températures laissaient présager l’hiver qui arrive à grands pas et réjouit les amoureux de cette saison, des enthousiastes ont enfilé bottes, manteau et tuque pour braver la météo, se diriger près du fleuve et laisser leurs yeux se perdre dans l’horizon.
Au tableau des observations, quelques dos blancs circulent encore à l’embouchure du fjord du Saguenay, s’harmonisant avec le paysage des montagnes. Les bélugas résident à l’année dans le Saint-Laurent, mais migrent en fonction des saisons. L’été, la population se concentre dans l’estuaire entre l’ile aux Coudres et Forestville. En hiver, les baleines blanches se dirigent vers une partie plus en aval de l’estuaire et dans la portion Nord du Golfe.
Un, deux et plusieurs marsouins
En remontant le fjord, dans la baie des Ha! Ha! à La Baie, deux marsouins communs sont aperçus le 13 novembre dernier:«nous les avons perdus à la hauteur de la croix du centenaire, explique un résident curieux, mais ils se dirigeaient toujours vers les anses à Philippe et à Benjamin.» Un peu plus tard dans la semaine, un autre marsouin commun, un solitaire cette fois-ci, nage à Saint-Siméon devant le quai. «Il semble y en avoir vraiment beaucoup cet automne» remarque Renaud Pintiaux, naturaliste et photographe animalier. Quelques phoques et un petit rorqual sont aussi aperçu par une riveraine, mais c’est la présence des bélugas qui la surprend le plus:«à mon grand étonnement une bonne dizaine de bélugas ont passé, très repérables à la noirceur en direction de Tadoussac.»
Les couleurs illuminent le fleuve lors des couchers et levers de soleil. Le cap de Bon-Désir, aux Bergeronnes, semble fourmiller de vie. Renaud Pintiaux raconte l’une de ses journées d’observations:«Une journée froide et venteuse, mais pleine de belles rencontres ici […] : marsouins communs, phoque gris, vison d’Amérique avec un poisson dans la gueule, des beaux guillemots à miroir en ce moment omniprésent, mais aussi un petit garrot près de ma roche et… un beau et rare guillemot de Brunnich!» Des phoques communs, quelques petits rorquals et même un rorqual à bosse nagent aussi dans le secteur.
Les rorquals en cavale
À Tadoussac, des petits rorquals font surface dans la baie et s’alimentent devant la Pointe de l’Ilet. Commenceront-ils bientôt leur migration? Les individus de cette espèce se dirigent vers la région des Antilles en novembre pour y passer l’hiver. Ils reviennent ensuite en mai. Pour l’instant ils sont encore bien présents dans le secteur!
Le dos d’une baleine jaillit du côté de Franquelin : un petit rorqual traine encore dans le secteur. Un passionné de mammifères marins observe aussi un rorqual à bosse. Serait-ce le même qui est observé la journée suivante à Pointe-des-Monts? Un peu plus en aval du fleuve, entre deux pelletées de neige, le navigateur Jacques Gélineau s’est aventuré en mer. Il a eu la chance de rencontrer un rorqual à bosse et a même pu en tirer quelques images. Il a aussi eu l’occasion d’observer des phoques gris au large et des phoques communs près de la rive.