Que de pinnipèdes en cette froide semaine de février! C’est ce que nous rapportent plusieurs observateurs de la Côte-Nord, dont le navigateur Jacques Gélineau. Ce dernier a aperçu un groupe d’une centaine de phoques du Groenland en alimentation près de la berge de Longue-Pointe-de-Mingan. Et il n’est pas le seul dont le regard s’est posé sur un large rassemblement de loups-marins. «Je me suis arrêté à Franquelin pour observer le coucher de soleil et j’ai vu des centaines de phoques au bas de la falaise. Wow!», s’exclame un riverain. Non loin de là, à Gallix, une observatrice a elle aussi eu la chance d’en apercevoir à l’horizon. «Ils étaient au moins une trentaine de phoques se reposant sur des blocs de neige glacée», raconte-t-elle. Plus à l’ouest, au cap de Bon Désir, aux Bergeronnes, le regard du photographe Renaud Pintiaux a croisé celui de quelques phoques communs, de phoques gris ainsi que d’un phoque du Groenland.
Côté baleines, cependant, c’est le calme plat. La présence d’une large couche de glace sur les rives du Saint-Laurent complique l’observation de cétacés en cette période rigoureuse de l’année. Alors, que diriez-vous de regarder au-delà des eaux québécoises et de jeter un œil aux géantes des mers présentes ailleurs sur le globe?
Chez nos voisins du Sud
Lorsque l’automne tire à sa fin pour laisser place aux premiers flocons, les baleines quittent les eaux canadiennes. Elles se dirigent vers leurs aires hivernales, qui dans le cas de certaines espèces, sont bien connues. Par exemple, en hiver, la plupart des baleines noires de l’Atlantique Nord se réfugient dans les eaux chaudes des Carolines du Nord et du Sud, de la Géorgie et de la Floride. De décembre à mars, la période de mise bas des femelles prend place. Depuis le début de la saison des naissances 2021-2022, 13 nouveau-nés ont été rapportés. Ce bilan est particulièrement encourageant pour cette espèce vulnérable qui compte moins de 350 individus. Chaque veau est une lueur d’espoir pour leur survie.
Les mouvements migratoires saisonniers des rorquals à bosse sont aussi bien connus. Présentement, plusieurs d’entre eux sont observés quotidiennement au large des Caraïbes. Comme les baleines noires, les rorquals à bosse matures partent vers des eaux chaudes pour donner naissance à leurs petits dans le courant de l’hiver. Dans quelques mois, ces paires mère-veau quitteront leur paradis tropical et amorceront un périlleux périple vers le Nord, notamment en direction du fleuve Saint-Laurent.
Aux antipodes
En cette période de l’année, les baleines abondent aussi sur la côte ouest de l’Australie. Mais au lieu de géantes à fanons, les amateurs de cétacés ont plutôt la chance d’aller à la rencontre de groupes d’épaulards et de globicéphales noirs. Les rorquals bleus n’y seront de retour que pour les mois d’avril et de mai, alors que les rorquals à bosse ne fréquentent les lieux qu’entre mai et décembre.
Du côté d’Hawaii, un photographe a eu l’opportunité de capturer un moment unique via l’usage d’un drone. Sur la vidéo qu’il a pu capter, on peut observer un rorqual à bosse tournant sur lui-même avec un dauphin à ses côtés. Jouaient-ils ensemble, ou est-ce que le rorqual, agacé, effectuait plutôt cette manœuvre pour tenter d’éloigner l’odontocète? Quoi qu’il en soit, cette scène étonnante nous rappelle à quel point les cétacés sont à la fois merveilleux et mystérieux.
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