Que de glace à perte de vue sur le fleuve! Sur cette banquise, qui s’étend sur plus d’un kilomètre en Gaspésie, des phoques se prélassent. Le 20 janvier, dans la baie de Gaspé, près de 150 phoques communs se reposaient sur la glace et une quinzaine de phoques du Groenland se trouvaient parmi eux. D’autres phoques communs ont aussi été vus nageant au large de Penouille.
Rappelons que la période de mise bas des phoques du Groenland approche à grands pas! Celle-ci s’étend du début du mois de février à la mi-mars. Il y a donc de bonnes chances que l’on aperçoive des blanchons bientôt! Les phoques communs, quant à eux, donnent plutôt naissance au mois de mai.
Mais le clou de la semaine, ce sont les souffles surprises au large de Franquelin ce lundi. En effet, on nous a rapporté la présence de quelques rorquals à bosse en cette rigoureuse fin du mois de janvier : le cétologue amateur Jacques Gélineau y confirme la présence d’un petit groupe de quatre baleines à bosse, alors qu’un autre habitant de Franquelin n’a aperçu qu’un individu solitaire au large. «Ça m’a vraiment étonné, avec toute cette glace», confie ce dernier.
Encore ici?
Comment se fait-il que l’on observe toujours des rorquals à bosse dans le Saint-Laurent à cette période de l’année? Si l’on se fie à leurs habituels comportements migratoires ainsi qu’à l’outil Whale Map, ne devraient-ils pas être dans le sud des États-Unis et dans les Caraïbes, occupés à prendre le soleil et à se reproduire? Même s’il s’agit de la tendance moyenne, il existe quelques exceptions à la règle.
Il est possible que certains rorquals à bosse demeurent tout l’hiver dans leur aire estivale d’alimentation, « sautant » ainsi une migration. Il s’agirait surtout de juvéniles n’ayant pas encore tout à fait atteint la maturité sexuelle ou, plus couramment, de jeunes et petits mâles qui peineraient à compétitionner pour l’accouplement contre des individus plus âgés et costauds. À défaut de batifoler avec les femelles au Sud, ceux-ci demeurent donc dans les eaux glaciales du Québec, économisant leur énergie pour les rejoindre les années suivantes et mieux concurrencer contre leurs aînés!
Il est d’ailleurs à noter que la période d’observation des baleines est officiellement amorcée dans les Caraïbes! Y observera-t-on des individus bien connus du fleuve? On espère que des individus connus du fleuve seront identifiés, comme ce fut le cas avec Le Souffleur (H531) ou H930.
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Vous avez observé des mammifères marins dans le fleuve Saint-Laurent? Un souffle, un dos, un phoque en pleine sieste? Écrivez-nous et envoyez-nous vos photos à [email protected]!