Trois groupes environnementaux ont déposé une poursuite contre la National Marine Fisheries Service (NMFS), le 17 mars dernier. Selon ces organismes (Hui malama i Kohala, Center for Biological Diversity et Turtle Island Restoration Network), le gouvernement ne remplirait pas ses obligations légales de protéger la population de faux-orques de l’archipel d’Hawaii où les prises accidentelles dans les engins de pêche à la palangre constituent une menace sérieuse.

La pêche à la palangre, pratiquée depuis des décennies à Hawaii, a connu une expansion à la fin des années 1980. Cette pêche est principalement utilisée pour capturer le thon et l’espadon. Toutefois, ces lignes de fond, auxquelles pendent plusieurs hameçons, font des ravages. Les tortues, phoques et dauphins s’y empêtrent souvent et peuvent subir de graves blessures et même y mourir. La population de faux-orques résidants dans ces eaux n’y échappe pas et le taux de prises accidentelles est alarmant, voire au-dessus de ce que cette population, estimée à 500 individus, peut supporter.

Des actions entreprises dans le passé

Déjà en 1994, en vertu du Marine Mammal Protection Act (MMPA), la NMFS devait élaborer des mesures pour réduire les blessures et mortalités de mammifères marins causées par les activités de pêche commerciales. « Pendant toutes ces années, l’agence n’a pas tenu compte de son obligation légale d’élaborer un plan d’action » déclare David Henkin, l’avocat représentant la coalition au tribunal, « aujourd’hui, ce sont les mammifères marins qui en paient le prix».

En 2004, ces mêmes groupes environnementaux avaient déjà intenté une poursuite similaire contre le gouvernement. Avec cette pression et en regard du nombre alarmant de prises accidentelles de faux-orques, la NMFS avait alors reclassé la pêche à la palangre dans la catégorie 1, soit les activités de pêche de plus haut risque. Avec cette nouvelle classification, le gouvernement devait former un comité de travail dont la mission serait d’élaborer des mesures pour réduire au maximum ces captures accidentelles. Selon Andrea Treece, représentante pour le Center for Biological Diversity, la NMFS n’a rien fait en quatre ans, faute d’argent. « Pourtant, elle n’a fait aucune demande de financement auprès du congrès » déclare-t-elle.

Une espèce méconnue

Selon l’Union mondiale pour la nature (UICN), cette espèce est classée parmi celles dont les données sont insuffisantes pour établir un statut. Selon une étude récente de la Hawaiian Cetacean Studies, la population de faux-orques d’Hawaii aurait chuté drastiquement depuis une vingtaine d’année. Des résultats inquiétants, d’autant plus qu’on les connaît toujours très peu. Les scientifiques croient qu’ils sont menacés par l’augmentation du bruit dans le milieu marin, la contamination et par les nombreuses prises accidentelles dans les engins de pêche.

Pour les groupes qui poursuivent le gouvernement, l’espoir est dirigé vers l’administration Obama « afin de mettre fin au massacre avant qu’il ne soit trop tard » déclare Todd Steiner, qui agit à titre de directeur pour le Turtle Island Restoration Network.

Actualité - 2/4/2009

Équipe du GREMM

Dirigée par Robert Michaud, directeur scientifique, l’équipe de recherche du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) étudie en mer les bélugas du Saint-Laurent et les grands rorquals (rorqual à bosse, rorqual bleu et rorqual commun). Le Bleuvet et le BpJAM quittent chaque matin le port de Tadoussac pour récolter de précieuses informations sur la vie des baleines de l’estuaire du Saint-Laurent.

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