21 aout : Le Bleuvet se stationne devant l’Anse-à-la-Boule. Le temps est particulièrement calme. Un béluga apparait entre les derniers filaments de brouillard qui traine sur le fiord. Son comportement est étonnant. Il fonce dans une direction, se retourne brusquement, plonge, ressort, replonge. De retour à la surface, le béluga crache un jet d’eau devant lui : il est en pleine partie de chasse.
De notre distance et de notre hauteur, impossible de voir le poisson chassé, mais selon l’expérience des vingt dernières années de Michel Moisan, technicien en chef du GREMM, la technique du crachat est fréquemment liée à la chasse au hareng, un petit poisson pélagique. Comment le sait-il? Chaque fois qu’il a observé cette technique et qu’un goéland est venu voler la proie, c’était avec un hareng se débattant dans le bec qu’il se sauvait. Le crachat servirait-il à effrayer le poisson ou à l’assommer?
Notre béluga crache à nouveau. Le calme plat du Saguenay nous permet d’entendre l’eau s’écraser à quelques centimètres devant le béluga. Il nage vigoureusement, plonge… et ressort calme, avec un patron de respiration régulier. A-t-il réussi à manger sa proie ou a-t-il abandonné sa chance? Difficile de le savoir. «J’ai hâte qu’on ait le drone», lance Tim Perrero, assistant de recherche du GREMM. Avec les conditions actuelles — sans vent, lumière tamisée par les résidus brumeux — le béluga (et possiblement le poisson) apparaitrait bien en transparence à la caméra. Pour la prochaine saison, l’équipe du Bleuvet espère avoir un pilote de drone à son bord pour épier de l’eau et des airs les comportements et ainsi mieux comprendre ce que font les mystérieux bélugas.
Préidentifications de la semaine
DL2286 Miss Frontenac
DL0393 Amalena
La liste complète des bélugas identifiés nécessite un travail d’appariement minutieux qui sera poursuivi après la saison de terrain.